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« Alors, on vient ainsi me tirer, par les cheveux, hors de mes rosiers grimpants : ce n’est pas un tour de valse, que je ferais, si j’allais ;
mais trois. Seulement, que dirait ma vieille compagne, en robe de satin noir, qui bave,
Lilith
? vous fgurez-vous qu’elle me laisserait
partir… Le théâtre s’évapore en concert ; je regretterai l’un et l’autre et de ne revoir trois robes qui m’impressionnèrent, plusieurs soirs,
cet hiver. Ce que je deviens, pas grand’chose ; j’ai remis en scène le jardin, très désuet ; et, aujourd’hui seulement, suis retombé dans le
travail sérieux. Souvent, par ces jours de Salons, j’ai suivi, au Champ de Mars, les évolutions, entre la foule, de l’escadron ; car j’espère
bien, Paule, que Jeannie est remise. Elle ne m’avait pas dit, quand j’eus le plaisir, de la charger de mon adieu pour toutes, qu’elle proje-
tait ce gros malaise. A-t-on pu, au moins, le devancer et se rendre au bal d’horticulture : quel mécompte si les robes étaient intactes !
Il faudrait venir, avec, ici ; ce serait, du reste, les seules feurs, encore. Julie a été citée, dans la
Revue Blanche
, à l’article traitant des
Indépendants
; dire que je suis parti sans rien voir ! Je vous embrasse, les enfants ; avec qui je ne danserai pas ! Hélas, hélas, hélas ! »…
Voir la reproduction.
34.
Stéphane MALLARMÉ
. L.A.S. (monogramme) sur une L.A.S. (« Vève ») de sa flle Geneviève Mallarmé, Valvins par Avon [fn
août 1898], à Paule et Jeannie Gobillard ; demi-page in-8 sur une lettre de 6 pages in-8.
1.200/1.500
Dernière lettre connue de Mallarmé, mort le 9 septembre.
Geneviève remercie pour l’envoi d’une langouste, et raconte des vacances dans l’Oise, chez Mme Ponsot, l’arrivée de voisins à Val-
vins : « nous sommes sans grand enthousiasme, il fait trop chaud pour faire de nouvelles connaissances. J’oubliais la visite inopinée de
Whistler, au 15 Août, tout de blanc vêtu. Il est resté deux jours auprès de nous, plus amical et plus charmant que jamais »…
Mallarmé ajoute : « Bonjour, les enfants ; je vous écrirai, une fois, à part, cher escadron, puisqu’on me laisse si peu de place : juste de
quoi vous dire que vous m’êtes très présentes, où que vous emporte votre vol ! Le homard, quoique moins léger, sut se faire apprécier ;
et dire que Valvins, inepte, n’envoie que des amitiés ! »…
Voir la reproduction
35.
Stéphane MALLARMÉ
. P.A. ; sur 1 page in-fol. (petites fentes marg.).
600/800
Sur une feuille qui semble avoir été arrachée à un registre : « (Étaient à l’église) / MM. Puvis de Chavannes / Fantin Latour / Chéret /
Madame Claude Monet / Manquent ci-contre les signatures / de Miss Mary Cassat / Degas / et de quelques autres assistants ».
36.
André MALRAUX
(1900-1976). Manuscrits et notes autographes sur Laclos ; sur 8 pages in-4 (dont une en partie dactyl.) et 2 pages
in-8, plus un f. de titre.
1.500/2.000
Notes et brouillons sur Choderlos de Laclos et
L
ES
L
IAISONS DANGEREUSES
, pour son étude sur
Laclos
dans le
Tableau de la littéra-
ture française au XVIII
e
siècle
(Gallimard, 1939), reprise dans
Le Triangle noir
(Gallimard, 1970).
« L’écrivain comme sorcier. Certains de ses personnages comme sorciers (+ tard, Stendhal) […] Pour la 1
re
fois : Une psych. au service
d’une mythologie (l’Incarnation). Grande effcacité du roman pour une telle affaire, toute psych. étant hypothétique. Sa différence se
refète au
caractère
. Passion = désir. Substitution des passions comme jeu d’échecs aux p. comme fatalités. Ici, il s’agit des hommes
entre
eux
. “La tragédie, maintenant, c’est la politique !” »… « Laclos et le domaine érotique. Qu’ils aient le droit de coucher ensemble n’en
fait pas des possédés, comme dit G., mais remplace le problème moral et intérieur par un problème de méthode et de connaissance »…
« Conclusion
Liaisons
=
Tartufe
»… «
Fin
. L’élément positif. 1. Le salut littéraire. Que la plupart des grands écrivains se méprennent sur
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