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Mercredi 7 mai 2014
OGER - BLANCHET
73. MANUSCRIT VENU DE SAINTE-HÉLÈNE
.
«
Manuscrit venu de l’Isle Ste Hélène d’une manière inconnue
» «
2
e
edition
». Sans lieu ni date [France, vers 1817]. Manuscrit sur papier
in-folio de 80 ff., cousu, sous une couverture cartonnée ancienne.
AUTOGRAPHES
71. LYON SOUS LA TERREUR
.
Lot de 4 pièces avec vignette :
— P.s. Commune-affranchie, le 19 thermidor an II ; 2 pp in 4°. Certificat de non-rébellion signé par «
les Sans-Culottes, membres du Comité
révolutionnaire du Canton de la Convention
». 5 signatures ; elle-même certifiées par 4 signatures des administrateurs du département du
Rhône.
— P.s. Commune de Marat-sur-Saône, le 29 nivôse, an II ; 4 pp in 4°. Certificat de résidence d’un vigneron. Le texte est suivi d’une
quarantaine de signatures de vignerons de la commune, d’officiers municipaux et d’administrateurs du district.
— P.s. Commune-affranchie, le 21 nivôse an [II] ; 2 pp in 8° oblong. Attestation du «
Comité de Surveillance et Révolutionnaire de
l’arrondissement de Saône
»pour une citoyenne : « …
qu’el n’est pas bigote et quel n’a jamais tenu aucun propos contre le principe de la
Révolution et s’est présentée à notre comité avec deux témoins bien connus pour patriote
». Suivent 5 signatures.
— P.s. Commune-affranchie, le 7 messidor an II. 2 pp in 4° avec belle vignette et devise «
MORT AUX TYRANS
». Déclaration des membres
du « Comité de Surveillance du canton des Sans-Culottes » au profit d’un citoyen : « …
qu’il n’est pas compris sur la liste des rebelles et n’est
pas séquestré…
». Suivent 5 signatures certifiées ensuite par la signature de 3 administrateurs du département.
150 / 200
[
MALLARMÉ
Stéphane]—
WHISTLER
James Abbott McNeill
[Lowell, Mass., 1834 - Londres, 1903], peintre américain, lié
au mouvement symbolique et impressionniste.
Rare carte autographe, signée d’un dessin de papillon,
[adressée à Stéphane Mallarmé]. «
Londres, 24 sept.
» ; mm.
Carte évoquant Oscar Wilde :
«
Cette fois ci je crois avoir réussi mon cher ami !! Je dirai
même que j’en suis certain ! - et nous verrons le petit livre
paraître au désespoir ‘O.W. ! The publisher is enchanted !
»
On joint une carte de visite de J. Jardin expliquant l’origine de
cette missive.
400 / 600
72.
Fameux pastiche qui déchaîna les passions: ces vraies-fausses confidences
de l’Empereur déchu furent interdites en France. Lorsque l’éditeur
londonien Murray publia en 1817 ce
Manuscrit venu de Sainte-Hélène
d’une manière inconnue
, il ne se doutait sans doute pas du succès qu’il
rencontrerait: il dut réimprimer quatre fois l’ouvrage cette même année
1817, en publia une traduction anglaise, tandis que des contrefaçons
virent aussitôt le jour à Bruxelles, Gand ou Francfort. Jugé trop séditieux,
l’ouvrage fut interdit en France, suscitant plus d’intérêt encore; des
copies manuscrites circulèrent dans les salons parisiens et bientôt dans
tout le pays. Le manuscrit décrit ici est un de ceux-là. La question était
sur toutes les lèvres: était-ce bien de la main de Napoléon? Le pastiche
était si réussi qu’il parvint à tromper nombre de contemporains. Cette
brillante supercherie fut longtemps attribuée à un agronome genevois,
ami de Mme de Staël et familier du groupe de Coppet, Lullin de
Chateauvieux. Depuis, certains penchent pour une oeuvre collective
dudit groupe de Coppet - Benjamin Constant, Victor de Broglie, Gabriel
Eynard et son cousin Lullin de Chateauvieux, sous l’égide de Mme de
Staël. D’autres croient y voir la main de la seule Mme de Staël : l’exilée,
ennemie déclarée de l’Empire, aurait été séduite par le Napoléon libéral
des Cent-Jours, mais elle n’aurait pu endosser la paternité d’un pastiche
plutôt favorable sans se désavouer. Que le
Manuscrit venu de Sainte-
Hélène
ait été une oeuvre collective ou individuelle, qu’il ait été rédigé
par le spécialiste des moutons mérinos Lullin de Chateauvieux ou par
l’intransigeante Germaine de Staël importe peu : il est un fait certain,
c’est que l’ouvrage fit date et, parmi les premiers, contribua à écrire
ce qui devint bientôt la légende dorée napoléonienne - ce qui n’est
pas le moindre des paradoxes! Quant à l’intéressé lui-même, un amiral
anglais du nom de Sir Robert Plampin lui fit parvenir un exemplaire de
l’édition londonienne. Napoléon le lut, releva quelques incohérences et
des erreurs mais conclut : «
Cela est un ouvrage qui marquera et qui fera date.
» Son ou ses auteurs n’auraient pu rêver plus bel éloge.
On joint 3 manuscrits religieux.
500 / 600