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RODERICO (Giovanni, dit Giram).
Lettera annua del Giappone
del M. DC. XII.
[– del M. DC. XI. – del M. DC. XIII. – del 1609 e 1610].
Rome, Bartolomeo Zannetti, 1615-1617
.
4 ouvrages en un volume petit in-8 de 168 pp. ; 120 pp. ; 72 pp. ; 147 pp. : vélin
souple à rabats, dos lisse, double encadrement d’un filet doré sur les plats, armes
dorées sur le premier plat, fleuron sur le second
(reliure de l’ époque)
.
Très précieuse réunion, en éditions originales, des quatre lettres
annuelles envoyées du Japon de 1609 à 1612.
Début du repli du Japon sur lui-même et proscription des Chrétiens.
À l’initiative du shôgun Tokugawa, dont la dynastie resta au pouvoir jusqu’en
1867, le contact avec les étrangers fut encore plus sévèrement contrôlé. Il maintint
toutefois une certaine tolérance à cause des marchands portugais de Nagasaki.
Mais, découvrant une chrétienne dans l’entourage de son fils, l’édit de proscription
de 1614 entraîna l’expulsion des missionnaires et plongea les chrétiens dans la vie
clandestine. Jão Rodrigues, dit Giram (1559-1633), interprète auprès du shôgun,
avait été formellement excepté de la proscription générale. Jusqu’à sa mort, en
témoin privilégié des événements qu’il relate, il fut un des rares truchements avec
l’Europe.
Fixé à Nagasaki, il rapporte la tragédie du vaisseau portugais coulé par les
Japonais dans la rade (seule liaison annuelle autorisée avec l’Europe). Il rend
compte de la dégradation de la situation : persécutions et premiers martyres des
missionnaires.
Exemplaire en vélin de l’époque, aux armes de la famille bavaroise des
comtes De
F
ugger
-K
irchBerg
-W
eissenhorn
.
Mouillure angulaire.
(Cordier,
Japonica,
268, 271-273.- Laures,
Kirishitan Bunko.
A manual of
books on the early Christian mission in Japan, 1957, n° 309, 312, 313, 329.-
Sommervogel VI, 1972-1973, et VIII, n° 686.- OCLC ; pas d’exemplaires
répertoriés aux Etats-Unis).
10 000 / 12 000
€
La Chine et « le descouvrement du nouveau Mexique »
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[GONZALEZ DE MENDOZA (Juan)].
Histoire du grand Royaume de la
Chine, situé aux Indes Orientales
. Contenant la situation, antiquité, fertilité,
religion, ceremonies, sacrifices, rois, magistrats, mœurs, us, loix, et autres choses
memorables dudit royaume. Plus trois voyages faits vers iceluy en l’an 1577. 1579.
& 1581. Avec les singularitez plus remarquables y veuës & entenduës : ensemble
un itineraire du nouveau Monde, & le descouvrement du nouveau Mexique,
en l’an 1583. En ceste nouvelle édition a esté adjoustée une ample, exacte, belle
description du royaume de la Chine.
Rouen, Nicolas Angot, 1614
.
Petit in-8 de (9) ff., 392 pp. mal chiffrées 388 sans manque (les pages 29-30 et
107-108 sont attribuées deux fois), (14) ff. de table, 25 pp. : vélin ivoire souple
(reliure de l’ époque)
.
Traduction française par Luc de la Porte. La relation parut pour la première fois
en espagnol à Rome, en 1585.
Première description de la Chine par un Occidental depuis Marco Polo.
« Dans cet ouvrage, la relation la plus ancienne un peu détaillée que nous ayons de
la Chine, l’auteur est tombé dans un écueil presque inévitable pour l’écrivain qui,
l’un des premiers, décrivoit un si vaste empire. Il a tout exagéré (…). Mais cette
relation n’en est pas moins précieuse, par plusieurs particularités qu’on y trouve
relatives au temps où écrivoit l’auteur » (Boucher de La Richarderie).
Etablie aux Philippines depuis 1565, l’Espagne tenta de nouer des relations avec
la Chine voisine. Juan Gonzalez de Mendoza (circa 1545-circa 1614) fut nommé
ambassadeur et envoyé par le roi Philippe II d’Espagne en Chine. Il n’y put
pénétrer, mais consacra trois ans à rassembler des renseignements de première
main sur le pays, puisant notamment dans les relations des missionnaires.
Quelques chapitres sont consacrés à l’Amérique, avec notamment le récit du
voyage effectué en 1584 par le père Martin Ignacio qui se rendit en Chine via
les Antilles, le Mexique et les Philippines, offrant des détails sur le Nouveau-
Mexique récemment découvert par Antonio de Espejo (1583).
L’ouvrage de Mendoza, qui fit découvrir la Chine aux Occidentaux, eut un succès
considérable ; il fut rapidement traduit en plusieurs langues et plusieurs fois
réédité. La première édition de la traduction française de La Porte avait paru en
1588.
Agréable exemplaire, bien complet de la
Description du grand et renommé royaume
de la Chine
, à la fin. Mouillure angulaire au titre et au dernier cahier, avec petit
manque de papier. Gardes modernes. Reliure restaurée.
(Lust, nº 24 : pour l’édition française de 1588.- Alden & Landis II, 614/43.-
Cordier,
Japonica
, 89-90.- Cordier,
Sinica
, I, 13).
1 000 / 2 000
€
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