Page 7 - Cat_LeMouel_MAI2014_CV.indd

Version HTML de base

VENTE DU 23 MAI 2014 7
1549]; dernière entrée: “Le dimanche 10 septembre 1730 est
décédé a sept heures du soir Jacques Gougnon chevalier et le
landemain il fut enterré dans la chapelle de la famille dans un
cerceuil de pierre couvert d›une tombe ou son nom est ecrit
avec une croix de chevalier contre l›hostel du costé de l›evengil
[signé] Gougnon” [10 septembre 1730]; les feuillets convrant
les années 1474-1500 sont copiés un peu
plus loin aux ff.
199v-203v.
Cette partie du livre de raison débute avec le petit-fils de Jean
Gougnon (voir plus loin, f. 199v et sqq.). Jean Gougnon épouse
Marguerite Boisrot (voir fol. 185) puis en secondes noces
Madeleine Le Troing (voir fol. 185v). Jean Gougnon était
écuyer des Cloys, des Loges, du Puy, de Torcy et de Hauteville,
nommé trésorier général du Ban et de l›Arrière-Ban de Berry. Il
eut 19 enfants (voir Thaumas de la Thaumassière, 1689, p. 902).
Le livre de raison est continué pendant deux siècles juqu›au
XVIIIe siècle, avec la dernière entrée en 1730 concernant
Jacques Gougnon, chevalier du Saint-Esprit et de Saint-Lazare
de Jérusalem dit “Chevalier Gougnon”, lui-même généalogiste
et historien des familles du Berry (voir Bernstein, 2010).
Thaumas de la Thaumassière (1689) nous renseigne sur cette
maison: “Une branche de cette maison vont s›établir
de
la Province d›Auvergne en celle de Berry, à l›occasion de
l›alliance et parenté qu›elle avoit avec le célèbre Jacques
Cueur argentier du roy Charles VII […] Messieurs Gougnon
gardent deux Paires d›Heures en vélin, peintes et historiées à
leurs armes, à la fin desquelles sont tous les actes de mariages
et de baptemes depuis 1420 jusqu›à présent...” (Thaumas de la
Thaumassière, 1689, p. 900).
La famille Gougnon avait sa chapelle attitrée à Bourges dans
l›Eglise Notre-Dame dite Saint-Pierre-le-Marché. On consultera
Paris, BnF, Dept. des mss. Dossiers bleus – 324 (Gougnon,
fol. 213): “Litanies de la passion de Nostre Seigneur, qui se
chantent au salut et procession du samedy saint en la chapelle
de S. Jean de messieurs Gougnons, paroisse de S. Pierre le
marché.”
Signature au premier feuillet: “Gougnon”, suivi d›un parafe.
On relève le nom “Jacques”, partiellement effacé, au fol. 87. Il
peut s›agir de Jacques Gougnon, dit Chevalier Gougnon (1651-
1730).
Inscription au recto de la premiere garde: “Donné par
Delphine de Collosson, née de la Boete à Anne de Magis
née de Collosson, petite-fille de Francoise de la Boete, née
de Gougnon. Chateau de Salbrune le 5 novembre 1842”. Le
chateau de Salbrune (Sallebrune) est situé à Beaune d›Allier,
dans l›Allier (Bourbonnais).
BIBLIOGRAPHIE
Bernstein, Hilary, J. “Réseaux savants et choix documentaires
de l’histoire locale française Écrire l’histoire de Bourges dans
la seconde moitié du XVIIe siècle” in
Histoire urbaine
, 2010/2,
pp. 65-84. - Boismarmin, C. de. “Notice sur le Chevalier
Gougnon”, in
Mémoires de la Société des antiquaires du Centre
,
t. XXX, 1906, pp. 233-264. - Thaumas de la Thaumassiere,
Gaspard, Histoire de Berry, Bourges, 1689. 12/15.000 €
22. [MANUSCRIT]
. PSAUTIER
En latin, manuscrit sur parchemin
Belgique, Limbourg, Liège? ou Flandre orientale, Gand?,
fin du XIIIe siècle (vers 1280-1300?)
