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[GRIMOIRE] (…)
Clavicules de Salomon.
S.l.n.d. (XVIIIe siècle).
Manuscrit in-4 (238 x 170 mm), en
plein veau porphyre, dos plat orné de
fleurons et filets, pièce de titre de
maroquin vert, tranches jaspées.
(1bl) titre, 187 pp., (1bl).
Manuscrit sur papier du début du
XVIIIe siècle, d’une belle écriture très
lisible.
Très rare grimoire manuscrit des
Clavicules de Salomon
, illustré de 44
figures de pentacles tracées en rouge et
noir.
Les Clavicules de Salomon
, du latin
clavicula
(petite clé), est un des plus
fameux textes ésotériques auxquels se sont référées des générations de théosophes, magiciens, et occultistes de
tous genres. La légende veut en effet que Salomon ait possédé un anneau magique lui permettant d’asservir les
génies et les êtres intermédiaires, afin de les utiliser comme supplétifs et d’accéder ainsi au savoir universel.
Malheureusement, l’anneau merveilleux se trouve enfermé dans le tombeau de Salomon, dont personne ne
connaît la localisation. Seul ce manuscrit, grâce à ses pentacles, invocations, et conjurations, permet d’accéder à
une fraction de ce savoir… Les plus anciennes versions connues de cet étrange texte sont du début du XVIe
siècle. Les exemplaires conservés dans les bibliothèques publiques s’échelonnent ainsi de la fin du XVe ou début
du XVIe, jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Ils sont tous aussi étranges et singuliers, variant les uns et les autres de
façon parfois très importante.
Ce présent exemplaire, que l’on peut dater du milieu du XVIIIe siècle, comporte des illustrations d’un rouge
sépia tirant sur le brun, sans doute à base de sang animal, un ingrédient souvent représenté dans les compositions
des parfums accompagnant les invocations : sang de chauve-souris, de colombe, de corbeau, etc. Le manuscrit a
manifestement été utilisé et offre l’étonnante particularité d’être rédigé au féminin ! Une destination que
confirme la description des vêtements utilisés pour les rituels. Les femmes de haut rang pratiquant ce genre
d’activité sont peu nombreuses. Deux d’entre elles, la duchesse de Chartres et la marquise d’Urfé, sont passées à
la postérité grâce aux mémoires de Giacomo Casanova ; la très crédule marquise d’Urfé, délestée de près d’un
million de livres par Casanova, pratiquait assidument l’art des pentacles et se livrait à des activités alchimiques.
La duchesse de Chartres, tout aussi naïve et probablement sous le charme du grand séducteur, se livrait aux
mêmes occupations. C’est là une bien tentante attribution pour ce très curieux manuscrit ésotérique.
12 000 €