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WALD
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RIEDRICH VON
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ERTZBERG
(1725/1795), homme d’Etat prussien, ministre de la Guerre de Frédéric II. 2 L.S.
à François Robert. 4 pp. in-4. Berlin, 1790-1791.
Election de François Robert à l’Académie de Berlin
. Il accuse réception des exemplaires de son
Voyage en Suisse
. « J’en ai aussi
présenté un exemplaire au Roi, S.M. en a été très satisfaite et m’a chargé de vous en faire ses remerciements.
Elle a aussi agréé sur
mon rapport, que vous soyez élu membre externe de l’académie, ce qui a été fait par unanimité dans une séance particulière,
et j’ai annoncé cette élection avant hier dans une assemblée publique de l’académie
[…]. Je n’ai pas encore pu faire publier
mon discours académique sur le gouvernement prussien, parce que le temps m’en a manqué pour y mettre encore la dernière main.
Je suis dans une situation que personne ne connais au dehors, étant obligé de faire la fonction de ministre de secrétaire d’Etat, et en
quelque façon de commis, dans un temps où la Prusse prend une grande part à toutes les affaires de l’Europe […] ». La seconde est
une très intéressante lettre politique. « Vous aurez appris par la voix publique que j’ai quitté le ministère prussien et que je n’ai retenu
que la curatelle de l’académie des sciences, la direction de la culture de la soie nationale, et l’usage des archives, pour employer le
reste de ma vie à écrire une histoire vraie et pragmatique de Frédéric II.
Je doute que vous en sachiez la véritable raison : c’est
qu’on a engagé le Roi à abandonner le système politique de Frédéric II et à s’allier étroitement avec la Cour de Vienne
[…] ».
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RANÇOIS
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OBERT
. L.A.S. au citoyen Renaud, ancien administrateur à Dijon. Paris, 27 frimaire. 2 pp. in-4. Adresse au dos.
Le chocolat, les assignats et la misère à Paris
. Il recherche pour lui des « pastilles » de chocolat. « Mais les prix sont si hauts, si
exagérés, qu’on n’ose pas acheter, après avoir tenu le Palais Royal et toute la rue des Lombards, celui où j’ai trouvé la meilleure
composition est le confiseur dont l’adresse est ci-jointe.
Il veut six cens francs de la livre de pastilles de chocolat, enveloppée de
papier
. J’ai parlé d’argent, ainsi que vous m’y avez invité, mais chacun d’eux, chose assez singulière, a répondu qu’il ne vendait
pas à l’argent, qu’il ne vendais qu’en assignats […]. Chaque fois les prix montent à cause de la fabrication non interrompue des
assignats.
Une chandelle coûte quarante francs, la livre de pain soixante francs, le blanchissage d’une chemise trente livres,
et faire un feu modéré quand je ne sors pas je brûle pour 1500 livres de bois par jour
. Le gouvernement fait distribuer trois
quarterons de pain par jour aux parisiens. Mais souvent il n’est distribué qu’à neuf ou dix heures du soir, et quelquefois pas du tout.
Alors on jeûne, j’entends la classe la plus nombreuse, alors on se jette sur quelques feuilles de choux, quelques carottes. Aussi
périt-il chaque jour des gens d’inanition et de faim. J’en vois tous les jours portés sur des brancards
[…] ».
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RANÇOIS
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OBERT
. 5 L.A.S. au citoyen Vaillant, commissaire aux équipements (une à son épouse) 5 pp. ½ in-4 et
in-12. Adresses au dos. Dijon, époque révolutionnaire.
« Il est important que les grandes causes ne soient pas bornées à un unique défenseur.
A présent que vous et moi avons défendu
celle des hôpitaux
, je désirerais qu’il parut un troisième défenseur ; il dirait ce que ni vous ni moi n’avons dit, et la cause en serait
mieux servie,
car enfin quel est notre but, que la Convention écrasée sous le poids de la conviction de la vérité, de la raison,
conçoive la nécessité sous tous les rapports d’annihiler son décret. C’est ce qui a déterminé mon adresse à la Convention
[…] ». Les autres lettres ont un caractère amical.
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RANÇOIS
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OBERT
. 3 L.A.S. à Jean-Baptiste de Gevigney (1729/1809), grand collectionneur, administrateur municipal,
à Dijon, durant la Révolution. 9 pp. in-4. Paris, vers 1795.
Belles lettres sur sa probité et son administration du département durant la Révolution
. « L’administration de notre département
n’a pas été plutôt instruite de
la machination ourdie contre moi
qu’elle s’est empressée de rendre justice à mes principes et à ma
gestion par un arrêté pris à ce sujet, dont elle m’a envoyé directement un extrait, et qui renferme les témoignages les plus honorables
sur tous les rapports, et spécialement sous celui d’amis de la République. Je l’ai remis moi-même au ministre qui m’en a témoigné
toute sa satisfaction, et l’effet nécessaire de cet acte de justice du département a été la suppression de la lettre calomnieuse dont
j’avais à me plaindre […] ». Il annonce sa nomination de consul de France à Barcelone. «
Sous tous les rapports, il est de la plus
grande importance pour moi de détruire les impressions causées par les insinuations perfides
, et je ne vois qu’un moyen d’y
parvenir, ce serait de la part de l’administration municipale un certificat sur ma gestion. Elle sait que pendant mon administration
j’ai fait tous mes efforts pour marcher constamment dans la ligne du bien
: elle sait que
dans les temps orageux du régime
révolutionnaire, le danger ne m’a point arrêté, que je me suis prononcé hautement pour le règne de l’ordre et de la justice,
et que j’ai défendu l’innocence toutes les fois que j’ai cru en apercevoir la cause
: que depuis le 9 thermidor je ne me suis jeté
ni dans un parti ni dans l’autre. Mon opinion a été qu’il fallait profiter de leur lutte et de leur opposition pour établir la République
entre les deux […] ».
Il est joint : une brochure de Paul Gaffarel :
François Robert, ses travaux scientifiques, son rôle politique, son rôle artistique
.
Et un
ensemble de notes érudites venant compléter cette biographie.
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