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somptueuse demeure en briques roses ». Somptueuse de l’extérieur seulement, car « l’intérieur a pu l’être en 1890 mais n’a
pas été réparé ni nettoyé depuis. Les objets sont fissurés, les escaliers encombrés de fruits pourris, les cabinets sont condamnés.
Il y a un jardin dessiné par Dufy (? jeu de mots intraduisible) mais il est pourri comme les fruits et si boueux qu’on ne peut
y entrer. Enfin ! Ma chambre est lumineuse et la table à tréteaux que tu connais m’inviterait au travail si j’étais invitable »...
112.
Max JACOB
. Manuscrit autographe de 2 proses
; 1 page in-fol. à l’encre noire et crayon (bord droit effrangé).
1.000/1.200
Évocation fantaisiste de Picasso.
Heureux ceux qui ont le cœur pur
. Max Jacob y évoque deux illustres « parrains » de son œuvre : Victor Hugo et Pablo
Picasso. « À cinq ans j’apprenais à lire sur la table de travail de Victor Hugo : “il faut être précoce, me disait-il, quitte à renier
sa jeunesse”. En ce temps là naissait à Saragosse Picasso qui m’apprit les constellations sur la toile à peindre. Faut-il que tu sois
bête pour n’avoir tiré de tant de parrains que néant. “Si nous voyons Dieu nous mourrons, disaient les Hébreux à Moïse” ».
Histoire de fous
. « Il regarde de la cour à la fenêtre noire de son rez-de-chaussée : “c’est pour savoir ! c’est pour savoir si je
suis chez moi aujourd’hui” ». Il a ajouté à la plume : « – Pourquoi ne pas mettre simplement un écriteau à cadran mobile ? »
113.
Max JACOB
. 7 poèmes autographes ; 6 pages in-4.
3.000/4.000
Bel ensemble de poèmes religieux, destinés aux
Actualités éternelles
(1996) ; les cinq premiers paraissent inédits.
Méditation II
, 24 vers avec quelques corrections et un vers biffé :
« Tout ce qui va et vient
Les queues d’oiseaux au plumage bleu,
Les bœufs, les chats, les chiens,
Et le soleil sur l’eau »…
Prédication
, 19 vers :
« Amour et douleur
Et c’est tout l’esprit !
Amour et douleur
Habillez mon cœur »…
Recherche de l’âme
, 29 vers :
« À chaque mort, à chaque absence
S’ouvre la grotte de patience »…
Deux poèmes sur une même page : 1 « Je suis borgne et pas aveugle / Car l’aveugle ne voit pas la vérité »... (douzain), et
2 « Pour me réjouir quand je suis seul et pauvre / Je n’ai besoin que de Dieu mon ami »… (4 quatrains).
Crucifixion
, 31 vers, publié dans
Actualités éternelles
:
« Je suis Dieu et je me fais terre
Ainsi vos doutes je fais taire »…
Il se fait tard
, 5 strophes numérotées (huitains), publié sans titre et avec des variantes dans
Actualités éternelles
:
« Amour ! tu es vieux, disait-elle
Amour amour ! Vous êtes vieille »…
On joint un poème dactylographié,
Soir d’été
.
114.
Max JACOB
. 2 poèmes autographes ; 1 page obl. petit in-4 et 1 page in-4.
1.000/1.200
La lettre de la demoiselle
, 5 quatrains numérotés et renumérotés (le haut de la page – une lettre dont il ne reste que
quelques mots et la signature – a été déchiré), avec l’indication au crayon rouge : « donné à Nicolas ».
« Reviens encore malgré ma lettre
Qu’un démon pour moi t’écrivit
Tu passeras par la fenêtre
Si tu n’as pas la clef du logis »…
L’autre poème, sans titre, comprend 5 tercets :
« Vos yeux clos, votre main lasse
Votre main qui passe
Sur le cadran solaire d’ardoise »…
Le dernier vers : « Mon amour pour vous, Léonor » a été biffé et remplacé par « La présence de Dieu que j’adore ».
115.
Max JACOB
. 2 manuscrits autographes ; 1 page in-4, avec dessin à la plume au dos.
1.000/1.500
Réponse à Manon
, brouillon très travaillé de ce poème de 19 vers recueilli dans
L’Homme de cristal
(1946) ; au dos, dessin
d’un homme courant.
« Je suis le vieux Rempart qui chante à marée haute
L’éternel rescapé, la toupie du Très Haut »…
Brouillon de méditation en prose, avec quelques petits croquis dans le texte, et au verso avec le titre
Méditation de la robe
enlevée
. « Vous avez promené le jet de la lampe à souder entre mes côtes, le fouet des démons. Aïe oh oh le sang coule »…