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59 LA CHAPELLE (Jean-Baptiste de). Le Ventriloque, ou L’Engastrimythe. Londres, De L’Etanville, Paris, Veuve
Duchesne, 1772. 2 parties en un volume in-8, basane marbrée, dos lisse orné, tranches marbrées (Reliure de l’époque).
300 / 400
Unique édition de cet ouvrage curieux, qui semble le tout premier à avoir été composé sur la ventriloquie, à partir de l’étude
d’un épicier de Saint-Germain-en-Laye qui la pratiquait à la perfection. Dans l’esprit sceptique des Lumières, l’homme
explique par ce talent (selon lui développable par tout un chacun grâce à des exercices des cordes vocales) les phénomènes
oraculaires.
Jean-Baptiste de La Chapelle (1710-1792) fut aussi le responsable de la section de l’Encyclopédie relative aux mathématiques
et l’inventeur du scaphandre, dont il est question incidemment aux pages 27-31 de notre ouvrage.
Coiffes usées, reliure épidermée avec manques.
60 LA CORRERIE. — [Innocent LE MASSON]. Nova collectio statutorum Ordinis Cartusiensis, ea quæ in antiquis et
novis Statutis, ac tertia compilatione dispersa & confusa habebantur simul ordinate disposita complectens. Editio
secunda. La Correrie, Laurent Gilibert, 1681 [pour 1688]. 3 parties en un volume in-4, basane brune, dos orné,
tranches rouges (Reliure de l’époque). 500 / 600
H. Élie, Les Éditions des Statuts de l'Ordre des Charteux (1943), 123-158.
Édition dite de 1688 des Statuts des chartreux, parfois confondue avec la première parue à La Correrie, en 1681, parce que
la date sur le titre est restée inchangée. L’édition originale des Statuts de l’ordre de saint Bruno avait paru à Bâle en 1510,
mais le modèle de notre édition est celle que donna Carasse à Paris en 1582.
L’édition de ces Statuts ne consista pas en une simple collation érudite des anciens textes, mais prit place dans le contexte
du basculement d'une partie de l'ordre du côté janséniste — en raison surtout de la traditionnelle volonté d'indépendance
des chartreux à l’égard des interventions romaines touchant le mode de vie et la liturgie qui leur étaient propres. Après un
examen de six années, Innocent XI n’approuva cette nouvelle édition que le 27 mars 1688, par la Bulle Injunctum nobis,
sous réserve de nombreuses corrections.
Or celles-ci sont généralement détaillées sur 4 feuillets préliminaires, absents de cet exemplaire, dans lequel les passages
incriminés n’ont d’ailleurs pas été corrigés. Par ailleurs, le texte de deux Bulles d’Innocent XI n’a pas été imprimé dans cet
exemplaire, alors qu’il l’a été dans d’autres (ici, un cul-de-lampe orne la demi-page où il devrait commencer). Ces éléments
suggèrent que notre exemplaire appartienne à un premier tirage.
RARE IMPRESSION DE LA CORRERIE. Comme l'on sait, les presses de La Correrie, près de Grenoble, installées à
l'initiative d'Innocent Le Masson ( 1627-1703) pendant son généralat ( 1675 à sa mort), servirent aux impressions de la
Grande Chartreuse de 1680 à 1700, et elles produisirent essentiellement, outre des livres liturgiques cartusiens (pour
lesquels elle avait reçu un privilège spécial dès 1680), les principaux titres théologiques et spirituels de Le Masson lui-
même.
Exemplaire grand de marges.
Restaurations aux coiffes, à une charnière et aux coins.
61 LE BLANC DE GUILLET (Antoine). Manco-Capac, premier ynca du Pérou. Tragédie, représentée pour la première
fois par les Comédiens François ordinaires du Roi, le 12 Juin 1763. A Paris, Chez Belin, 1782. In-8, maroquin grenat,
triple filet, dos lisse orné, guirlande intérieure, gardes bleues (Reliure de l’époque). 400 / 500
Prêtre oratorien, membre de l’Institut et traducteur de Lucrèce, Le Blanc de Guillet (1730-1799) composa plusieurs pièces
ayant eu leur succès à l’époque.
Bel exemplaire, malgré de légères usures aux coiffes et aux coins.
62 LE VERRIER DE LA CONTERIE (Jean-Baptiste-Jacques). Vénerie normande, ou L’Ecole de la chasse aux chiens
courants, pour le lièvre, le chevreuil, le cerf, le daim, le sanglier, le loup, le renard & la loutre. Rouen, Laurent
Dumesnil, 1778. In-8, maroquin brique, triple filet, dos orné, dentelle intérieure, tranches dorées (Petit, succ. de
Simier). 1 200 / 1 500
Thiébaud, 589 — Souhart, 299-300.
Deuxième édition, plus complète que l’originale de 1763, et présentant le texte définitif voulu par Le Verrier (1718-1783),
lequel ne sera plus repris avant l’édition de 1932 parue chez Nourry. Elle doit être préférée à la première pour la qualité de
l’information. En revanche, elle ne comprend pas la Bibliothèque historique et critique des auteurs qui ont traité de la
chasse, qui formait la première partie de l’édition de 1763, mais n’était pas due à l’auteur.
Édition illustrée de 14 pages de fanfares gravées dans le texte et de 19 planches hors texte gravées sur bois, dont 16
dépliantes imprimées sur papier bleuté. Les figures reprennent celles de la première édition — à l’exception de celles du
chien, du lièvre et du daim, qui sont nouvelles — et représentent soit les différents gibiers dans le goût naïf des impressions
de colportage, soit les têtes, fumées et traces des animaux (dans ce cas imprimées recto-verso).
Le feuillet 447-448, laissé blanc par les imprimeurs, manque ici, comme à la plupart des exemplaires.
Bel exemplaire, malgré un dos légèrement passé.