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[RELIURE MOBILE].
Spécimen de reliure mobile.
Vers 1828.
In-8, demi-chevrette verte à petits coins, dos lisse orné, pièces de titre coulissantes
de maroquin brique, gardes de papier marbré, sangles, cordes à boyaux et boucle
de fixation sur le deuxième contreplat.
Etonnante reliure amovible et extensible, brevetée sous le nom de
“reliure mobile”.
La reliure est constituée de deux plats, l’un servant d’appui au dos, l’autre à retenir
les parties mobiles. Les feuilles de papier sont tenues par un fil de laiton attaché
à l’aide d’une aiguille entre les cordes à boyaux. Ces cordes, à leur tour, sont
montées sur une lanière munie d’une boucle dentée sur le deuxième contreplat.
La lanière permet à la fois de faire varier la longueur des cordes à boyaux et de
serrer le dos.
L’invention revient à M. Adam. Elle a été admise à l’Exposition de 1827, comme
le prouve l’étiquette gravée sur le premier contreplat.
Le spécimen renferme un ouvrage juridique de A. Decourdemanche :
Code
progressif des privilèges et hypothèques suivant la méthode de Pothier, dans ses
Pandectes.
Paris, chez l’auteur, 1828.
Il est suivi de deux prospectus, l’un destiné aux Pays-Bas, l’autre à la France,
apportant des précisions sur l’invention : “Le livre n’est pas formé de cahiers, mais
de feuilles de quatre pages, accolées l’une à l’autre, pour s’assembler en un livre,
dont toutes les parties se trouvent solidaires, ou se séparent à volonté, sans que
rien soit collé, ni cousu.
Cette reliure permet d’intercaller [sic] ou de supprimer des feuilles à l’infini dans
un volume imprimé ou manuscrit. Selon qu’elle contient beaucoup ou peu de
feuilles, le dos se développe ou se resserre dans la proportion convenable. Les
titres sont mobiles et peuvent être remplacés par d’autres, toutes les fois qu’on le
juge convenable. Un livre relié par ce procédé présente toujours le même aspect
que les livres ordinaires. Il est à dos brisé et se tient parfaitement ouvert”.
Le spécimen est dans un état de conservation irréprochable.
200 / 300
Biblio-anticipation ou l’auto promotion d’un imprimeur blésois
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ROCHAS (Albert de).
Le Livre de demain.
Blois, Raoul Marchand,
1884.
In-8 de 401 pp. à pagination séparée, 8 figures, 2 ff. d’échantillons, reliés sur
brochure, maroquin blond à la Bradel, entièrement non rogné, gardes de papier
doré à la fleur de lys, couvertures conservées avec lacets, chemise-étui moderne en
bandes de demi-maroquin de six teintes différentes.
Edition unique, tirée à 250 exemplaires numérotés et publiée en fascicules.
Elle est illustrée de 7 figures hors texte : portrait de l’auteur, deux eaux-fortes
d’Ulysse, une eau-forte de Sauvage, une gravure sur bois, 2 photo-lithographies.
Véritable tour de force typographique, le
Livre de demain
joue de tous les registres
qui s’offraient aux éditeurs de l’époque. La priorité est accordée à la couleur : “Ce
qui est certain, c’est que le lecteur commence à se lasser de voir toujours du noir sur
du blanc, et que le
Livre de Demain
ne ressemblera pas au
Livre d’ hier
. J’ai essayé de
montrer comment la couleur pouvait y être introduite” (préface). Les 44 fascicules qui
constituent le volume ont été imprimés sur des papiers tous différents, généralement
de couleur : ainsi passe-t-on de l’hortensia au granité rose de provenance autrichienne,
du vert d’eau au vert pré, de la feuille morte à la brume du nord, de la Terre des Alpes
au ciel de Provence, et du soleil couchant d’Angoulême au gris-fourrure, encore de
provenance autrichienne. Les ornements typographiques et les couleurs d’impression
sont par ailleurs multiples, tout comme les illustrations en couleurs.
L’éventail des auteurs mis à contribution, parfois à leur insu, est aumoins aussi large :
François Coppée, Frédéric Mistral, Gustave Droz, Sully Prud’homme, Alphonse
Daudet, Jean Richepin, Paul Verlaine, Catulle Mendès, Robert de Montesquiou,
Charles Monselet, de même que des auteurs classiques et romantiques.
La publication fait office de vitrine pour l’éditeur provincial : “Nous espérons que
le
Livre de Demain
donnera l’idée à quelques personnes de publier des livres avec
des encres et des papiers de couleurs ; nous serons heureux de nous charger de ces
travaux”
(Avis).
Le tarif approximatif d’une feuille tirée à 250 exemplaires en 2
couleurs se trouve détaillé à la suite.
Précieux exemplaire de l’auteur, le plus complet connu.
Il est ainsi plus complet que celui décrit en détail par Vicaire (VI, 1154-
1158), offrant un deuxième état d’une eau-forte d’Ulysse, puis une eau-forte
supplémentaire du même artiste, 2 feuillets d’échantillons et 14 pages de
Dissertation étymologique
qui remplacent dans certains exemplaires deux pièces
également contenues dans l’exemplaire. La table des matières est suivie de l’avis
de l’éditeur paru après la publication et du prospectus. L’ouvrage ayant été publié
en fascicules, les exemplaires sont généralement incomplets.
Reliure légèrement défraîchie, restauration à un coin.
On trouve reliées à la fin quatre autres plaquettes publiées chez le même éditeur
et annoncées dans son avis :
- BAUDRY (Emile).
Douze sonnets astronomiques.
1885. 1 titre, 7 ff.
- GRESSET.
Vair-Vert ou Les Voyages du Perroquet de la visitation de Nevers.
Poëme héroï-comique. 1885. 32 pp.
- FORNEROD (Benjamin).
Le Papillon d’Ephèse.
Boutade en un acte, en vers.
1885. 46 pp., couverture.
- Shocking
. 1886. (1) f., 16 pp.
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