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Handschriften & Archivalia

Manuscrits & Archivalia

211 – (Musique) - 

Ens. 6 partitions

 -

MAILLY, Henri.- 5 transcriptions de partitions

pour chef d'orchestre ou pupitres, c. 1800.

In-f°, reliées sauf deux (us., qqs pp. salies, mention ms. "Amsterdam 1797" au dos d'une partition).

Est.

300/ 400 €

Mailly, père de l'astronome et historien Nicolas-Édouard (1810-1981), était maître de

chapelle dans plusieurs églises bruxelloises dont celle de Saint-Jean-Baptiste-au-

Béguinage et 1

er

violoncelle au Théâtre de la Monnaie.

Copies de : (1). HANSSENS, Charles-Louis-Joseph.- "Laudate pueri". Violoniste et

chef d'orchestre (1777-1852), il fut directeur du Théâtre de la Monnaie; # Levaux,

Th.- Dictionnaire des compositeurs de Belgique du Moyen Âge à nos jours. 2006, pp. 310-

311.— (2). HAYDEN, Joseph.- "Messe n° 2".— (3). MAYER, Simon.- "Jubilate Deo. Motetto

a Grand Orchestre". Compositeur italien d'origine allemande (1763-1865), qui avec F. Paër

(1771-1839) e.a., domina la scène lyrique italienne entre la mort de Cimarosa, la retraite

de Paisiello et l'avènement de Rossini.— (4). PAËR, Ferdinando.- "Laudate puer. Motetto à

Grand Orchestre".— (5). WINTER.- "Dixit Dominus. Motetto à Grand Orchestre".

Joint

 : partition originale (?) d'Henri Mailly.

212 – (Musique) - 

"Recueil de chansons choisies depuis 1616 jusques à

présent 1736".

[France, 1736 ou après].

Gr. in-4° : [30]-602 pp.

Rel. de l'époque : plein veau, roul. fleuronnée dorée cernant les plats, dos fleuronné doré à nerfs et étiq. de cuir

rouge, coupes et remplis fleuronnés dorés, tr. rouges (tache sur le plat sup., plats lég. frottés, coins émoussés).

Est.

600/ 800 €

"Ce recueil contient l'élite des meilleures chansons anecdotes depuis le ministère du

Cardinal de Richelieu jusqu'à présent : on s'est attaché à la fidélité des noms; à l'ordre et

à la justesse des époques, et des faits intéressants, à la solidité des émargements; on a

rendu les airs faciles [...]". Ainsi commence l'avertissement au lecteur, suivi d'une table des

noms et une autre des sujets. Riche de 69 petites partitions notées et de près de 126 airs,

dont un grand nombre avec diverses paroles pour un même air (dont "Joconde" : 7 paroles

différentes, "Petite fronde" : 9, "Tout cela m'est indifférent" : 9), ceux-ci sont souvent

satiriques et brocardent la politique. Comme le recueil couvre une période de 120 ans, de

nombreuses notes marginales éclairent le lecteur quant aux sous-entendus satiriques et

aux clés utilisées pour les personnages. Il y est fait allusion à la famille royale de France

(et Mme de Maintenon) et à la Cour, à Colbert, Richelieu, Bossuet, Voltaire, à Guillaume

d'Orange-Nassau, à l'électeur de Bavière, au cardinal de Fleury, aux ducs de Rohan, de

Berry, d'Arenberg, de Savoie, de Beaufort, de Bournonville, de Savoie, de La Vallière;

aux duchesses de Bouillon, de Choiseul; au chancelier d'Aguesseau, etc., ainsi qu'à la

campagne de 1708, à la bulle Unigenitus, à l'expédition d'Écosse, au Traité de Rijswijk, aux

fermiers généraux, mousquetaires, jésuites, aux impôts, à divers scandales (dont le procès

du Père Girard et de Mlle Cadière), etc.

Les spécialistes s'amuseront de ce recueil dont l'auteur se vante d'avoir fait un choix bien

meilleur que d'autres manuscrits circulant sur le sujet.

▲ Provenance : cachet sec d'un château dans le Brabant wallon; ex-libris armorié (non

identifié).

213 – (Pacifique & Bagne) - 

Ens. 4 pièces

 -

DE GRAVE, Eugène & Léonce.- Lettre

des frères "Rorique" à leur frère Auguste.— "Copie d'un mémoire envoyé de

Brest" par les frères "Rorique" à leur avocat à Tahiti.

1894.

