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Vente le mardi 20 novembre 2018 à 14h
permanente dans un lieu si naturel »… 5 janvier 1847. Il renouvelle son observation du « grand inconvénient
qu’il y aurait à détruire un monument aussi important et que de grandes infortunes ont en quelque sote consacré.
Si le monument est conservé ces religieuses me semblent et vous sebleront sans doute les gardiennes les plus
économiques et pourtant les plus convenables »…
120 [Jean-Louis GIROD
de
L’AIN (1753-1839), magistrat et homme politique]. L.A.S., 4 septembre
1830 (3 pp. et demie in-4°), et 10 lettres à lui adressées, 1800-1820.
150/200
LONGUE LETTRE : Il prie ses chers compatriotes, « au nom de l’arrondissement de Gex, de faire écarter des
fonctions publiques, les ennemis du nouveau gouvernement ». Il réclame « une épuration » : il est temps qu’ils
soient « délivrés des créatures de Mrs Dadon, Laboulaye, Divonne et ayant été maire de la ville de Gex pendant
10 ans avant et depuis 1789 ; ayant de suite été député du département de l’Ain, pendant 14 ans, au conseil des
Anciens, à celui des 500, au Corps législatif et à la Chambre des Députés, étant d’ailleurs, par ma position et mon
caractère, étranger à l’esprit de coterie et aux considérations particulières d’intérêt ou d’affection […], je crois en
conséquence avoir droit à la confiance du gouvernement pour l’indication des changemens, que l’établissement
d’un nouvel du receveur (M. Boisson « doit être révoqué – c’est un délateur de profession, un des plus ardens
contrerévolutions », et membre de « l’association connue sous le nom de bande noire, il est généralement haï et
méprisé ») ; et en in du directeur de la poste aux lettres à Ferney, ancien chef vendéen, chevalier de Saint-Louis
« de la fournée de 1814 »…Lettres à lui adressées par Jean-Jacques Régis CAMBACÉRÈS (condoléances lors de
la mort de son fils Louis-Marc, 1807), Jean-Antoine CHAPTAL (il fera connaître au Premier consul son vœu de
nommer Fabry préfet de l’Ain, 1802), Emmanuel CRETET (2, dont une sur la délimitation d’une frontière du pays
de Gex, 1805), Louis de FONTANES (2, 1806 et s.d.), Joseph-Marie de GERANDO (annonce de l’admission de
Girod dans la Société d’encouragement pour l’Industrie nationale, avec jolie vignette, 1804), Antoine comte ROY
(1820)…
JOINT : un billet autogr., un extrait de décès et un portrait.
121 [HENRIETTE D’ANGLETERRE (1644-1670), « MADAME », fille de Charles I
er
,
roi d’Angleterre et d’Écosse, et d’Henriette-Marie de France ; petite-fille d’Henri IV et belle-
sœur de Louis XIV, épouse de Philippe duc d’Orléans, « Monsieur » ; Bossuet composa pour
elle une Oraison funèbre célèbre]. Nicolas FEUILLET (1622-1693), chanoine de Saint-
Cloud, prédicateur et théologien. MANUSCRIT autographe. Mort Chrestienne de
Madame la Duchesse d’Orleans le 30
e
de Juin 1670. Cahier de 5 pp. et demie in-4° (légères
rousseurs).
700/900
RÉCIT DE L’AGONIE ET LA MORT D’HENRIETTE D’ANGLETERRE PAR CELUI QUI LUI DONNA
LES DERNIERS SACREMENTS.Alitée le dimanche soir, 29 juin, Madame se fait aussitôt confesser, et peu
après l’abbé Feuillet ordonne des prières dans son chapitre et se rend au château. La malade ne lui dit rien,
mais le rappelle quelques heures plus tard : « Vous voyés Mr Feuillet en quel estat je suis reduite. En un estat
dangereus, luy repondis-je, Made vous confesserez maintenant qu’il y a un Dieu, que vous avés tres peu connu
pendant votre vie […] ; je ne doute point que vous ne vous soiés confessée d’avoir tant de fois violé les voeus de
vôtre batesme : non me dit-elle, je ne m’en suis confessée, et on ne m’a jamais dit qu’il le falloit fere. Quoy Made
si vous aviés fait un contract avec un particulier, et que vous n’en eussiés gardé aucune clause, ne croiriés vous
point avoir mal fait. Helas oui. Celuy-cy Made est un contract que vous avés fait avec Dieu, il a esté scelé du
sang de J. C. Les Anges et votre conscience vous vont repnter au Jugemt de Dieu cette promesse, et ce sera sur
cela que vous serés jugée, Madame, vous n’avés jamais sceu la Religion Chrestienne. Ah mon Dieu, que feray-
je donc, je voy bien que mes confessions et mes communions n’ont rien valu. Il est vray, Made que vôtre vie n’a
esté que peché, il faut employer le peu de temps qu’il vous reste a fere penitance. Montrés moy donc commant il
faut que je fasse, confessés moy »… L’abbé la confesse alors, et lui fait entendre « un langage que l’on n’entand
point dans le monde » : « je luy dis, humiliés vous, Made […] vous n’estes qu’une miserable pecheresse, qu’un
vermisseau de terre, qui va tomber, et qui se cassera, et de toute cette grandeur il n’en restera aucune trace. […]
Elle demanda la croix dont la Reyne Mere s’estoit servie a la mort, elle la baisa fort humblement »… Et Feuillet
l’exhorte à s’anéantir devant « ce Dieu terrible et misericordieus »… Suivent une saignée et l’extrême onction, et
alors qu’elle agonise, l’abbé rappelle les péchés qu’elle a commis par de mauvaises pensées, des « regards illicites »,
l’écoute de médisances, « les ardeurs de la concupiscence » et de mauvaises actions : « vous voila sur le champ de
bataille, vous avés en teste de puissans ennemis, il faut combatre aydée de la grace de J. C. et il faut vaincre »…
Ses souffrances augmentant, il l’encourage à appeler de plus « sensibles douleurs », comme Saint Augustin, et de
MANUSCRITS
(Les lots 116 à 122 sont présentés par M. Thierry Bodin)
116 Emmanuel-Joseph SIEYÈS (1748-1836), député du Tiers de Paris aux États Généraux,
conventionnel (Sarthe), Directeur. 2 P. S. comme président du Directoire exécutif, Paris,
24 messidor et 16 fructidor VII (12 juillet et 2 septembre 1799) ; contresignées par Joseph-
Jean LAGARDE, secrétaire général. 3 pp. et quart in-folio.
