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que les animaux froids »… Il a refait encore ses expériences sur la sensibilité et sur l’irritabilité : « Les tendons
tailladés, percés, coupés à demi à des chiens en vie ne font aucun mal à ces animaux, il est meme etonnant de
voir des chiens danser après qu’on leur a coupé à demi le tendon d’Achille. Le perioste tailladé ne fait aucun mal
à un chien, qui crie vivement à la moindre blessure de la peau. Je crois que les chirurgiens m’auront quelque
obligation. […] Tous ces chiens guerissent en se lechant sans aucun symptome. Je refais et varie encore mes
experiences pour en faire un petit sisteme, que je publierai dans nos mémoires, dont j’aurai l’honneur de vous
envoyer le 1
er
volume par quelque ocasion. Il n’en reste que quelques feuilles à imprimer. M. Zimmermann est
encore ici chez les Lord Murray. […] Un Ecossois croit avoir decouvert dans le saumon, que le male est pourvu
d’un penis et que l’accouplement s’y fait absolument comme dans les quadrupedes. Je serois charmé, que cela
fut. On aime naturellement la simetrie – parce qu’elle est commode, et qu’elle soulage notre paresse »…
166.
William HERSCHEL
(1738-1822) astronome anglais, à qui l’on doit la découverte d’Uranus. L.A.S.,
7 mai 1792, à l’astronome Joseph-Jérôme Lefrançois de Lalande, « de l’Academie royale des Sciences,
au College Royal » à Paris ; 2 pages et demie in-4, adresse (petit trou par bris du cachet avec perte de
qqs lettres) ; en anglais (portrait gravé joint).
1 500/1 800
Bel échange entre les deux grands astronomes.
Apprenant par la lettre de son confrère que l’Académie des Sciences lui a décerné un prix de 1200 livres, il le
prie d’exprimer sa reconnaissance à l’Académie pour cette marque de distinction qu’il tâchera de mériter. Il
le prie aussi d’en recevoir le montant et de le lui garder, car il a l’intention de le dépenser en France comme
une aide utile à ses recherches ; et pour commencer il souhaite recevoir, bien emballée, la dernière nouvelle
édition de l’
Astronomie
de Lalande, dont il convient de déduire le prix de son compte. Il espère que son confrère
lui pardonnera la liberté qu’il prend, et le prie de lui indiquer tout ouvrage, soit de mathématiques, soit
d’astronomie, qui pourrait lui être utile. Il part pour un petit tour de six semaines dans le nord de l’Angleterre…
Au bas de la lettre, apostille autographe signée de Lalande, Paris 6 juin 1792 : « Je reconnois avoir reçu de
monsieur Lavoisier tresorier de l’Academie les douze cent livres contenues dans la lettre ci-dessus que
M. Herschel me prie de recevoir pour le prix qui lui a été adjugé, afin d’en faire l’emploi qu’il m’indiquera »…