32 GROS & DELETTREZ - LIVRES & MANUSCRITS (COLL. SEGALEN) - 31 JANVIER 2024 Buchoz a inscrit son nom dans l’histoire en créant le premier florilège européen consacré aux fleurs des jardins chinois, sous le titre évocateur de « Collection Précieuse et Enluminée des Fleurs les Plus Belles et les Plus Curieuses ». Ce recueil novateur offre une iconographie détaillée des fleurs cultivées à la fois en Chine (vol. 1) et en Europe (vol. 2) en intégrant des éléments artistiques chinois, tels que des cieux d’un bleu pâle, des paysages en arrière-plan souvent agrémentés de papillons, d’oiseaux ou d’insectes, des bordures en lavis jaune, et en accompagnant certaines de ses planches de légendes en caractères chinois. Ce travail artistique unique dans lequel art occidental et style chinois se mêlent, a donné naissance au style dit « Chinoiserie ». Le premier volume des « Dons merveilleux et diversement coloriés de la nature dans le règne végétal » qui fait suite, comprend les fleurs et plantes d’Europe (France, Italie, Espagne, Baléares, Turquie…), d’Amérique (Virginie, Caroline, Canada …), d’Afrique (Carthage, Le Cap…), d’Orient (Inde, Chine, de Sibérie… La plupart sont légendées. Né à Metz, Pierre Joseph Buchoz (1731-1807) débuta sa carrière en tant qu’avocat avant de se tourner vers la médecine. Devenu médecin du roi Stanislas Leszczynski, il abandonna à nouveau sa carrière pour se consacrer pleinement à sa passion, l’histoire naturelle. En 1774, il publia une « Histoire naturelle du règne végétal » abondamment illustrée qui lui valut l’approbation de l’Académie royale des sciences et le titre de médecin botaniste de Monsieur frère du roi. Membre du Collège royal de médecine de Nancy et de plusieurs académies, il se distingua en tant qu’auteur et éditeur prolifique, produisant de nombreux ouvrages en histoire naturelle et en médecine. Provenance : exemplaire du comte René Philipon (18691936), bibliophile, entomologiste et mécène, avec son exlibris gravé sur bois par J. de Andrada (1917). (Nissen, BB1, 282 et 283 ; Pritzel 1326 et 1327). 50 000 / 60 000€ 54 BUC’HOZ (ou BUCHOZ, Pierre-Joseph). Collection précieuse et enluminée des fleurs les plus belles et les plus curieuses qui se cultivent dans les jardins de la Chine que ceux de l’Europe… A Paris, chez Lacombe, [1776]. 2 vol. [Avec, du même] : Les dons merveilleux et diversement coloriés de la nature dans le règne végétal… formant suite à la collection des Fleurs curieuses et enluminées qu’on cultive dans les jardins de la Chine… A Paris, chez l’auteur, [1782]. 1 vol. Soit 3 volumes in-folio, [1] f. (titre gravé), C planches + [1] f. (titre gravé), C pl. + [1] f. (titre gravé), C pl., reliure uniforme maroquin rouge de l’époque, dos à 7 nerfs, caissons ornés de doubles filets et petits fleurons dorés, titre et tomaison doré, triple filet doré encadrant les plats, double filet doré aux coupes, roulette dorée aux chasses, tranches dorées (frott. sur les nerfs coiffes et coupes, épidermures sur 4 plats, coins émoussés). Rarissime réunion de deux ouvrages en éditions originales, illustrées de 300 estampes gravées à l’eau-forte et superbement coloriées à la main, par Buchoz. Très bel et rare exemplaire qui réunit les 200 planches de la suite principale, et les 100 planches formant la première partie du supplément. La qualité exceptionnelle des estampes de Buchoz rivalise avec celle des meilleurs ouvrages d’histoire naturelle européens de son époque. Cette excellence découle de son souci minutieux pour la composition, les détails scientifiques, ainsi que de la maîtrise exceptionnelle de la gravure et de la mise en couleur. « Le graveur ne s’est pas contenté de transmettre le trait, mais a réussi à suggérer avec le burin le ton de l’aquarelle chinoise. Ce n’est qu’en regardant attentivement ces images que l’on se rend compte qu’elles sont gravées et non pas dessinées au pinceau. « (Michael, Sullivan, The Meeting of Eastern and Western Art). Bon nombre de ses « très belles planches décoratives » de plantes et de fleurs indigènes, comme les a qualifiées Dunthorne, sont gravées à partir de peintures chinoises et s’inscrivent dans le contexte des échanges artistiques qui eurent lieu entre la France et la Chine au XVIIe et XVIIIe siècle.
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