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171.
SPECTACLE
. 85 photographies, la plupart dédicacées ; formats divers.
100/120
Louise Baldi, Denise Benoit, Champi, André Dassary, René Delauney, Simone Dodge, Geo Dorlis, Claude Geraldy, Jacques
Hélian, Burt Lancaster, Claude Marty, Carmina Monte, Eva Negri, Gaston Palmer, Jean-Claude Pascal, Jacques Prély, Nena
Sainz, Jean Veldy, etc.
172.
Henri Beyle, dit STENDHAL
(1783-1842). L.A.S. « Henri », [Brunswick début mars ? 1807], à sa sœur
Mlle Pauline Beyle à Grenoble ; 2 pages et quart in-4, adresse avec marques postales.
4.000/5.000
Belle lettre d’Allemagne à sa sœur.
« Cette langue allemande est le croassement des corbeaux. J’ai commencé ce matin à l’apprendre pour me tirer d’affaire
en voyage ». Il se réjouit « d’avoir tant à travailler. Mon âme a encore la mauvaise habitude d’aimer et ma raison me dit que
c’est absurde. Excepté toi, je ne vois rien de digne d’être aimé. Du reste mon mépris pour la Canaille humaine augmente
considérablement, ils m’amusent encore comme des singes jouant des farces. Je suis fatigué de ridiculités tant il faut que je me
donne de soins pour n’en pas perdre le spectacle d’une seule. Quand je suis ennuyé, je demande des jouissances à mon estomac.
Adieu, je suis poussé par un portefeuille dont la gueule horrible est le gouffre où va se perdre mon repos de toute la journée.
Les gens avec qui je fais la conversation sont si secs que j’ai du plaisir à faire aller mon imagination. Je ne puis plus lire Duclos,
qui me faisait tant de plaisir à Paris, où j’avais des sentiments doux ; j’ai une indigestion de sécheresse ; je lis Ancillon. J’ai vingt
pages à t’écrire, pas un instant ! Adieu, aime-moi comme je t’aime, c’est diffcile »….
173.
théâtre
. 30 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
200/300
André Antoine (5), Julia Bartet (photo signée), Jacques Copeau, Coquelin Cadet, Dranem (photo dédicacée), Ernest
Feydeau, Firmin Gémier (3), Louis Jouvet, A.F. Lugné-Poe (3), Mounet-Sully (7), Réjane (3), Cécile Sorel (3).
174.
Marcelle TINAYRE
(1872-1948). Manuscrit autographe signé,
La Rebelle
, 1904-1906 ; environ 550 pages petit
in-4 chiffrées 1-99, 146-605, plus titres (qqs ff. effrangés).
800/1.000
Manuscrit de ce roman féministe, d’abord publié dans la
Revue de Paris
de novembre 1905 à janvier 1906, puis chez
Calmann-Lévy fn mars 1906 (daté 1905), et qui connut un grand succès. C’est le sixième roman de l’auteur, composé en 1904-
1906, divisé en 5 parties et 37 chapitres. Les chapitres viii à xi manquent dans le manuscrit.
Le manuscrit, au recto de feuillets réglés de cahier, présente de nombreuses ratures et corrections, avec quelques versos
biffés ; il a servi pour la composition de la publication en revue. Il est daté en fn : « La Clairière [sa maison de Grosrouvre] –
Octobre 1904 / Paris – Janvier 1906 ».
Josanne Valentin soigne par pitié un mari neurasthénique et cherche réconfort auprès d’un amant inconsistant et lâche dont
elle aura un fls, et qui fnit par l’abandonner. Journaliste féministe, elle entre en contact avec Noël Delisle, auteur d’un essai
favorable à l’émancipation féminine. Ils entament une relation épistolaire et cette amitié, après la mort du mari de Josanne, se
transforme en amour. Noël, apprenant que le fls de Josanne est issu d’une relation adultérine, est confronté à la jalousie et se
voit obligé de constater le confit entre ses sentiments personnels et ses théories libérales sur l’égalité entre hommes et femmes.
La maladie de l’enfant est pour le couple une dernière épreuve, lui permettant de prouver sa supériorité morale.
La Rebelle
se
conclut ainsi : « La victoire restait à l’amour qui n’avait pas faibli, qui n’avait pas désespéré – à l’amour fort comme la vie ».
Émile Faguet saluera ce roman « plein, vigoureux, ferme, sans remplissage, sans dissertation, sans thèse […] tout entier de
psychologie, de portraits et de peintures »…
175.
Tristan TZARA
(1896-1963). L.A.S., 23 mai 1949, à Paul Eluard ; 1 page in-12, adresse à en-tête
Hôtel du Pas-
de-Calais 
; au crayon.
250/300
Il le prévient que l’écrivain suédois Erik Blomberg désire le voir, ainsi que le poète Lindegren : « Il veut traduire tes poèmes
et t’en parler ». Il passera le voir demain, à tout hasard, dans l’espoir de le rencontrer. Il ajoute : « Bon voyage. Amitiés » et il
dessine un cœur.
176.
Auguste de villiers de l’isle-adam
(1838-1889). L.A.S., [fn septembre 1867], à Louis de Livron ; 3 pages
in-8 sur papier vert.
400/500
À propos de la
R
evue des
L
ettres
et des
A
rts
.
« Maître Lemerre […] le prince des éditeurs », a dû prendre « pour un poème
en prose » sa commission auprès de Livron, car Villiers l’a attendu à la
Revue
, rue de Choiseul, alors que le poète l’attendait
chez lui. « Quand vous passerez, venez donc directement à la
Revue
. Nous emménageons, mais je vous considère comme l’une
des principales colonnes de l’édifce, ainsi je vous ferai vis-à-vis fraternellement. Nous paraissons le 1
er
8
bre
. Je refuse tous les
amuseurs. Vous qui, à mes yeux et aux yeux de tous ceux qui ne sont pas privés totalement de la lumière sérieuse, êtes un esprit
magnifque et qui, par suite, avez un grand talent, vous ne pouvez nous abandonner dans cette affaire »… Il compte sur Livron
pour donner au premier numéro « une théorie sur l’art oriental, ou sur les sagas des vieux norrains, ou sur les chants gaëliques,
ou même sur les sculptures, les armes, et les pierres archéologiques, – cela serait superbe. Enfn, ce qu’il vous plaira,
moderne
même
, sera toujours beau et accueilli comme tel. Oui, un article moderne, sur n’importe quoi »…