94 NAPOLÉON Ier
(Napoléon Bonaparte) [Ajaccio, 1769 - île de Sainte-Hélène, 1821],
empereur des Français.
Pièce signée « Napol », contresignée par l’archichancelier Cambacérès. Palais de Fontainebleau, le
29 juin 1808 ; vélin in-plano en partie imprimé à en-tête gravé « Napoléon par la grâce de Dieu,
Empereur des Français, Roi d’Italie, Protecteur de la confédération du Rhin », avec armoiries
peintes, avec le sceau (brisé) dans une boîte métallique. Brevet de baron d’Empire délivré à Georges
Frédéric Dentzel. Ses armoiries sont peintes dans le coin supérieur gauche du brevet. Est joint le
tube dans lequel était enroulé le document d’origine, avec le sceau impérial.
Fils d’un boulanger de Bad-Dürkheim, dans le Palatinat, Georg Friedrich Dentzel étudie la
théologie luthérienne aux universités de Halle (Saxe-Anhalt) et de Iena, puis il s’engage en
tant qu’aumônier dans le régiment Royal-Deux-Ponts, un régiment germanophone de l’armée
française que le duc de Deux-Ponts avait acheté pour son fils et qui recrutait principalement
en Allemagne, en Alsace et en Suisse. C’est l’un des seuls régiments français de l’époque à avoir
un aumônier protestant en plus d’un aumônier catholique, les alsaciens et les étrangers ayant le
droit de pratiquer un autre culte que le catholicisme. Avec son régiment, Dentzel fait la guerre
d’indépendance américaine dans le corps expéditionnaire de Rochambeau. Il assiste à la bataille de
Yorktown en 1781. Après la guerre, quand le contrat de Dentzel arrive à échéance, le Royal-Deux-
Ponts est en garnison à Landau, ville qui était alors française depuis 1648. L’aumônier sur le point
d’être démobilisé peut obtenir la charge de pasteur de Landau à condition d’être naturalisé français,
ce qu’il obtient en mars 1784 : il s’appelle désormais Georges Frédéric Dentzel. Il devient donc
premier pasteur et président du consistoire de Landau.
Homme des Lumières, acquis aux idées libérales depuis ses études universitaires, Dentzel
s’enthousiasme pour la Révolution française et fonde en 1790 à Landau une garde nationale et une
Société des amis de la Constitution. En 1793 il est élu député du Bas-Rhin à la Convention. Sous
le Directoire, il est élu au Conseil des Anciens. Il est affecté à l’armée de l’Intérieur le 23 mars 1796
mais est réélu au Conseil des Anciens le 13 avril 1798.
Le coup d’État du 18 brumaire met fin à sa carrière politique. Le lendemain, lors du vote
au Conseil des Anciens, ses convictions républicaines lui donnent le courage de voter contre
Napoléon Bonaparte. Conscient des conséquences fâcheuses de ce vote et de ces événements pour
sa carrière, Dentzel demande et obtient sa réintégration dans l’armée mais on le nomme directeur
de l’hôpital militaire du Mans. Malgré ses demandes d’affectation et ses démarches pour obtenir
de rester en activité il est mis à la retraite dès 1801. Il s’installe alors à Versailles, à l’Ermitage,
ancienne propriété de la marquise de Pompadour qu’il a acheté en 1799 après avoir cédé les biens
qu’il possédait à Landau. Les demandes répétées de Dentzel pour être réintégré dans le service actif
aboutissent enfin en 1806 : il est nommé auprès du vice-roi d’Italie Eugène de Beauharnais puis
en Allemagne. Il commande les places de Weimar (où il rencontre Goethe), Varsovie et Vienne
occupées par l’armée française. Il est affecté à l’armée d’Espagne en 1810-1811 où il est blessé à
Valverde devant Badajoz le 17 mars 1810, puis à l’État-major du prince d’Eckmühl à Hambourg
en décembre 1811. Il fait la campagne de Russie en 1812, est en Saxe en 1813 où il participe à
la bataille de Dresde, puis fait la campagne de France (1814). Il est fait chevalier (14 mai 1807)
puis officier (9 août 1813) de la Légion d’honneur et est titré baron par Napoléon Ier le 29 juin
1808. Sa carrière militaire se termine à la fin de l’Empire : il est nommé général de brigade le
3 avril 1814, la veille de l’abdication de l’Empereur, puis mis en non-activité. Cette dernière
promotion lui est confirmée deux fois par Louis XVIII sous le nom de maréchal de camp, ce grade,
disparu en 1793, étant rétabli sous la Restauration. Il est fait chevalier de Saint-Louis le 20 août
1814. Nommé à l’État-major du duc de Berry en mars 1815, il est affecté à l’État-major général
de l’armée pendant les Cent-Jours puis est définitivement mis à la retraite en novembre 1815.
Georges Frédéric Dentzel se retire à Versailles sous la Restauration, où il est membre du consistoire
luthérien.
Georges Frédéric Dentzel est le grand-père maternel de Georges Eugène Haussmann, célèbre préfet
de la Seine, chargé notamment des grands travaux d’urbanisme de Paris sous le règne de Napoléon
III (extrait de l’Encyclopédie Wikipédia).
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