PIASA. Paris. Livres anciens, livre d'heures, voyages, botanique .... - page 26

salle sans fenêtre : une femme blonde habillée d’une ample robe bleue, un fichu sur la tête, est agenouillée sous un dais devant un
livre ouvert. Lui faisant face se tiennent une autre femme agenouillée, manifestement plus jeune, et un homme situé à l’arrière-plan,
tous deux devant un livre ouvert. Une inscription est située dans la dorure du cadre architectural voûtée de la peinture : « Ave Maria
gratia Dei ». Il est tentant d’identifier la femme la plus âgée avec la Vierge à cause de son attitude et de sa robe bleue mais, celle-ci
portant un fichu blanc à rayures rouges sur la tête alors que partout ailleurs elle est nimbée, il est plus probable qu’il s’agisse de la
représentation des commanditaires et de leur fille. D’autre part les trois personnages font le même geste de lever leur main au dessus
du livre en signe de leur foi ce qui accrédite plus la seconde thèse (f. 36). Cette figure a été retouchée postérieurement.
8)
La Visitation.
La scène est située dans un beau paysage de collines avec une perspective fuyante barrée par des formes
architecturales (f. 69v).
9)
La Nativité.
Au premier plan, la Vierge et Joseph se recueillent devant l’Enfant. La scène est située à l’entrée de l’étable,
construction très rustique dont le toit de chaume est posé pour partie sur unmur de pierres derrière lequel se tiennent deux bergers.
A l’arrière-plan, le flanc d’une colline et un paysage clôt par un ensemble architectural (f. 85).
10)
L’Annonce aux bergers.
Une scène placée dans un paysage de collines fuyant vers un ensemble architectural. Comme dans
la peinture de
Saint Jean à Patmos
, la présence de l’eau est surprenante : au fond de la vallée, une plantation d’arbres presque bleus
(des saules ?) envahie par une inondation ; elle a une tonalité que l’on retrouve dans les Heures de Maître François conservées
à Chambéry dans les arbres situés directement en bordure des rivières. Ces mêmes éléments se retrouvent dans la peinture
représentant Saint Jean (f. 13). Les deux bergers, trapus, ont des visages puissants (f. 93v).
11)
L’Adoration des mages.
La scène est située dans un cadre qui une reprise de celui de
La Nativité.
La Vierge, agenouillée, tient
l’Enfant dans ses bras. Un mage vêtu d’une robe vert et d’un manteau lie-de-vin, est agenouillé devant eux, les deux autres mages
sont au second plan ; Balthazar est un noir (f. 99v).
12)
La Présentation au temple.
La scène se situe dans une salle close par de hautes fenêtres voûtées devant lesquelles a été
placé un paravent. La Vierge et sa suivante ont des visages ronds mais bien marqués, le grand-prêtre et son assistant, des visages
puissants que soulignent des barbes presque carrées (f. 106).
13)
Le Couronnement de la Vierge.
La Vierge, agenouillée et tête baissée devant Dieu le Père, est couronnée par un ange venu du
ciel ; un second ange se tient derrière la Vierge. Le cadre dans lequel se déroule la scène est indéfini : une salle avec un plancher, un
ciel étoilé bleu nuit, devant lequel a été placé un paravent (f. 121).
14)
David priant.
Une scène qui se déroule à nouveau dans une pièce avec ces hautes fenêtres voûtées devant lesquelles a été
placé un paravent, mais l’artiste y introduit deux portes, l’une à droite, d’une rose très pâle qui éclaire l’ensemble de la peinture,
l’autre à gauche ouvrant sur une petite fenêtre qui permet à Dieu le Père d’apparaître pour bénir David, agenouillé au premier plan
sous un dais rouge, et tenant de sa main gauche un livre ouvert (f. 131).
15)
La Pentecôte.
Les apôtres et la Vierge sont regroupés dans une salle de dimensions plus importantes, avec des fenêtres des
deux côtés (l’unique fenêtre au fond et au centre est réservée à l’intrusion de la colombe. Au premier plan, la Vierge et saint Jean
prient, à genou. A l’arrière-plan, l’ensemble des apôtres prie, mains jointes, sous la direction d’un personnage vêtu d’une robe verte,
que l’on pourrait identifier comme étant saint Pierre. Alors que souvent les scènes peintes dans ce manuscrit ne comportent qu’un
nombre réduit d’intervenants, notre artiste montre ici une belle aptitude à peindre un groupe de personnages assez important (f.
