Edifié de manière éphémère au cœur de l’Esplanade des Invalides, le Pavillon du Collectionneur du groupe de Jacques-
Emile Ruhlmann occupe une place de choix sur l’un des axes principaux de l’Exposition internationale des Arts décoratifs
et industriels modernes de 1925. L’ensemblier, qui a fondé sa société en 1919, est encore relativement peu connu. Il saisit
ainsi stratégiquement l’occasion de se faire un nom, en participant à la première exposition internationale consacrée en France
à l’art du décor. Destinée, dans l’esprit de ses organisateurs, à redonner à Paris un rôle central en matière d’arts appliqués
à travers la promotion d’un style moderne français et des industries de luxe, la manifestation laisse un large espace à dif-
férentes enseignes commerciales. Dans le prolongement de la « rue des boutiques » enjambant le pont Alexandre III, l’Es-
planade est ainsi couverte d’une multitude de galeries et pavillons reflétant la diversité des tendances architecturales et
décoratives contemporaines. Construit par l’architecte Pierre Patout, le pavillon de Ruhlmann, dit aussi « Hôtel du Col-
lectionneur », se distingue par la pureté classique et géométrique de ses lignes (Cf Phaeton, Autochromes, à paraître).