Previous Page  102-103 / 306 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 102-103 / 306 Next Page
Page Background

102

103

215.

DURAS, Marguerite

L’Amant de la Chine du Nord

Paris, Gallimard, 1991

TRÈS BEL ENVOI DE MARGUERITE

DURAS À DANIELLE ET FRANÇOIS

MITTERRAND. RELIÉ PAR DUHAYON

POUR FRANÇOIS MITTERRAND

ÉDITION ORIGINALE

In-8 (205 x 136mm)

ENVOI :

Pour Danielle Mitterrand, pour François du même nom.

De la part de laMarguerite de vos amis, Duras. François, je voudrais

faire un entretien avec vous où on se dirait des blagues et autres

choses entre les blagues. Mais vous voudrez pas, alors... Toujours

avec la même amitié, totale, pareille, vous le savez, Marguerite

Duras. Juin 1991

RELIURE SIGNÉE DE DUHAYON. Maroquin noir, plaques

de balsa sur les plats, pièce de titre de maroquin noir sur le plat

supérieur, dos long, tranche supérieure dorée, couverture et

dos conservés. Étui

Marguerite Duras et François Mitterrand

se rencontrent en 1943. Il se fait appeler

“Morland” et dirige le réseau de résistance qu’il

vient de créer, le “Rassemblement national

des prisonniers de guerre”. Sa fonction est de

faciliter les évasions grâce à des faux papiers.

Marguerite Duras s’engage à sa suite dans

la Résistance. Son mari Robert Antelme est

arrêté le 1er juin 1944 et déporté à Dachau.

François Mitterrand traverse l’Allemagne en

ruine en avril 1945 et parvient à le sauver in

extremis

. Cet épisode est relaté dans le récit de

Marguerite Duras,

La Douleur

(1985).

Quarante ans plus tard, Marguerite Duras ne

cache pas son admiration pour le Président

de la République tout juste élu : « c’est une

personne à part entière. Il n’a rien derrière. Il

n’a pas d’argent. C’est une sorte de seigneur.

De sa personne il est seigneurial, je trouve ».

Chaque seigneur a eu sa plume... Marguerite

Duras souhaita incarner la figure de l’écrivain

attaché à la présidence de FrançoisMitterrand :

“Quand je me souviens de vous pendant la guerre, de cette

période de notre vie où nous étions jeunes, je vous vois à la

fois dans une crainte profonde et constante de la mort et en

même temps dans une disposition non moins constante à la

braver. Vous étiez d’une espèce de courage dont je n’ai jamais

trouvé l’équivalent – excusez cette confidence que je ne vous

avais jamais faite. Vous étiez d’un courage à la fois raisonnable,

raisonné, et fou. Comme si combattre votre propre peur de

la mort avec des actions quasi suicidaires était la passion

véritable de votre vie. (…) Vous n’imaginez pas la curiosité que

vous développez, et que vous développerez sans doute jusqu’à

la fin de votre vie. Chaque Français a, avec vous, une relation

personnelle. Je n’ai jamais vu ça.” (

Entretiens inédits

, 2008)

8.000 - 12.000 €