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je suivois si gravement »…
Dimanche
. Il renonce à ce qu’elle appelle si bien « les joujoux des grands enfans. Cette machine de
composition, que Buonaparte avait si savamment combinée sous le nom d’Université Impériale, renferme ce que la France a
de plus illustre dans les 3 Academies. Ces
grands hommes
ne dédaignent aucune décoration, depuis le Phénix de Hohenlohe
jusqu’à cet ordre antique dont Champford a dit : ce n’est pas tout de l’avoir, il s’agit de le porter. S’ils protestent solenellement
contre les medailles c’est parce que à Paris l’on ne change pas les mœurs et les habitudes. Un maître d’études de quelque lycée
de province s’en trouvera fatté, mais non des hommes comme Mrs Gay-Lussac, Thenard, Desfontaines, Biot dont les noms
sont
Européens
, comme on dit dans la langue du 19me siècle »…
Dimanche
. « Votre maison est celle où la conversation est la
plus libren la plus enjouée, où je me sens le plus à mon aise »...
Jeudi
. Piquante lettre évoquant une dame (Mme de Staël ?) que
Gérard et lui vont accompagner : « Elle
chante
, Mr Gerard et moi nous venons pour les
paroles
. La dame qui tient toujours
une main en l’air (ce que quelques personnes croyent une mauvaise habitude) n’aime pas à monter les escaliers : vous aurez la
grâce de lui faire établir un
rocher
au rez de chaussée : elle prendra cela pour le Cap Misène et elle chantera dès qu’elle verra
du monde »…
Mercredi
: il proclamera sa reconnaissance pour Mme de Montcalm « du sommet de l’Himalaya »…
Jeudi
: il
souffre d’une « fèvre de rhume que j’ai tous les ans et que j’ai porté de Chimborazo » ; il parle de son ami Arago…
Jeudi
: il
lui amènera le peintre Lawrence qui veut « vous faire voir chez vous un admirable groupe d’enfans », et aimerait rencontrer
« Talma qu’il admire » ; mais il déconseille d’inviter « la Muse dont la mère [Delphine et Sophie Gay] étouffant par sa vivacité ce
pauvre Talma, a un genre bruyant qui intimideroit peutetre Mr Lawrence qui est grave et solennel »…
Samedi
: il viendra mardi
reprendre « mon tableau de l’Univers. […] c’est à vous seule que ce tableau est dédié. Il mérite d’ailleurs ce nom de tableau de
l’Univers, comme les aerolithes qui tombent sur nos champs du haut des nues, meritent le nom de planetes ! »… Etc.
294.
ÎLE BOURBON (RÉUNION).
Pierre-Bernard MILIUS
(1773-1829) marin et administrateur colonial. 2 L.S.
comme commandant et administrateur pour le Roi, Saint-Denis (île Bourbon) 1820, au directeur du Jardin des
plantes à Calcutta ; 2 pages et demie in-fol. (petite répar.).
150/200
2 janvier
: « J’ai été extrêmement fatté de l’envoi que vous avez bien voulu me faire par
la Favorite
, de graines et plantes
du Jardin de naturalisation de Calcutta »… Il lui fera incessamment « pareil envoi de graines ou de végétaux indigènes à
notre colonie »…
2 juin
: il a chargé sur
la Délie Eugénie
quatre caisses de plantes pour enrichir la collection de Calcutta, « et
entretenir avec vous un échange de végétaux dont il puisse résulter un égal avantage, pour les deux pays. Je fais dresser un état
des plantes que nous possédons »…
295.
île bourbon (Réunion)
. 3 P.S. et 1 L.A.S. d’envoi d’Alexandre Lambert, commissaire de police du quartier
Saint-Paul, Saint-Paul 20 juillet 1825, au procureur du Roi près le tribunal de première instance ; 13 pages in-fol.
(rouss.).
200/250
Tentative d’assassinat d’un esclave. Procès-verbal d’une déclaration du sieur Antoine Nicolas Langlois fls : dans la nuit
du 16 au 17, « trois noirs armés de bois pointus ont assailli le nommé Alexandre malgache, gardien d’un poulailler » situé sur
la propriété de Langlois père ; Alexandre est « esclave du dit sieur »… Procès-verbal de la visite du commissaire de police au
blessé, et des déclarations de la victime ; déposition de sa compagne Germaine et du « nommé Arsène créole esclave du sieur
Langlois », chargé de la surveillance des gardiens de l’habitation… Certifcat médical délivré par Larouche, offcier de santé…
296.
île de France (MAURICE)
. [
Jean-François Charpentier de COSSIGNY
(1693-1778) militaire et
ingénieur, il ft les plans pour Port-Louis]. 5 pièces manuscrites dont 3 signées par Jean-Baptiste-Charles Bouvet
de Lozier (1705-1786), mars-septembre 1754 ; 35 pages in-fol., dont 4 en cahiers noués de rubans bleus (qqs petits
trous de vers).
2.500/3.000
Intéressantes correspondances entre l’ingénieur en chef Cossigny, le gouverneur Bouvet de Lozier et le Conseil
de l’île, et la Compagnie des Indes.
Cossigny réclame des esclaves nouvellement arrivés du Bengale, du Mozambique et de Madagascar pour les travaux de
défense dont il est chargé ; il prévient que « l’inaction dans laquelle nous restons ne peut que nous devenir fatale », et que ce
n’est pas remplir les intentions de la Compagnie que de lui remettre « un nombre des plus execrables Noirs qu’il y eut dans
l’isle, dont l’indiscipline inveterée a renversé de fond en comble le projet d’une sucrerie que leur maître avait formé. Cependant
la Compagnie paye cher ces Noirs de loüage, tandis que de ma connoissance il en est entré furtivement dans l’isle une quantité
raisonnable qui s’y sont dispersés et qui m’auroient été très utiles »…Cossigny accuse Bouvet, en particulier, de faire « éclater »
sa « haine personnelle » en réglant l’affectation des logements, et de ne pas savoir interpréter les ordres de la Compagnie, ce
qui retarde les ouvrages de défense ; il ironise sur sa manière de rendre « un ingénieur de mon ancienneté, un Directeur des
fortiffcations, le jouet de vos idées qui n’ont ensemble aucune liaison, surtout, dans un art dont vous ignorez si profondement
les premiers principes »… Les copies de ces correspondances de Cossigny sont certifées conformes et signées par le gouverneur
Bouvet de Lozier. Le dossier renferme la copie d’une lettre de Charles Godeheu, commissaire spécial de la Compagnie des Indes,
à Cossigny. La tension montant entre Cossigny et le Conseil de l’île, Bouvet de Lozier et le Conseil écrivent aux directeurs de
la Compagnie des Indes en leur suggérant de se séparer d’un homme qui insulte l’autorité, retarde les fortifcations, et sape, par
ses dépenses immenses, les fondements de l’administration…
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