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L
HOTE
(A
NDRÉ
)
. 6 L.A.S. à son ami le peintre Marcel Mouillot. 11 pp. 1/2, formats divers. Bordeaux et Paris, 1922-
1928.
Intéressante correspondance à un ami peintre en pleine période cubiste
. Il accuse réception de son règlement. “Je m’excuse
d’être resté si longtemps sans répondre à vos lettres.
J’étais affolé de travail, et je n’ai pas encore fini : Exposition Druet,
Indépendants
, etc. Ce soir je trouve pour la première fois un instant de répit, mais au sein de quel tapage : Simon Lévy discute
âprement avec Bissière et ma femme. Difficile de mettre deux mots ensemble [...]. Je vous écris du métro héroïquement : si
j’attendais encore l’instant favorable : calme, sérénité, etc., cela nous mènerait trop loin [...]”. Il étudie la possibilité de venir le
voir à Saint-Tropez. “C’est pourquoi les malles s’emplissent, et les itinéraires déroulent leurs majestueux anneaux [...]. Je resterais
bien 10 jours près de vous et vous auriez en moi un fier matelot ! (
Je compte sur la griserie de la mer pour avoir enfin le
courage d’aller par bateau en Italie, d’où j’irai à Vienne, Autriche
... Il est nécessaire d’ajouter que j’ai donné de multiples
rendez-vous à des amis tant à Arcachon, qu’à Cahors et qu’à ... Stockholm ! Simon Lévy, plus sage et plus... réaliste, songe
seulement à passer des vacances dans le Lot : il a dû, d’ailleurs, vous faire part de ses projets. Et vous ? Travaillez-vous, préparez-
vous quelque chose d’important pour le Salon d’Automne ? [...] Je suis lent, mais sûr ! Je suis surtout l’homme le plus occupé
de Paris, j’entends parmi les peintres. Depuis 2 mois 1/2 que j’ai reçu votre lettre, je peux affirmer que je n’ai pas eu le temps
de m’occuper ni de mes plaisirs, ni de mes amis, ce qui revient au même [...]”. Il revient d’une visite chez Mlle Weill. “
J’appris
que Mauguin m’avait devancé
(il n’avait pas eu de peine à cela). Mais ma démarche ne fut pas inutile. En effet, cette brave
demoiselle me demanda divers renseignements sur votre peinture, et j’eus l’occasion de la louer, puis celle plus intéressante pour
vous, de la convaincre que vous n’êtes pas riche et qu’elle serait tout à fait gentille de ne pas vous faire payer la location de la
salle.
Je lui glissai qu’elle pourrait se payer en peintures si elle ne vendait pas suffisamment pour se dédommager
, ce à
quoi elle me répondit qu’elle”en avait trop“de Clairin, de Fournier, de Durey, etc. et que lorsqu’elle montrait ces toiles de début,
les amateurs disaient”ils font mieux maintenant“et n’achètent pas [...]”. Il évoque les frais de l’exposition, sa propre exposition à
Bruxelles d’où il vient de passer 15 jours (février 1923), commente son voyage de retour de Saint-Tropez. “La Charité que je
connaissais déjà pourtant est, avec Sisteron et Le Moustier, le grand événement de notre retour. Mais pourquoi Le Moustier est-
il signé Waroquier ? Tous ces villages que vous nous avez indiqués, avant Sisteron, sont également admirables.
Le cœur me
saignait d’être obligé de quitter si rapidement ce pays si beau
. Heureux mortel, qui avez tout cela à portée de la main”. Il
commente son voyage, les incidents sur sa Citroën, évoque son installation dans une chambre de bonne, son automobile qui lui
est passé sur la jambe, ses vacances dans les Basses-Pyrénées. Une dernière lettre, de 1928, est consacrée
au Salon des Indépendants
.
“Attendez quelques jours encore et vous serez fixé au sujet du Salon de l’Art Français Indépendant (salles sélectionnées). Les
communications entre membres du comité ayant lieu par lettres, ça va lentement”. Il se réjouit de l’éviction de Simon Lévy. “Je
n’ai jamais vu une plume pareille au point de vue épistolaire ; j’en suis indigné [...]. Pour l’Art des Indépendants, il aura très
probablement lieu en janvier à la porte de Versailles. Vous connaissez l’énorme salle ? Moi pas, mais il paraît que c’est monumental.
Que la présidence Vollard ne vous effraie pas : elle est toute provisoire, et le comité fut le premier effrayé d’avoir cet ‘as’ à sa tête.
Ne soufflez mot à personne de ma participation au choix des exposants Pleyel. Tous les évincés viendraient me tuer. Ce
sera le meilleur salon de l’année
[...]”
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