- Lettre : Brest, 16 janvier 1894, 6 pp. grand in-f°, signée "Votre malheureux frère Eugène" avec un addendum

signé par "Votre frère bien-aimé Léonce" (pliée en 4, qqs taches, qqs déchirures aux plis, dernier f. coupé au pli).

- Manuscrit : "Prison maritime de Brest le 2 mars 1894", 28 pp. gr. in-12°, "(signés Alexandre Rorique / Eugène

Rorique", avec une note à leur frère "Auguste" signée "Léonce" et "Eugène".

Est.

400/ 500 €

(1). Les faits : en décembre 1891 une goélette royale tahitienne quitte Papeete avec de

riches marchandises et 8 hommes à bord dont Joseph Rorique, commerçant, rejoint peu

après par son frère Alexandre. Quelques semaines plus tard, la goélette ne donne plus de

nouvelles mais un homme, le cuisinier du navire, rapporte aux autorités navales philippines

espagnoles, à 7.000 km de Tahiti, le meurtre de l'équipage, le vol et le maquillage de la

goélette en bateau rarotongien (îles Cook) appartenant, sous des faux noms, aux frères

Rorique. Arrêtés, ceux-ci démentent. Le litige est soumis au Consul de France qui écoute

leur version (disparition de l'équipage pour cause de désertion et d'accident) et celle du

cuisinier (équipage assassiné par balle et poison). Comme un début d'enquête révèle que

les Rorique traînent une mauvaise réputation, le Consul envoie les trois hommes à Brest

pour être jugés par un tribunal militaire maritime. Les frères sont condamnés à mort en

décembre 1893 mais une lettre parvient aux autorités, révélant qu'ils s'appellent en réalité

Eugène et Léonce De Grave, qu'ils appartiennent à une vieille famille belge honorable et ont

été décorés par le Roi Léopold II pour divers sauvetages en mer. Pour ne pas déshonorer

leur nom et leur mère, ils n'auraient rien dit de leur identité. La Belgique confirme ces

déclarations mais précise que Léonce a un casier judiciaire. Sans élément neuf quant à

la disparition de l'équipage et condamnés pour vol de navire, leur peine est commuée en

travaux forcés à perpétuité. Mais y a-t-il erreur judiciaire ? Pourquoi cette métamorphose

de commerçants en pirates ? Le cuisiner, qui a déjà tâté de la prison, a-t-il menti ? Pourquoi

serait-il le seul rescapé d'un massacre ? Et pourquoi de part et d'autres tant de mensonges,

de zones d'ombre et d'omissions ? Des témoignages invérifiables arrivent ainsi que des

demandes de grâce, des comités sont formés, l'opinion publique s'emballe. En 1895, les

frères sont envoyés en Guyane où Léonce meurt. Eugène est gracié en 1899. De retour à

Anvers, il est assez bien accueilli mais les milieux maritimes ne veulent l'engager. Il écrit

ses souvenirs en 1901 et continue une vie d'aventurier jusqu'à son assassinat dans une

prison colombienne en 1929.

"Marins malchanceux ou impitoyables assassins" ainsi que le résume J. Bayle (# infra),

cette histoire qui passionna leurs contemporains en poussèrent certains à faire un parallèle

avec l'affaire Dreyfus : "tout pourtant distingue les deux affaires, sauf l'éventualité d'une

erreur judiciaire - avérée pour Dreyfus, douteuse pour les frères Degrave" (op.cit.). Jules

Verne s'en serait inspiré pour "Les Frères Kipp", bien que le fond de son roman d'aventures

soit différent, et plusieurs romanciers se l'approprièrent pour écrire des biographies plus ou

moins romancées.

(2). Les documents autographes : (2a). Longue lettre d'Eugène, en français,

16 janvier 1894 : les De Grave, détenus depuis de longs mois, espèrent une grâce, se

disent grugés par leurs avocats qui les ont mal conseillés et n'ont repris, dans le témoignage

du cuisinier, aucune des contradictions, absurdités et faussetés scrupuleusement relevées

et commentées par Eugène. A le lire, on le sent révolté et impuissant devant le manque

de perspicacité des juges et des avocats, sa demande de 87 témoins à décharge laissée

sans suite, etc., mais l'affaire s'est passée aux antipodes, l'administration est en désordre

et les preuves, témoignages, certifications, traduction demandées sont difficiles à obtenir...

"Laissez nous nous expliquer librement devant des juges non influencés et je vous assure

qu'il en résultera un acquittement pur et simple !".— (2b). Copie d'un long mémoire envoyé