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156.
Octavio PAZ
(1914-1998). Fin de L.A.S. « Octavio » ; 2 pages in-8 à en-tête
Embajada de Mexico
(paginées 7-8)
;
en espagnol.
150/200
Dernières pages d’une intéressante lettre littéraire à un ami [Alain Bosquet ?], alors qu’il était ambassadeur du
Mexique en Inde (1962-1968). Il y évoque ses amitiés parisiennes et poétiques. Outre Michaux, trois textes l’ont profondément
marqué :
L’Amour fou
d’André Breton,
L’Anabase
de Saint-John Perse, et
The Waste Land
(La Terre vaine) de T.S. Eliot. Il
évoque encore Jules Supervielle, Georges Bataille, Pierre Schneider ; Yves Bonnefoy, Alain Jouffroy, etc. Il cite ensuite
Nietzsche et poursuit sa réflexion sur la littérature et l’écriture : « J’écris pour connaître le monde et pour me connaître moi-
même, m’inventer moi-même. Mais tu sais tout : j’écris pour prolonger le vivant, non pour l’éterniser, mais pour l’intensifier.
[...] Je ne suis ni optimiste ni idéaliste, mais le monde m’a déchiré »...
157.
André PIEYRE DE MANDIARGUES
(1909-1991). 3 poèmes autographes signés ; 1 et 2 pages in-4 et 1 page
in-8.
500/600
Après une charretée d’ordure que l’on voulait déverser entre Bona et moi
…, sur papier bleu, publié dans le premier numéro
de la revue
Interfrance
, été 1955. Il débute par 5 lignes en majuscules : « Après une charretée d’ordure que l’on voulait déverser
entre Bona et moi, mais qui n’empuantit que les voituriers, car on ne saurait faire qu’un mouvement de roue ne remette le
venin sous la dent ou le crachat dans la bouche d’où ils ont partis ». Le poème compte 18 vers :
« Que le jour ne laisse
Aux pensées des bois
Rosée ni tristesse
Ni repentir bas »…
Mouche
,
long poème de 46 vers :
« Ses mots blancs tombent et retombent,
Ses mots blancs tombent autour de lui »…
Les Souffleurs de verre
, au stylo vert au dos d’une photographie noir et blanc d’enseigne de souffleurs de verre au Musée
Carnavalet), 20 décembre 1965, 7 vers : « L’élu du solstice d’hiver / Entrera dans la nuit des temps »...
158.
André PIEYRE DE MANDIARGUES
. Manuscrit autographe signé,
Rose des circonstances
; 6 pages in-8 sur
papier bleu pâle.
1.000/1.500
Suite de 14 poèmes surréalistes, certains brefs, numérotés en chiffres romains : I « Nuages »…, II et III
à B.
[Bona], IV
Panneau routier
, V
Prestige
, VI H
2
O, VII
à A.J.
, VIII
à N.K.
, IX
Méridienne
, X
à A.S.
, XI
Sur une pendulette en forme de
cuirasse
(pour Martine et Bernard Dufour), XII
Sun
, XIII
à A.P.
, XIV
Mouton Rothschild
. Citons le I :
« Nuages
Hosties soufflées que l’éclair poignarde
Si vous n’êtes des faux-fuyants
Témoignez en pluie de sang. »
Reproduit en page 51
159.
André PIEYRE DE MANDIARGUES
. Manuscrit autographe signé,
Les affinités
; 1 page in-4 sur papier rose.
200/300
Poème en prose : « La substance du coq est indéfinissable. À la douzième heure du jour, dans une rue de gitans, je vis
une vieille femme dont le crâne était hautement déplumé comme un pain et qui avait dans chaque main un coq sur ses seins
couverts de soie fanée »...
160.
André PIEYRE DE MANDIARGUES
. Manuscrit autographe signé,
Où nous en sommes
, [7 février 1973]
;
5 pages in-4.
300/400
Sur l’évolution de la littérature et des arts depuis les années quarante : « “Où en sommes-nous avec le temps ?”
demandait Arthur Cravan à André Gide, presque jadis, mais nous [...] que répondrions nous à pareille question si elle venait de
nous être posée par une splendide jeune brute d’un peu plus de cent kilos, poète et boxeur de surcroît ? Pour moi, le temps a
passé si vite, depuis le réveil des années 1945, 1946, que je serais capable de dire que j’en suis encore là. [...]. Les points de repère
auxquels je me fie [...] c’est aux phénomènes éruptifs et sismiques que je les emprunterai dans la nature, aux phénomènes
poétiques dans la littérature, aux phénomènes picturaux dans l’art. Car il m’a toujours semblé que les peintres, les poètes et les
volcans étaient comme de grandes fleurs ou de grands miroirs [...] fort capables d’éclairer ou d’assombrir le ciel au-dessus de
nous »... Le domaine de la peinture va plus vite que les autres : « Les modes ont à peine le temps de faire leur petit tour de piste
et de poser pour le photographe avant de se décharner ». De tout ce qu’on vantait en 1945-1946, seul parait résister ce qui s’était
manifesté « un peu avant 1914 et un peu après 1919 ? Matisse, Braque, Picasso, Chagall, Chirico, Kandinsky, Klee, Miro,
Ernst, Magritte, ne voilà-t-il pas, dans le début de l’âge moderne, des volcans encore actifs ? » De même avec les poètes... Mais
c’est toujours pour lui un grand plaisir « que de voir naître et croître un volcan, un poète, ou un peintre » : il parle de ses récents
coups de cœur artistiques, comme Gnoli, « le plus original et le plus captivant peut-être des nouveaux italiens », mais hélas
aussitôt disparu. Il est aussi chaudement partisan « des jeunes artistes d’Amérique latine, parmi lesquels le Mexicain Toledo se
distingue à mes yeux avec une sorte de royauté radieuse ». Il mentionne aussi les artistes autrichiens Hundertwasser et plus
récemment Korab ; le trio yougoslave Dado, Ljuba, Velickovic ; le jeune Français Le Yaouanc issu du Surréalisme, auxquels
il souhaite une longue postérité...