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MARDRUS (Jacques-Charles).
Ruth et Booz. Traduction littérale des textes sémitiques par le Docteur J. C. Mardrus.
Paris, chez F. L. Schmied, Peintre-Graveur et Imprimeur, 74 bis, rue Hallé, XIVe, 1930
.
In-folio, maroquin noir, sur le premier plat, dans un cadre de maroquin rouge,
grand épi de blé formant colonne en feuille de métal doré martelé, les barbes de
l’épi en fil de cuivre ou d’argent, doublure de maroquin rouge, gardes de moire
noire, chemise demi-maroquin, étui
(F. L. S.)
.
28 compositions de
F.-L. Schmied
, en couleurs. Dans l’ordonnance
du volume, ces illustrations de même dimension se font face et
forment une double page illustrée, précédée et suivie d’une double
page occupée par le texte seul dans un encadrement de lignes
monochromes.
Ces illustrations ont été gravées sur bois dans son atelier et imprimées,
de même que le texte, sur ses presses, par ses élèves, Théo
Schmied étant chef d’atelier. Ce dernier est aussi le préfacier de
l’édition et il nous livre quelques intéressantes (et rares) réflexions
sur son père :
Dans des compositions où les charmes du détail sont
enveloppés dans une grande ligne simple, mon Père a mis la lumière
vibrante du plein été. Autour de chaque forme danse l’air brûlant. Ces
arbres, ces maisons, ces paysages, autant de créations d’un cerveau.
C’est une représentation graphique colorée, non point faite sur nature,
mais filtrée à travers un tempérament créateur qui choisit les lignes, les
formes, les couleurs aptes à nous émouvoir. Ainsi ce livre fait un tout
homogène. Dans l’illustration et dans l’ordonnance typographique,
comme dans la traduction, nous ne trouvons point un art qui se sauve
par le pittoresque et la description, mais une recherche de style en
accord avec notre moderne conception de la Beauté.
Et ce style élégant, avec une architecture bien établie qui subordonne
le détail à l’effet voulu de l’ensemble, abrégeant par des rectilignes tout
ce qui est superflu, va rejoindre la pureté du graphisme égyptien et le
vouloir des primitifs italiens.
Tirage à 172 exemplaires : 7 sur Japon, 155 sur Madagascar et 10
exemplaires de collaborateurs.
Exemplaire n° 10, sur Madagascar, enrichi d’une suite en couleurs
et d’une suite en noir de tous les bois, numérotées 5 (manuscrit),
et de la maquette originale de la reliure.
É
TONNANTE ET TRÈS SPECTACULAIRE RELIURE
-
SCULPTURE DE
S
CHMIED
,
DÉCORÉE
D
’
UN ÉPI DE BLÉ RÉALISÉ DANS UNE FEUILLE DE MÉTAL DORÉ MARTELÉ ET À BARBES
DE FILS DE CUIVRE OU D
’
ARGENT
. C
E DÉCOR FAIT RÉFÉRENCE AUX CHAMPS DE
BLÉ QUI ÉMAILLENT L
’
ILLUSTRATION DE
S
CHMIED
.
Cette reliure est reproduite par Félix Marcilhac
(Catalogue des œuvres
de Jean Dunand
, n° 862). On remarquera qu’il existe une traduction
de ce même décor réalisé en laque par Dunand, au Virginia Museum
of Fine Arts, Richmond, USA (
Catalogue des œuvres de Jean Dunand
,
n° 863).
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