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183.
Antoine LOUIS
(1723-1792) chirurgien, l’inventeur de la
guillotine. L.A.S., Paris 6 [juin] 1747, à Louis Leblanc,
maître en chirurgie et démonstrateur des écoles, à
Orléans ; 3 pages in-4, adresse (portrait gravé joint).
800/1 000
Commentaire sarcastique d’une séance de l’Académie
de chirurgie, où il semoque de ses confrères.
Il n’a point lu à la séance publique de l’Académie de Chirurgie ;
on a préféré d’autres mémoires qui « ne valoient pas grand-
chose » et qu’il passe en revue : 1° une méthode de sonder la
conduite des larmes par le nez, qui eût été bonne si le mémoire
« n’eut point etendu la matiere au-dela de ses justes bornes » ;
2° « une observation sur les accidens d’une morsure de vipere
et la cure conduitte par M
r
Foubert » qui ne contenait « rien
que ce que tout autre auroit fait en pareil cas » ; 3° « une tumeur
de la cornée guerie par compression assés ingenieuse » ; 4° un
instrument pour passer des sétons du nez dans la bouche :
« il falloit peu de chose pour le rendre bon », mais « cette
simplicité essentielle n’a pas frappé l’auteur » ; 5° des « reveries
physiologiques sur la digestion du lait dans les enfans » par
Nicolas Puzos : « le pauvre homme il est cependant le directeur,
et on devroit constituer trois hommes pour le diriger » ; 6°
« une tres mauvaise observation sur une hemorragie de l’artere
angulaire de la machoire inf
re
arretée par un bandage à ressort »…Avant la séance, « M
r
Puzos me demanda si j’avois
tiré un certificat en forme et bien authentique de nos operations d’Orleans [interventions urologiques sur deux
fillettes, Jeanne Deroin et Élisabeth Heron, en mai 1747 ;
voir le n° 180
]. Je luy repondis, Non, Monsieur ; je le dis
cela suffit ; les charlatans seuls tirent des certificats ; mais les gens qui tiennent un certain rang dans la chirurgie se
contentent de citer des temoignages. Je ne veux point avec un certificat arreter les passans pour demander qui veut
se faire tailler. En sortant il me dit en riant, M
r
ce sera pour l’année prochaine. Je luy repondis, Non M
r
car avant que
celle-ci soit à moitié écoulée j’auray sçu faire bon usage de mes observations ; je n’en suis point en peine et ce que
vous avés lu à l’Academie demandoit plus de certificats que ce que je voulois y annoncer »… Louis songe à convertir
son mémoire en forme de lettre à un ami de province et de la faire insérer dans le
Verdun
ou le
Mercure
: il croit que
Leblanc ne sera pas mécontent de s’y voir traité aussi bien queM. de Lacroix…Il termine en demandant des nouvelles
de « la petite Heron », et en annonçant que le Roi « a nommé M
r
de LaMartiniere son p
r
chirurgien »…
184.
Colin MACLAURIN
(1698-1746) mathématicien et physicien
écossais. L.A.S., Edimbourg 5 février 1743, à Jean-Jacques
Dortous de Mairan, Secrétaire perpétuel de l’Académie
Royale des Sciences, à Paris ; 3 pages in-4, adresse avec restes
de cachet de cire rouge.
500/700
Belle lettre sur son
Treatise of Fluxions
(1742).
Il le remercie de l’
Éloge
du cardinal de Polignac, et l’avise de la mort
du Dr Martin dans l’expédition de Carthagène [dans la Nouvelle-
Grenade]. « Pour ce qui regarde mon livre [
A Treatise of Fluxions
],
je m’attends bien qu’il y aura divers sentiments là-dessus, surtout
parmi les étrangers, qui ne scavent pas peut être toutes les raisons
que j’ai eu d’ecrire d’une manière si detaillée sur les elements de
la methode. J’espere qu’ils trouveront quelques choses plus à leur
gout dans le second tome, où je traite de differents problemes
utiles & interessants. […] J’ai commencé à écrire pour resoudre les