100/200
En-têtes. Extrait des
Registres des Délibérations du Directoire exécutif
. VIGNETTES du Directoire exécutif Expéditions
certifiées conformes de deux arrêtés du Directoire, relatifs aux comptes du ministère des Relations extérieures.
Chacun se compose de 5 articles constatant les sommes reçues« pour dépenses secrètes » (respectivement
70 000 écus, 53 francs 2 centimes, et 128 569 francs 94 centimes), leur emploi « suivant leur destination », sans
reliquat, l’archivage des comptes « au Registre Secret du Directoire », et la remise d’une expédition au ministre,
« pour sa décharge »…
117 Charles-Maurice de TALLEYRAND. MANUSCRIT AUTOGRAPHE, brouillon de
discours [1821-1822]. 3 pp. et demie petit in-4° avec ratures et corrections.
1 000/2 000
RÉFLEXIONS SUR LES LOIS, À PROPOS DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE, question sur laquelle
Talleyrand intervint deux fois à la Chambre des Pairs, le 24 juillet 1821 et le 26 février 1822. « Les lois ou les
constitutions ne valent que quand elles rédigent ce que le tems demande. – Quand elles rédigent sans que le
tems préside à la rédaction, elles sont mauvaises. – Le tems ne recule jamais ; quelquefois il est stationnaire. Il
ne commande rien, et alors on doit attendre tout ce qu’il y a d’esprit et l’époque où il est stationnaire est employé
à arranger ce qui est. […] Tel étoit le beau siècle de Louis quatorze. – Plus souvent il marche, mais marche
lentement, et sa lenteur doit rendre l’esprit timide – si l’esprit va plus vite que le tems, il s’égare. Tant que l’assemblée
constituante a rédigé ce que le tems prescrivoit, elle a été bien : cette rédaction se trouve exprimée dans tous ses
cahiers, et cela est devenu le code de notre époque, et pas seulement en France. Le tems dès lors vouloit la liberté
de la presse – elle a du être accordée – quand l’assemblée constituante a voulu aller seule, aller sans le tems, elle
n’a fait qu’une chambre, et là elle a eu un tort grave : plusieurs autres pourroient être remarqués, ces fautes sont
réparées ; nous avons deux chambres ; [la representation est finie le sistème représentatif est complet, et il n’est
complet qu’avec la liberté des journaux biffé]. Aujourd’huy le tems ne veut pas la censure ; elle est repoussée de
partout, nos institutions et l’opinion générale sont contre elle. Nos institutions qui sont l’ouvrage du tems et que
le roi a jugé être assez éprouvées pour nous les donner veulent la liberté et une loi répressive très forte. – Si l’on
gouverne à présent avec les instrumens d’un autre gouvernement on gouvernera mal »…
118 MARÉCHAUX
de
FRANCE. 3 P. S., 1767-1787. 8 pp. in-folio, 2 sceaux sous papier. 60/100
Trois ordonnances du tribunal des Maréchaux de France, requérant paiement de dettes d’officiers. Documents
signés par Charles Louis TESTU, comte de BALINCOURT (suivi d’explications détaillées du chevalier de
Boissimene sur sa dette) ; Louis-François-Armand de VIGNEROT du PLESSIS, duc de RICHELIEU ; Louis-
Georges, marquis de CONTADES.
119 Denis Auguste AFFRE (1793-1848), archevêque de Paris, tué sur les barricades le
25 juin 1848. 2 L. A. S., Paris 1846-1847, à Amédée GIROD de L’AIN ; 3 pages in-8°, en-tête
Archevêché de Paris.
200/250
DÉMARCHE AUPRÈS DU PRÉSIDENT DU COMITÉ DU CONTENTIEUX AU CONSEIL D’ÉTAT,
EN FAVEUR DES BÉNÉDICTINES DU TEMPLE, ANCIEN LIEU DE DÉTENTION DE LOUIS XVI
ET DE SA FAMILLE. 1
er
mars 1846. « Vous allez être appellé à juger entre le Domaine et les religieuses du
Temple une question de propriété assez importante »… Il signale qu’il y a trois ans, le ministre des Finances lui
dit que « si le Temple était abandonné au Domaine nous ne pourrions détruire un monument consacré par tant de
souvenirs respectables. Nous n’en retirerions d’autre profit que des frais de garde et d’entretien »… Il fait valoir en
outre la peine que causera « à toutes les personnes pieuses le changement de destination de la maison du Temple si
les religieuses sont expulsées. Quoi de plus légitime que de laisser une institution religieuse qui est une expiation