162v).
16)
L’inhumation.
L’action se situe dans un cimetière, au moment où le fossoyeur descend dans la tombe un corps cousu dans
un linceul. Au second plan, se tiennent deux officiants accompagnés d’un enfant de chœur, et derrière eux, l’assistance (f. 171v).
17)
Sainte Elisabeth
(petite miniature de 42 x 45 mm). La sainte, petit personnage râblé, se tient debout, de face, un livre à la
main. La scène se situe comme à l’accoutumé dans une petite pièce carrelée vert, avec les fenêtres du fond surplombant un paravent
(f. 235).
18)
La Piéta.
La Vierge se tient au pied de la croix, mains jointes sur la poitrine, avec le corps du Christ sur ses genoux. Saint Jean
se tient debout à côté de la croix. Une colline boisée et les murailles d’une ville barrent toute fuite au paysage. Remarquable est la
longue chevelure tombant raide de la tête du Christ (f. 237).
19)
La Trinité.
Dans un ciel bleu nuit et sous un dais, Dieu le Père, un globe dans sa main gauche et, à son côté, le Christ portant
l’instrument de son martyr, la Croix, dans sa main droite. Ensemble, ils tiennent de l’autre main un livre qu’ils présentent ; entre les
deux se tient la colombe, symbole du Saint-Esprit, (f. 253).
La palette de notre artiste est très maîtrisée sans jamais être terne, elle est plus subtile qu’éclatante. Elle repose d’abord sur toute la
gamme des bleus, depuis le plus soutenu jusqu’au gris-bleu des arbres en terrain humide ; le ton rouge, tirant sur le brun, présent
dans certains vêtements, omniprésent dans les paravents, est hachuré ou chargés de motifs dorés ; les roses sont parfois éclatants
ou peuvent parfois atteindre une extrême pâleur ; la gamme des verts est largement employée dans les paysages, ce qui est naturel,
mais on peut apercevoir aussi des vert pâle sur les carrelages, des verts presque fluorescents sur quelques colonnes, jusqu’au vert
profond dans certains vêtements ; on trouve enfin des couleurs plus sourdes, comme le gris des pierres ou le gris-brun hachuré
pour certains vêtements.
L
es
bordures
. On ne retrouve pas une palette aussi large dans la peinture des bordures ; la couleur y est plus franche mais ces
bordures sont très soignées.
Il faut distinguer les bordures des peintures des demi-bordures ornant les marges extérieures des feuillets. Les premières bordent
les peintures des pages ouvrant les grandes sections du manuscrit, alors que les secondes ne sont situées que dans les marges
extérieures de pages de textes et n’occupent que la hauteur de la surface écrite (soit 82mm). Ces dernières commencent au calendrier
et n’apparaissent pas sur la totalité du manuscrit, mais agrémentent cependant quelque 230 pages. Bien que toutes soient sur
fond blanc, les premières se distinguent des secondes surtout par une densité et un éclat plus intenses. Elles sont composées de
nombreuses feuilles d’acanthes bleues et or, de tiges portant des petites feuilles vertes et or, des petites fleurs bleues, rouges ou roses
et des fruits rouges. Elles sont très soignées.
Le reste de la décoration consiste en initiales, bouts de ligne et rubriques.
L’initiale qui suit la peinture au début de chacune des grandes sections du manuscrit est peinte en bleu rehaussé de blanc sur fond
or, et est ornée en son centre de fleurettes rouges et bleus. Les autres initiales sont de deuxmodules, selon qu’elles se situent au début
des textes ou au début des versets, mais elles sont exécutées, comme les bouts de ligne, selon la même méthode : or sur des fonds
alternativement rouges, brun rouge ou bleus. Le reste de la décoration consiste en « rubriques » de couleur bleue.
 M A N U S C R I T
1...,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25 27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,...72
Powered by FlippingBook