38
112 TRAITÉ D’UTRECHT. — MANUSCRIT. Négociations de la France à Utrecht. Première partie contenant les
instructions remises aux plénipotentiaires, avec les pièces, mémoires &c., qui y furent joints. — Seconde partie
contenant le dépesches du Roy aux plénipotentiaires et des plénipotentiaires au Roy, avec les Mémoires, lettres et
autres pièces y mentionnées. S.l.n.d. 3 volumes in-4, veau marbré, triple filet, armoiries au centre, dos orné, tranches
rouges
(Reliure de l’époque).
4 000 / 5 000
Manuscrit de
499
,
690
et
316
pages chiffrées rédigé d’une fine écriture très lisible.
Il s’agit vraisemblablement de la copie de pièces trouvées dans le grand recueil de pièces officielles, attribué au bénédictin
janséniste Casimir Freschot (
1640
-
1720
) :
Actes, Mémoires, et autres pièces authentiques concernant la paix d’Utrecht
,
qui connut plusieurs éditions successives de
1713
à
1723
, en
3
,
5
ou
6
volumes, et qui comprend aussi les négociations de
Rastadt. En effet, p.
203
du volume III de notre manuscrit, à la fin des pièces du mois d’août
1712
, on peut lire cette
transition :
Ce qui est contenu dans les deux tiers restans de ce volume a été jugé de peu de conséquence pour le transcrire.
Jay passé à ce qu’il y a de plus intéressant dans le quatrième tome
, ce qui suppose effectivement une recopie d’un ensemble
plus vaste et en tout cas plus complet. A la p.
204
, le titre porte :
Depesches les plus importantes contenuës dans le 4
e
tosme
des Négociations d’Utrecht
, et le texte recopie des pièces du
2
avril au
13
juin
1713
.
Important ensemble de documents diplomatiques sur le grand règlement européen
consécutif aux treize années de la Guerre de Succession d’Espagne, qui avait pris une dimension
quasiment mondiale, par suite de l’implication de presque tous les Etats européens et de l’extension du théâtre des
opérations à leurs colonies. Après la victoire française de Denain (
24
juillet
1712
), l’invasion de la France par les Alliés fut
écartée, et, comme la disparition de Joseph I
er
en
1711
avait fait craindre aux puissances maritimes la reconstitution de
l’Empire de Charles Quint sur la tête de Charles VI, tout le monde s’empressa de négocier en
1712
, faisant suite aux
négociations secrètes franco-anglaises commencées dès l’été
1711
. Le résultat est bien connu : les traités d’Utrecht et de
Rastadt ruinèrent à la fois les rêves de monarchie universelle au profit des Habsbourgs comme le désir d’hégémonie
française sur le continent, au profit unique de l’équilibre des puissances, cette
balance of powers
qui devait permettre
pendant deux siècles à la Grande-Bretagne de développer ses activités économiques, maritimes et commerciales, sans
craindre — si ce n’est à l’époque napoléonienne — le poids exclusif d’une puissance continentale.
EXEMPLAIRE AUX ARMES des ducs DE LA ROCHEFOUCAULD, avec cachet du château de La Roche-Guyon.
Interversion des pièces de tomaison des volumes I et II. Quelques frottements.