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HUYSMANS Joris-Karl
(Georges Charles, dit) [Paris, 1848 - id., 1907], écrivain français.
Intéressant ensemble de 23 documents autographes signés (lettres, cartes, et cartes de visites), adressés à
divers correspondants. 1887-1907 ; formats divers, enveloppes jointes. Intéressante correspondance dont nous
ne donnons qu’une partie : «
Je suis obligé de garder le peu qui me reste de vue pour le travail. J’ai reçu une
lettre rédigée sur un ton bien étrange
[…].
Il dit de faire prendre à mon éditeur, le Rossignol de ses conférences.
Stock a refusé net
[…].
Je déjeune chez des horticulteurs dont j’ai besoin de voir les plantes pour mon chapitre
sur la symbolique des fleurs
[…].
Je sors de la masse de mes épreuves
[…]
Ça me ferait plaisir de jaboter avec
vous. Nous mignonnerons en devisant de la joie de vivre — Rien de Zola
». Il remercie Geoffroy de son ouvrage
sur la Hollande : «
Les souvenirs levaient comme des volées de pierrots, devant certaines reproductions […].
Vous avez { prôné le grand Rembrandt et remis doucement à sa place
[…]
le brave Fromentin
». Il prépare un
catalogue pour une exposition de son ami le peintre Charles Marie Dulac (1899) : «
Ce qui est difficile
[…]
, c’est
de recueillir des renseignements sur l’oeuvre et la personne du pauvre petit. Ses tableaux sont surtout dans les
convents d’Italie
[…].
Il n’y a donc qu’à attendre la réunion des toiles pour en parler
». Il est heureux d’avoir
reçu la croix de la Légion d’Honneur et il regrette de devoir quitter l’abbaye de Ligugé. Lettre autographe
signée, adressée à [Lucien Descaves]. Ligugé, le 10 mars 1901 ; 4 pages in-12. Huysmans profite d’une halte
«
entre 2 ballots d’épreuves
» [Sainte Lydwine] pour lui écrire : «
ce que vous me dites du Youpin et de la pièce
du mufle qui l’a conçue n’est pas à faire espérer de somptueuses recettes. Bah ! peut-être, les snobs parisiens
sont si bêtes
[…]
je sens autour de moi une odeur de décomposition de tant de vie mal étayée
[…]
Il n’est pas
douteux que Ligugé est un fruit dans lequel les vers se sont mis. La loi votée sur les congrégations sera peut-être
une façon de sortir régulièrement d’une impasse
». Huysmans déplore la dégradation de la vie monacale ; il se
résigne mais «
l’embêtement, c’est la vie à Paris impossible sans journalisme — et dès lors, c’est l’arrêt de l’oblet.
Je suis toujours plongé dans Ste Lydwine qui est d’un médiocre
[…]
avec quelques cales sous les meubles,
je crois que Rome n’arrivera pas à condamner, mais ça va être un tollé général, car je prolonge Lydwine
jusqu’à notre temps par ses héritiers et vous pendez si je dégueule sur les salauds qui nous gouvernent.
» Louis
le Cardonnel est malade «
dans un état d’anémie cérébrale visible
». La lettre s’achève ainsi : «
le S
r
Bloy m’a
fait écrire par un officier (!!!) pour avoir une somme importante.
» Carte autographe signée. Paris, le 14 février
1897 ; 2 pages in-12 oblongues. Enveloppe jointe. Jolie lettre sur un livre de B. Lazare et contre des économistes.
«
Merci des
Porteurs de Torches
que je viens de lire. Vous avez eu la coquetterie de jouer avec l’ancienne forme
à tiroir et vous vous en êtes tiré, haut la main, de cette invraisemblable gageure.
[…]
C’est de la jolie dynamite
cachée sous des dehors spirituels et paisibles. Et s’il est certainement dans ce défilé saccageant les idées, de
réfutables paradoxes, il y a aussi de terribles vérités qu’il ne serait pas facile de rétorquer. L’une d’elles m’éjouit
plus spécialement — votre démolition méprisante de l’Économie Politique. C’est soulagement d’entendre enfin
bafouer cette solennelle pitrerie des gens riches. A ce, laissez-moi vous recommander l’hilarant spectacle de
l’entrée de ce genre d’étudiants aux heures de cours de l’usine de la ru St Guillaume. Ah ! je vous assure que les
têtes sont à vous. Qu’est-ce que pour l’avenir, ces petits bourgeois repus nous préparent ?
», etc.
2000/2500 €
40
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