198 ff., précédés d’un feuillet de papier et d’un feuillet de
parchemin, suivis d’un feuillet de papier, manques (collation
impraticable), fine écriture gothique à l’encre brune, rubriques
rouges, bouts-de-ligne à l’or bruni sur fonds rose et bleu, petites
initiales bleues ou à l’or bruni en alternance, initiales à deux
ou trois lignes de hauteur à l’or bruni sur fonds bleu ou rose,
rehaussé de blanc, deux initiales historiées (ff. 86v et 118; l’une
endommagée (f. 86v)), quelques notes ou passages de texte
dans les marges (main contemporaines) parfois introduites par
des petites hermines rouge (par ex. f. 140). Reliure de pleine
basane brune, dos à trois nerfs, fermoir en laiton (Epidermures
mais reliure néanmoins solide). Dimensions : 65 x 90 mm.
Malgré les manques, ce manuscrit est à creuser et conserve
son calendrier avec un grand nombre de saints et de
modifications faites au XIVe siècle. Le calendrier conserve
la majorité des petits médaillons illustrant les travaux des
mois. La belle initiale au f. 118 pourra être rapprochée des
autres psautiers réalisés dans les régions du Limbourg et de
Flandre orientale. Nous penchons pour une origine liée à
l’Abbaye de Saint-Pierre-au-Mont-Blandin (Gand) du fait
de la présence de la fête de la translation des reliques de
Sainte Landrade (4 mars), effectivement déplacées à Gand
et honorées dans l’abbaye bénédictine.
PROVENANCE
Manuscrit copié pour usage dans le Limbourg ou dans la région
de Gand. Le calendrier présente des saints honorés à Liège
et dans le diocèse, en particulier saint Lambert (la cathédrale
est placée sous son vocable), Ursmer, Amelberge, Walburge.
Toutefois, d’autres saints pointent plutôt vers la région de Gand,
avec notamment la présence au calendrier de la Translation de
sainte Landrade, dont les reliques sont déplacées et honorées
à l’abbaye de Saint-Pierre-au-Mont-Blandin (de facto l’abbaye
des comtes de Flandre qui y reçoivent l’investiture féodale et
s’y font enterrer). Ceci expliquerait aussi les saints bénédictins
inclus en nombre au calendrier (Benoit, Colomban). On
relève aussi à deux reprises saint Amand (6 fév. et 25 oct.) au
calendrier, d’ailleurs fondateur de l’abbaye de Saint-Pierre-au-
Mont-Blandin. L’ouvrage semble ensuite avoir servi dans un
milieu cistercien avec plusieurs saints rajoutés par une main un
peu plus tardive au calendrier, indiquant que le psautier n’est
sans doute plus utilisé dans un milieu bénédictin : Robert (de
Molesme); Bernard.
Inscription à l’encre: “Psalterium manuscripta”.
TEXTE
ff. 1-12, Calendrier, encre brune et rouge (avec rajouts), avec
les saints suivants à signaler: Oswald (regis) (6 jan.; 8 mars;
23 mars); Mauri, abbatis (13 jan.); Agnetis, virginis (20 jan;
27 jan.); Ignacii, martiris (31 jan.); Amand et Vedast (6 fév);
Lugeri, episcopi (18 fév.; 19 oct.); Dedicatio ecclesie (21 fév.);
Odulphi (23 fév.);
Translatio Landrade
(4 mars): il s’agit de la
translation des reliques de sainte Landrade, première abbesse de
Bélise (ouMunsterbilzen) au diocèse de Liège, passées de Bilsen
à Wintershoven; puis son corps fut ramené de Wintershoven à
l’abbaye Saint-Baafs de Gand, puis à l’abbaye Saint-Pierre au
Blandijnberg de Gand [Abbaye Saint-Pierre-au-Mont-Blandin]
(voir S. Balau, Etude critique des sources de l’histoire du pays
de Liège au Moyen Age, 1903); Hugonis (1 avril; changement
de main); Ursmari, episcopi (17 avril); Roberti abbatis (28
avril, changement de main); Conversio fratrum nostrorum (19
mai); Albani (21 juin, changement de main); Bernardi abbatis
(19 aout, changement de main); Lamberti (16 sept.); Amand
(25 oct); Colomban (20 nov.); Darie, virginis (17 déc.); Thome
martiris (29 déc., en rouge). - ff. 13-196v, Psautier, divisé en 8