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120.
Bonaventure LAURENS
(1801-1890) peinture, musicien et archéologue. 10 L.A.S., dont une avec lithographie,
Montpellier et Avignon
1855-1876, [à Joseph Roumanille] ; 18 pages la plupart in-4.
600/800
13 décembre 1855
. S’étant mis en route avec sa « valeur de Rey
di barulaire », il a été arrêté à Tarascon par des ennuis de
santé…
21 novembre 1856
, envoi de trois « galanti arletenco », avec indication de prix : il ne veut les vendre « comme si elles
étaient des choùpiasses »…
8 février 1857
, envoi d’une lithographie (jointe) représentant une vue de Mornas (Vaucluse), avec
questions concernant le tirage de ses estampes d’Avignon, et le choix des monuments…
7 novembre 1857
, il a consacré un
petit article élogieux à sa
Campano mountado
, dans
Le Messager du Midi
….
30 janvier 1866
, à propos d’un ouvrage de 1797
dont l’orthographe patoise a été, depuis, modernisée : « Cela ne peut donc pas aller aux félibres d’Avignon qui tiennent plutôt
à être lus par les allemands que par les contadins »… Ailleurs, il déclare Roumanille « un fameux viadaze », raconte qu’il va
« baruler » deux mois avec le peintre James Duffeld Harding, l’entretient de la vente de ses dessins, etc.
121.
Charles leconte de lisle
(1818-1894). L.A.S., Rennes [21 novembre] 1839, à son oncle, Louis Leconte,
maire de Dinan ; 2 pages in-4, adresse.
400/500
Belle lettre de jeunesse. Il vient de recevoir une lettre qui lui a fait un mal d’autant plus profond qu’il le méritait. « C’est
donc avec une résolution sincère, inébranlable, que je viens vous prier, en toute humilité, – si on peut être humilié d’avouer
franchement ses torts et de revenir au sentier de son devoir, – de vouloir bien faire part à mon père de mes regrets, de mes
remords même ! et de ma décision arrêtée d’employer toute ma volonté à réparer par un travail continu le temps perdu dans
de vaines espérances »… Il demande aussi le pardon de son oncle et sa tante, ayant bien mal reconnu leur affection : « Croyez
en ma sincérité, car ce ne sera pas la première fois que je vous aurai fait des promesses oubliées dans le tourbillon d’idées
incessantes […]. Les menaces de mon père ne peuvent exister pour moi ; je ne vois pas leur effet mais leur cause. Je ne veux être
à charge à personne, et je m’aperçois pour la première fois que depuis ma naissance je ne fais que cela. Eh bien, si mes efforts
sont vains, si je ne puis me réhabiliter dans le cœur de ceux qui m’aimaient, Dieu n’a pas fait en vain l’homme tout-puissant !
– Mais voilà un sot orgueil ; pardonnez-le-moi. Ma résolution est irrévocablement prise : que je ne sois qu’un vil lâche si j’agis
autrement que mon
devoir
ne me le commande ! »…
122.
Charles LECONTE DE LISLE
. L.A.S., Paris 29 juin 1886, à une amie à Saint-Servan ; 4 pages in-8.
400/500
Amusante lettre sur les maladresses et absurdités de quelques écrivains. ... « C’est Jules Janin qui a écrit : “Le
homard, ce cardinal de la mer !” Il ne l’avait jamais vu que cuit, ce qui explique son opinion erronée. C’est encore le même Janin
qui s’est écrié devant la Vénus de Milo : “Quel grand statuaire que ce Milo !” Il n’avait jamais entendu parler de l’Ile de Milo.
Victor Hugo est donc innocent de ce homard. Il a commis d’ailleurs assez d’erreurs géographiques, historiques et autres, pour
qu’on ne lui mette pas ce crustacé sur la conscience. Du reste, les bêtises de cette sorte abondent dans les journaux, sans compter
les inepties comme celle-ci que j’ai lue il y a quelques jours : “Une forêt vierge est celle où la main de l’homme n’a jamais mis le
pied.” – Le gros Sarcey avait déjà dit : “Dans la diction de M
elle
Ugalde on reconnait la main de sa mère.” Et un romancier célèbre
a écrit : “Elle avait les mains froides comme celles d’un serpent.” [...] On dit, pour excuser cela, que l’improvisation quotidienne
y pousse nécessairement. Je le veux bien, mais elle y pousse surtout ceux qui ne savent pas ce qu’ils disent »...
123.
LITTÉRATURE.
16 lettres ou pièces, la plupart L.A.S.
200/250
Maurice Barrès, Pierre Benoit, Francis Carco (4), Gilbert Cesbron, Colette, Roland Dorgelès, Maurice Druon (lettre en
vers), Georges Duhamel, Claude Farrère, Abel Hermant, Joseph Kessel, Charles Maurras, Georges Simenon, Roger Vercel,
Willy. On joint la copie de 3 dépêches d’Adolphe Thiers en 1871.
124.
LITTÉRATURE
. 11 L.A.S. ou manuscrits autographes.
180/200
Adolphe d’Ennery (5 l.a.s.), Pierre Humbourg (ms a.s.
La Pêche en mer
, 6 p.), René Maizeroy (ms a.s. sur
La Mode
, 4 p.),
Henri de Monfreid (l.a.s. à G. Pogu, 1954), Georges Montoya (l.a.s. à Edmond Rostand), N. Tommaseo (2 l.a.s.). On joint une
photographie de Verlaine (contretype).
125.
Jean LORRAIN
(1855-1906). 2 L.A.S., 1900 et s.d., à Armand Logé ; 1 page in-12 avec adresse, et 2 pages in-8.
400/500
Au marchand d’art japonais de Toulouse.
5 décembre [1900]
. Logé l’a encore gâté : « après cet adorable dieu bleuâtre de la
Longévité et cet amour de chaise blanche, voilà que m’arrive hier le plus beau vase blanc que j’aurais pu rêver. Je suis ivre de joie,
il a l’air presque Louis XVI, ce vase, avec ses têtes de bélier […] – vous m’avez fait un rare et vrai plaisir »…
Jeudi 27 mai
. « Ma
mère hier en mon absence a reçu et déballé votre caisse. J’ai trouvé cette nuit en rentrant la robe de chambre japonaise étalée sur
mon lit. Ce matin on m’a apporté sur un plateau vos trois animaux blancs. Le lapin est très joli, je le garde, et vous tiens quitte
de votre grès, je vais écrire à la comtesse Henry pour l’éléphant et le chien. Quel est le prix de l’éléphant. Très délicates et tout
à fait ravissantes, vos tasses mais nous n’avons trouvé que trois tasses pour quatre soucoupes »…