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Berthe MORISOT
. L.A.S. « B.M. », Lundi [hiver 1891 ?], à sa nièce Paule Gobillard ; 1 page in-8.
1.000/1.200
Que Paulette ne se dérange pas demain par cet affreux temps : « cela n’en vaut pas la peine. Je suis d’ailleurs fort découragée sur cette
immense toile revue aujourd’hui dans toute son ignominie. Puis Jeudi aussi je compte
seulement sur Jeannie
, Line ayant toujours besoin
de ménagements, ton oncle écrit au parrain afn de lui éviter également cette promenade dans la neige »… Elle ajoute : « Le retour
d’hier a été horrible, à en pleurer ».
On joint une carte de visite d’Eugène Manet avec 3 lignes autogr. au crayon : « Paule, Albine ne vient pas poser, ta tante est souf-
frante de migraines très violentes »…
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Berthe MORISOT
. L.A.S. « B. Manet », [été 1892 ?], à sa nièce Paule Gobillard ; 4 pages in-8 (deuil).
1.000/1.200
Elle ne peut lui rendre le service demandé, sa bonne Octavie et la concierge étant malades. Jules de Jouy (parrain de Julie) a dit « que
j’avais tort de laisser baigner Julie à Marly, et ceci est venu confrmer mon sentiment personnel : l’autre soir il s’exhalait de cette rivière
une odeur infecte. Ne risque pas cela pour Jeannie et si tu retournes de ce côté rends-moi le service de reprendre le costume de Julie […] Il
y a trois pièces : un pantalon, une blouse à grand col blanc et une ceinture. Nous avons très mal dîné au restaurant
chic
, très mal n’est pas
précisément le mot ; mais si grossièrement que nous avions l’air d’une vieille concierge avec sa flle repasseuse en voyage. Laertes [lévrier
offert par Mallarmé à Julie] a rendu son dîner la nuit sur le tapis du salon ; moi j’ai eu mes brûlures. Non, cette gargotte ne me reverra
plus. Ce n’était pas cher 3f70c pour dîner y compris l’indigestion du chien »… Elle résume les repas suivants, et rend grâces à Miss Von,
à qui elle a recommandé « l’oiselet […] Je crois qu’elle lui sera utile. Elle a passé la matinée à ruminer cent projets, à son endroit. Cela le
croyant peut-être très beau !!! Enfn, elle a dû le voir dans le jour. Il était pas mal avec de belles chaussures vernies »…
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Berthe MORISOT
. L.A.S. « B. Manet », [septembre 1892 ?], à sa nièce Paule Gobillard ; 3 pages in-8, adresse « pour Paule »
(deuil).
1.200/1.500
Elle s’inquiète de l’isolement de sa nièce, une fois réinstallée à Neuilly, et sans les études de Jeannie elle l’engagerait à profter de son
hospitalité... Elle retournera probablement à Valvins, pour la santé de Julie : « Valvins lui avait fait du bien. Je l’ai quitté trop tôt avec
cette hâte d’arranger mes affaires, que je n’ai du reste pas arrangées […]. Moi-même j’ai trouvé là quelques journées de calme que je
ne connaissais plus, calme physique de la rivière et des grands bois, et moral dû à Mallarmé, à son admirable philosophie. Je vois que
tu t’agaces avec ta peinture ce sera comme cela toujours. Mais je n’ai jamais cessé excepté maintenant où d’autres soucis me hantent
si fortement que je ne m’en occupe plus guère que le temps matinal de la faire. Je crois qu’elle est devenue tout à fait mauvaise car les
nerfs sont en aiguillon, pour les femmes au moins, la belle quiétude n’appartient qu’à la force »...
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