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TAJAN - 28
MANUSCRITS
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135 — [VOLTAIRE]. Charles père PORRÉE.
1675-1741.
Écrivain jésuite. Il fut le professeur de rhétorique et ami
de Voltaire.
L.A.S. à la marquise du Châtelet
.
S.l.n.d.
2 pp. bi-feuillet in-12,
adresse au verso ; petite déchirure, manque à l’adresse sans atteinte.
200/300 €
Le père Porrée demande l’intercession de la marquise auprès de Voltaire ;
(…)
Vous savez que mon ancien et célèbre disciple ne m’a jamais trop obéi et que j’ai
toujours fait ses volontés plustôt que les miennes. Je me persuade qu’il en est de
même aujourd’huy pour vous qui êtes son élève et que c’est Monsieur de Voltaire
votre maitre qui est à vos ordres (…).
Il demande de lui transmettre 4 gravures
exécutées par ses missionnaires, représentant les "Conquêtes de la Chine sur
les Tartares" que Voltaire lui a refusées,
sous prétexte qu’elles ont trop de prix.
(…). Ainsi j’ai la confiance qu’elles ne se peuvent refuser surtout en passant par
vos belles mains (…).
136 — Richard WAGNER.
1813-1883. Compositeur.
Photographie.
s.d.
Tirage argentique montée sur carton du photographe
"Sophus Williams" format bristol (11 x 16,5 cm). annotation au crayon
portant la date à 1872.
400/500 €
137 — Richard WAGNER.
1813-1883. Compositeur.
L.A.S. (à Hans Richter).
Lucerne, 23 février 1872.
1 pp. in-8 en
allemand ; joint son enveloppe timbré. Joint un fac-similé.
1000/1500 €
Intéressante lettre de Wagner au moment où il fondait le festival de Bayreuth ; il
écrit à son ami, le chef d’orchestre Hans Richter avec qui il donnera la première
interprétation du Ring, à propos des musiciens dont il semble perdre patience. Il
souhaite que son intendant lui trouve 1 000 fl. dont il a besoin. Il fait mention des
enfants, de sa nièce Johanna Wagner qui chantera lors de la pose de la première
pierre du Festspielhaus en mai.
134 — Paul VERLAINE.
1844-1896. Écrivain poète.
L.A.S. à son cher Cazals.
Paris, 8 janvier 1888.
2 ff. sur bi-feuillet
in-8, de petites ratures ; plis. Reliée en tête de l’ouvrage de Verlaine,
Confession, Paris, publication du "Fin du Siècle", un vol. in-12, portrait
en frontispice, 246 pp., bradel demi-percaline bordeaux, dos lisse
(reliure de l’époque).
15000/20000 €
Le brouillon de la fameuse lettre ouverte de Verlaine concernant l’attribution
de poèmes de Rimbaud ; non publiée dans les
Œuvres complètes
, ni dans la
Correspondance
, cette lettre paraitra pourtant dans la Cravache (n° 399), du
13 octobre 1888 ; elle sera reprise dans la préface du recueil de poésies d’Arthur
Rimbaud, "Reliquaire", publié en 1891 (pp. xiv-xv), et fait désormais figure de
référence dans l’œuvre de Rimbaud.
Je lis dans le dernier numéro de la Cravache, votre bonne note au sujet de Rimbaud
et je vous remercie. Les pièces que vous énumérez sont en effet, avec celles que
possède Darzens et dont deux ont paru dans l’anthologie que publie mon ami
Lemerre, les seuls vers publiables de Rimbaud. Quand aux "sonnets" [publiés] parus
dans le Décadent, je déclare qu’ils ne sont pas [du grand] de ce poète. À propos, il me
revient qu’en une conférence toute récente de M. Godin (Eugène), une des sonnets
dont je viens de parler a été récité [barré pour débité] au milieu des rires, légitimes
d’ailleurs, de l’auditoire. Or Monsieur Anatole Baju, directeur du Décadent déjà
nommé, était présent à cette récitation contre laquelle il eût dû protester, du moment
qu’on attribuait sérieusement à Rimbaud des vers qu’il n’avait [point] commis. Autre
chose : M. Godin, parait-il, m’a décerné le titre de chef de "l’Ecole Décadente" dont,
à son avis, M. Anatole Baju serait le sous-chef. Je décline ce double honneur (…).
Cf. Georges Zayed,
Lettres inédites de Verlaine à Cazals (…). & Lettre inédites à
divers. Genève, Droz, 1957 et 1991.