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soupçoné »…Malpel juge que Louis XVI « a beaucoup à craindre dans la crise où nous sommes s’il part il perd tout, si la guerre
est déclarée et qu’il ne donne pas l’exemple, il est perdu. [...] Le Roy est sans doute séduit par les prêtres. Sa maison est toute
desservie par des feuillants deffroqués et reffractaires. Il n’en est pas pour cela plus dévot ». L’Assemblée a voté le séquestre des
biens des émigrés et la France est en pleine ébullition : « Beaucoup de plaintes beaucoup de cris de part et d’autre des écrits, des
placards royalistes [...] des Réponses patriotiques leur succèdent ; le peuple commence à murmurer. Tout le monde est d’accord
et convient que nous sommes près d’une grande crise ». Il reste prudent : « Je ne me mele dans aucune conservation, j’écoute
tout, je retiens tout, j’en fais mon profit, je vis inconnu et j’espère en continuant mon petit train de vie être à l’abri des facheux
accidents qui pourroient m’arriver »...
15 février
, il évoque les troubles du faubourg Saint-Marceau ainsi qu’un attroupement
de quatre mille hommes enragés sur la place Vendôme. Certains « prétendent qu’il faut aller décapiter certains ministres qui
disent-ils sont les auteurs de tout ». Le lendemain, il mentionne la menace de banqueroute qui pèse sur le pays, puis recopie
la « Lettre du Roy adressée à messieurs les maire, et officiers municipaux », qui est « généralement lue avec plaisir »…
22
février
, le peuple est sur le point de se soulever, l’Assemblée étant « jouée par le comité autrichien qui laisse entrevoir ses folles
prétentions ». L’opinion publique souhaite mettre un terme à la législature : « Le peuple veut être souverain ».
24 février
, une
conférence de Lafayette et Luckner est prévue. « L’on s’en méffie et l’on va jusqu’à soupçoner un projet abominable conçu par
le comité autrichien ». La scission de l’Assemblé en deux chambres est décidée. « Les puissances étrangères présenteront un
manifeste et le Roy paroitra forcé à demander une médiation »... Au théâtre du Vaudeville a eu lieu un incident au cours duquel
des aristocrates « furent rudement maltraités »...
18 mars
, relation de l’incident survenu entre le peuple et la Garde royale portant le deuil de l’Empereur (Joseph II, frère de
Marie-Antoinette)…
16 août
, envoyé à Neuf-Brisach, le lieutenant décrit son équipement… Dans la dernière lettre (
6 septembre
), il se fait
l’écho de la prise de Longwy par les Prussiens et s’enflamme : « La guerre va se faire avec rage. Le militaire s’éveille ; gare aux
autrichiens »…
On joint une intéressante l.a.s. (signature soigneusement biffée) du député de Haute-Garonne Jean-Marie Theule (1756-
1844), 27 mai, rapportant à Malpel une entrevue avec le ministre Roland, « un bien pauvre homme », au sujet des troubles dans
la ville de Pamiers, avec copie par Theule de la lettre du général Lafayette au ministre de la Guerre(24 mai), et
copie d’une lettre des députés de la Haute-Garonne à Roland.
Ex-libris des bibliothèques du Dr
L
ucien
-G
raux
(VII, 1958, n° 76)
et Dominique de
V
illepin
(2008, n° 40).
319.
René LEVASSEUR
(1747-1834) conventionnel (Sarthe). L.A.S., de la Citadelle de Besançon 9 fructidor III
(26 août 1795), aux membres du Comité de Sûreté générale ; 1 page et quart in-fol.
200/250
Protestation de Levasseur, emprisonné à la suite après l’insurrection du 12 germinal. Lorsqu’il s’était rendu à la
convocation du Comité, on avait pu voir qu’il était tourmenté depuis plusieurs années « d’une humeur de dartres pour laquelle
j’avois été obligé de faire un cautère » ; celui-ci s’étant infecté et dégradé sur la poitrine, lorsqu’on vint l’arrêter la nuit du
1
er
floréal, « on me trouva avec la fièvre, une sueur si copieuse qu’on fut obligé de me laisser pour le moment. […] mais à la
nouvelle des événements du 1
er
prairial j’ai été jetté dans un cachot, où j’ai resté 20 jours. Privé de secours, mon cautère s’est
arrêté, et l’humeur s’est jettée de plus fort sur ma poitrine ». Il étouffe allongé et doit rester debout chaque nuit, sa peau se
couvre de plaques affreuses, « depuis 4 mois je suis au lait pour toute nourriture ; j’aurois besoin de bains, seul remède ». Il
souffre terriblement. « Je n’étois pas indiqué dans le rapport comme ayant pris part aux événemens du 12 germinal, je serai
entendu au Comité où j’espère me justifier pleinement. Plein de confiance dans la justice et l’humanité de la Convention, je me
suis rendu en prison, où vous ne voulez pas me laisser périr faute de secours »… Il demande à ce qu’on le mettre en arrêt à son
domicile, pour qu’il puisse de procurer les soins dont il a grand besoin…
320.
Louis XV
(1710-1774). P.S., Versailles 3 mars 1743 ; demi-page in-4.
500/600
Ordre d’expédier une ordonnance de 7995 livres « pour les dépenses secrettes de la police du mois de février dernier ». On
joint 1 L.S. par Feydeau de Marville, transmettant l’ordre du roi à M. de Boullongne, Paris 7 mars 1743.
321.
Louis XVI
(1754-1793). P.S. de sa main, Versailles 17 novembre 1774, et 3 P.S. (secrétaire de la main), Versailles
1777-1783 ; 1 page obl. in-8, 2 pages in-fol., et un vélin obl. in-fol. en partie impr.
300/400
Fin d’un arrêté de compte, contresigné par Bertin, contrôleur général des Finances (découpé).
1777
-
1778
. Ordres au S. Imbert, commis à la recette générale des revenus et impositions de Dombes, de retenir certaines
sommes entre ses mains pour être employées selon la volonté du roi ; contresignés par Bertin.
4 janvier 1783
, ordre pour faire
exécuter un arrêté, contresigné par Vergennes.
322.
LOUIS XVI
(1754-1793). L.A.S. « Louis », aux Tuileries jeudi 4 février 1790, à Jean-Xavier Bureau de Pusy,
Président de l’Assemblée Nationale ; quart de page in-4 (bordure de deuil), adresse autographe avec contreseing
« L. », cachet de cire noire aux armes brisé.
2.500/3.000
« Je préviens Monsieur le Président de l’assemblée Nationale que je compte m’y rendre ce matin vers midi. Je desire estre
receu sans ceremonie »... [Ce jour-là, Louis XVI va promettre de défendre la liberté constitutionnelle.]
La chemise porte des notes des collectionneurs Louis Aimé-Martin (1782-1847) et Louis-Nicolas de Cayrol (1775-1859).