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Le théâtre des cruautés ou la guerre des images
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[VERSTEGAN (Richard)].
Theatrum crudelitatum hæreticorum nostri temporis.
Anvers, Adrian Hubert, 1587.
Petit in-4, demi-basane fauve à coins, dos lisse orné, pièce de titre de maroquin beige
(reliure du début du XIX
e
siècle).
Édition originale.
Curieux livre illustré, imprimé à Anvers, devenu bastion catholique après sa reconquête par Philippe II en 1585. L’ouvrage s’inscrit dans la
tradition qui, de Jacques Callot à Goya, a restitué sur cuivre les misères et les malheurs de la guerre.
Une œuvre de propagande visuelle : les supplices infligés aux catholiques.
Texte et planches anonymes reviennent à Richard Rowlands,
alias
Richard Verstegan, catholique anglais en exil agissant dans les Flandres et en
France pour le compte du roi d’Espagne Philippe II. Eduqué à Oxford, il avait reçu dans sa jeunesse une formation d’orfèvre et de graveur sur cuivre.
30 figures gravées en taille-douce, à mi-page, dont la grande vignette sur le titre.
Verstegan donne à voir les crimes réels ou supposés de l’ “hérésie” protestante à travers toute l’Europe (France, Angleterre, Pays-Bas). Partout,
ce ne sont que prêtres pendus, noyés, éviscérés, femmes violentées, enfants passés au fil de l’épée. Le martyrologe s’achève par la scène de la
décapitation de Marie Stuart (1587).
(Rahir,
Bibliothèque de l’amateur,
p. 670.- Funck,
Le Livre belge à gravures
, 1925, p. 407 : attribution obsolète des planches à Jean Wierix.-
Lestringant,
Le Théâtre des cruautés
. Édition critique, 1995).
2 000 / 3 000