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JANNEQUIN (Claude).
Voyage de Lybie au royaume de Senega, le long du Niger
, avec la description des habitans qui sont
le lon de ce fleuve, leurs coûtumes & façons de vivre : les particularités les plus remarquables de ces pays.
Paris, chez Charles
Rouillard, 1643
.
Petit in-8 de (8) ff., 228 pp. mal chiffrées : veau fauve marbré, dos lisse orné, coupes filetées or, tranches rouges
(reliure du
XVIII
e
siècle)
.
Première édition. Elle est illustrée de 3 figures à pleine page, gravées sur cuivre.
Relation estimée du voyage d’exploration entrepris par Claude Jannequin, sieur de Rochefort, né à Châlons-sur-Marne au
début du XVII
e
siècle.
De 1637 à 1639, il se rendit en Libye, c’est-à-dire sur la côte occidentale d’Afrique. Il s’intitule « ancien diplomate » pour avoir
accompagné Pomponne de Bellièvre, envoyé par Louis XIII comme ambassadeur en Angleterre.
La première implantation des Français à l’embouchure du Sénégal.
Elle est l’œuvre de Claude Jannequin, associé dans l’entreprise au capitaine dieppois Thomas Lambert. À la requête de quelques
marchands de Rouen, ils avaient obtenu de Richelieu un privilège de dix ans pour « trafiquer au Cap-Vert, au Sénégal et à la
Gambie, y compris sur le cours des deux rivières ».
Forcés de partir en raison de l’insalubrité du climat, ils reprirent la mer deux ans plus tard pour se rendre aux îles du Cap-Vert,
avant de regagner Dieppe en 1639.
Tous deux on remonté le fleuve jusqu’à Terrier Rouge, à une centaine de kilomètres en amont, pour acquérir de l’ambre, de
l’ivoire, du poivre, des plumes d’autruche et l’or de cet eldorado africain qu’étaient les régions aurifères du Bambouk. Un
arrière-pays riche, dépourvu de concurrents européens, les engagea à fortifier une habitation fixe à l’embouchure, qui sera
baptisée en 1658 île Saint-Louis. La date de la relation indique l’intérêt du témoignage sur « Les façons de vivre des Nègres »,
leurs coutumes et cérémonies, la pratique du ramadan et de la circoncision. Jannequin est le témoin oculaire d’un combat
livré par un roitelet du pays qui, armé d’une sagaie, parvient à terrasser un lion. Curieuse notation sur l’origine du nez camus
des indigènes, attribué aux pressions répétées du nez des enfants en bas âge portés dans le dos de la mère en train de battre le
mil. Des chapitres traitent de la « Superstition des Nègres avec leur grigris » ; de la chasse du crocodile et de l’éléphant, sans
omettre la description de l’autruche.
Reliure restaurée, mors supérieur frotté. Un manque à l’angle de l’une des figures.
(Chadenat, n° 5388 : « Livre très rare ».- Bourgeois & André,
Les Sources de l’ histoire de France
I n° 465.- Howgego I, p. 604 :
« Lambert and Jannequin ascended the Senegal as far as Terrier Rouge, where they traded for gum, gold and pepper. Treaties
were concluded with the brak of the Walo and the damel of the Cayor ».- Boucher de la Richarderie IV, p. 84).
2 000 / 3 000
Des missions jésuites dans le sud du Vietnam
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RHODES (Alexandre de).
Relation des progrez de la foy au royaume de la Cochinchine vers les derniers quartiers du
Levant
.
Paris, Sébastien et Gabriel Cramoisy, 1652
.
Petit in-8 de (6) ff., 136 pp., mal chiffrées 134 sans manque, (1) f. : vélin souple de l’époque.
Première édition française ; traduction de Jacques de Machault, auteur également de la dédicace.
Précieux compte rendu de la mission jésuite au sud du Vietnam.
Le père de Rhodes l’aurait composé en 1646, l’année de son expulsion de Cochinchine. Il fut publié d’abord en italien à Rome
(1650). Cependant, Sommervogel note : « le P. de Machault est, je pense, le rédacteur de cet ouvrage. »
Originaire d’Avignon, Alexandre de Rhodes (1591-1660) fut admis chez les Jésuites en 1612 et s’embarqua pour les Indes
orientales au printemps de 1619. Il se rendit d’abord à Goa puis à Macao. Empêché de pénétrer au Japon, en raison des
persécutions, il fut envoyé en Cochinchine qu’il parcourut trois années.
« Au Tonkin en 1627, il y gagne la confiance du roi, mais la jalousie des eunuques le fit expulser. De retour à Macao, il y
demeura dix ans. (…) Il retourna en Cochinchine en 1640 et y fut condamné à mort en 1646. La sentence fut commuée en
bannissement perpétuel » (Antoine Brébion).
Rhodes fut également l’inventeur de l’écriture vietnamienne. En effet, cas unique en Extrême-Orient, le vietnamien ne s’écrit
pas en idéogrammes mais en caractères romains. Confronté à la difficulté de reproduire les subtiles modulations phoniques de
la langue, Rhodes mit au point un système d’accentuation très complexe, toujours en usage.
On trouve dans l’ouvrage une partie intitulée
Relation de la glorieuse mort du catéchiste André premier martyr de la Cochinchine,
le 26 juillet 1644
. Elle parut séparément cette même année 1652 en italien, et fut traduite en français l’année suivante.
Bel exemplaire en vélin du temps.
Petit manque au second plat.
(Cordier,
Indosinica
, 1921.- Sommervogel, VI, 1719.- Brébion, p. 76)
3 000 / 5 000
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