100
311.
Jean-Baptiste KLÉBER
(1753-1800) général. L.S., Q.G. à Crevelt 25 thermidor III (12 août 1795), au général de
division Lefebvre à Ordingen ; 1 page in-fol. à son en-tête
Kléber, Général de Division
, adresse avec contreseing
ms, cachet cire rouge brisé (petit trou par bris de cachet).
250/300
Préparation de la traversée du Rhin par l’Armée de Sambre et Meuse. Ayant appris que l’adjudant général Sarrasin
souhaitait quitter Menberg pour rejoindre Ordingen, il exige « qu’il demeure à son poste, pour la surveillance de l’équipage
de pont, et autres moyens de passage », car il n’est pas impossible que l’ennemi « n’empiête sur le territoire prussien pour les
détruire, vous concevés comme moi combien il est essentiel qu’il y ait là un officier de confiance, qui soit sans cesse instruit de
ses mouvements, et prêt à remédier à tout événement. Il faut d’ailleurs qu’il donne suite au marché qu’il a entamé relativement
au louage des batteaux plats de la Ruhr »…
312.
Marie-Joseph de LAFAYETTE
(1757-1834) général et homme politique. 2 lettres dictées, Paris 23 janvier et
20 juillet 1789, à Boissy d’Anglas ; 1 page in-4 avec adresse, et 1 page et demie in-4.
100/150
« Le M
is
de La Fayette fait ses compliments à Monsieur de Boissy d’Anglas », et lui demande des nouvelles de sa santé. Il ne
pourra pas le voir aujourd’hui « étant obligé de soigner Mad
e
d’Ayen qui dans ce moment est fort mal ».
« Le M
is
de La Fayette a l’honneur de faire ses compliments à Monsieur de Boissy d’Anglas et regrette bien de ne pouvoir
pas le présenter lui-même chez M
r
Duport ; mais la souffrance de sa poitrine et la maladie de M
de
la D
sse
d’Ayen, l’empêche de
s’y rendre ce soir. Monsieur de Boissy peut toujours y aller parce qu’il y est attendu et voudra bien faire remettre ce paquet
à M
r
Duport, en le demandant dans la pièce qui est avant celle où l’on s’assemble »… [Il s’agit probablement une réunion
maçonnique.]
313.
Trophime-Gérard, marquis de LALLY-TOLENDAL
(1751-1830) député aux États-Généraux, émigré, il
proposa de défendre Louis XVI à son procès, et lutta pour réhabiliter son père, l’ancien gouverneur des Indes.
L.A.S., Richmond 12 septembre 1798, à la Duchesse de Devonshire ; 4 pages in-4.
120/150
Belle lettre de son exil en Angleterre, au sujet du départ de Mme de Bouillon de Yarmouth pour Cux-Haven en
Allemagne. Elle s’est embarquée par un bon vent et a dû échapper en pleine mer à l’orage qui a sévi la nuit sur la côte anglaise…
Les recommandations de la duchesse et de Lord Leicester ont fait grand effet sur l’agent des paquebots. Il renseigne la duchesse
et Lady Elizabeth sur l’état d’esprit de leur amie, accablée et bouleversée par ce changement de vie, pensant aux amis qu’elle
quittait et risquait de ne plus revoir, et « à ceux qu’elle allait joindre leur portant d’aussi grands chagrins ». Elle a pu se reposer
deux jours avant d’embarquer, comme si elle voulait « respirer quelques instans entre l’agitation qu’elle laissait derrière elle,
et celle qu’elle allait trouver ailleurs ». Le jour du départ fut plein d’une impatience si douloureuse « que j’ai désiré moi-même
ardemment cette séparation qui m’était cependant si cruelle. En mettant le pied sur la chaloupe, et en nous embrassant peut-
être pour la dernière fois, elle m’a prononcé le nom de sa chère Duchesse, et celui de sa chère Lady Elizabeth […]. Elle fondait
en larmes, et disait en mettant la main sur son cœur :
Je ne parle pas, mais tout est là »…
314.
Famille de LA ROCHEFOUCAULD
. Manuscrit,
Pensées sur différents sujets
à la fin de mil sept cent quatre-
vingt-douze, Par un très-jeune homme à qui l’on reprochait d’être étourdi, vif, gai, et de peu réfléchir
, [vers 1800] ;
volume petit in-4 de 159 pages, cartonnage d’époque papier marbré vert.
400/500
Curieux manuscrit soigneusement calligraphié sur des feuillets lignés.
Issu d’une famille noble et sans doute émigrée, l’auteur expose des idées antirévolutionnaires, accompagnées d’apophtegmes,
demaximes, d’aphorismes, et d’anecdotes. Il oppose souvent les prétendus philosophesmodernes,Voltaire,Rousseau, d’Alembert,
Condorcet, Mirabeau, Marat, à tout ce qui a existé de grands hommes avant ce siècle corrompu : Descartes, Leibnitz, Newton,
Malebranche, Fénelon, Bossuet, Pascal, etc. L’auteur, assez jeune, prend souvent modèle sur Pascal pour ses propres pensées.
On trouve ici l’un des premiers éloges de
la
M
arseillaise
: « l’air de la Marseillaise, si beau, si propre à inspirer
l’enthousiasme, a fait gagner de nombreuses batailles aux républiquains français »…
Les opinions de l’auteur sur la Constituante de 1789 sont mitigées : « Où a-t-on jamais vu plus d’esprit, où a-t-on jamais
fait plus de sottises ? »…
L’auteur pourrait être Alexandre Armand de La Rochefoucauld, comte de Cousages, né en 1767, âgé de 25 ans en 1792 ; sa
première fille était née en 1790, et (p. 84) il fait allusion à un air de musique qu’il avait entendu à un moment où il était séparé
de sa famille, à 27 ans (en 1794 ?) et qui lui rappelait une scène familiale où sa petite fille avait chanté cet air.
Provenance : Bibliothèque des La Rochefoucauld au château de La Roche-Guyon, avec cachet ex-libris.
315.
Emmanuel de LAS CASES
(1800-1854) fils du mémorialiste, il avait accompagné son père à Sainte-Hélène ;
député et sénateur. L.A.S., Paris 18 septembre 1821, au cardinal Fesch ; 2 pages in-4, adresse avec cachet cire rouge
aux armes (brisé).
200/250
Belle lettre après la mort de Napoléon, concernant le retour de Sainte-Hélène des officiers attachés à l’Empereur
et des fonds prêtés par la mère de Napoléon.
Il reçoit une lettre de Montholon « qui se dit autorisé de votre part à demander 24000 francs à mon père, ajoutant que
Votre Eminence doit déjà l’en avoir prévenu. Mon père qui depuis quelques jours est arrivé de Belgique et s’est fixé près de
Paris, toujours souffrant, n’a reçu aucun avis de Votre Eminence à cet égard et croit devoir attendre une nouvelle autorisation de
vous ou de Madame, avant de satisfaire Monsieur de Montholon. Il a du reste toujours prête la somme qu’il vous a dit demeurer
entre ses mains, reste de celle que Madame lui avait confiée. Ce contretems pour Monsieur de Montholon, si cela en est un, ne
saurait en être un aussi pour Madame, dont les idées pourroient bien avoir changées par le malheureux événement qui nous a
si cruellement affligé. Mon père a écrit à Votre Eminence dès qu’il a appris cette fatale nouvelle »…