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228.
SULLY-PRUDHOMME
(1839-1907). Recueil de 15 poèmes autographes, la plupart signés ou paraphés ;
14 feuillets (22 pages) in-8 montés sur onglets et interfoliés de papier vélin, reliés en un vol. in-8, maroquin
bleu janséniste doublé de maroquin même couleur, gardes de soie moirée vieil or, doubles gardes, tranches dorées
(
Marius Michel
).
2.000/2.500
Beau recueil de quinze des plus célèbres poèmes de Sully-Prudhomme.
Le Vase brisé
(5 quatrains), signé « SP » :
« Le vase où meurt cette verveine
D’un coup d’éventail fut fêlé »...
Mars
(8 quatrains) :
« En Mars, quand s’achève l’hiver »...
Les Exils
(6 quatrains), signé « Sully Prudhomme » :
« Plaignez les exilés qui laissent derrière eux
L’amour et la beauté d’une amante chérie »...
Le Volubilis
(4 sizains), signé « Sully Prudhomme », daté « Sept
bre
69 » :
« Toi qui m’entends parler, sans frayeur, de la mort »...
Fleurs de sang
(8 quatrains), signé « SP » :
« Changeant leur toilette fanée
Les jardins s’habillent de frais »...
La Sourde-muette
, Sonnet
, signé « SP », avec correction :
« Je ne souhaite plus qu’une esclave au beau corps,
Sans ouïe et sans voix, pour toute bien aimée »...
Si vous saviez
, Romance
(4 quatrains), signé « SP » :
« Si vous saviez ce qu’on désire
Quand on est seul et sans foyers »...
Le Rendez-vous
(32 quatrains), avec corrections :
« Dans ce coin furtif, où nous sommes,
Ô ma chère âme, seuls tous les deux »...
À Théophile Gautier
(sonnet), signé « Sully Prudhomme » :
« Maître, qui du grand art levant le pur flambeau »...
La Coupe d’or
(sonnet), signé « Sully Prudhomme » :
« Dans les verres épais du cabaret brutal
Le vin bleu sans relâche à peu de frais abonde »...
Avril
(10 quatrains), signé « SP » :
« J’ai peur d’Avril, je crains l’émoi
Qu’éveille sa douceur touchante »...
Juin
, Sonnet
, signé « SP » :
« Pendant Avril et Mai qui sont les plus doux mois »...
Le Ciel des cœurs
(13 quatrains), avec corrections :
« Si tous les astres, o Nature,
Trompant ta main qui les conduit »… »...
Dans les Pyrénées
(sonnet), signé « SP » :
« La Cascade sauvage, avec son gros murmure »...
La Pudeur
, Sonnet
, signé « SP » :
« Dans l’œil désert et froid des vierges, ô Nature,
Tu fis bien d’allumer un céleste flambeau »...
Ancienne collection Louis
B
arthou
(n° 1097, qui annonce par erreur 13 poèmes, n’ayant pas pris en compte les poèmes écrits
au verso).
229.
Henri THOMAS
(1912-1993). 2 manuscrits autographes signés ; 3 pages et demie in-fol. et 5 pages in-4.
400/500
*
Jacques Prevel
. Bel hommage au poète Jacques Prevel (1915-1951). Thomas livre un souvenir de sa dernière rencontre
avec Prevel en 1951 au Flore : le mourant était toujours habité de « cet esprit de défi » qu’il manifestait à la moindre occasion.
Tous ces défis « étaient à la fois la cause et la conséquence de sa poésie » ; il avait un sentiment de « toute-puissance poétique »
qui n’était pas sans affinités avec « le sentiment de la perdition totale ; il cherche l’abîme pour triompher ; le surréel ne s’ajoute
pas au réel, il l’abolit »…
*
Les Petites Éternités
. Compte rendu des
Petites Éternités
, roman d’Alain Bosquet (1964). Thomas conclut : « Il faut savoir
gré à Alain Bosquet de nous rendre sensible, en un récit dont les diverses facettes se tiennent aussi nécessairement que celles
d’un cristal, le mouvement encore sans nom qui porte l’homme de notre temps, le plus souvent à son insu, vers quelque chose
d’aussi surprenant que le fut, en leur temps, l’apparition des dieux ».