Page 82 - BAT-PBA-CATAL LIVRES-V28.indd

Version HTML de base

81
Citons d’autres éléments de ce mémoire, qui explique et commente la population des maisons de correction ; la réception des dénonciations, plaintes
et déclarations ; la police militaire ; les mesures de contrôle des prostituées et des charlatans ; l’illumination publique ; la police des jeux, des prêts
sur gages, des marchands de bestiaux, des bouchers, des boulangers…
Serviteurs domestiques et manœuvriers
. “Il n’y a point d’Etat en Europe, où
tous ceux qui s’engagent au service d’autrui, soient plus libres et soient traités avec plus de menagement et de douceur qu’en France ; il ne subsiste
plus à leur égard aucune trace de l’esclavage, qui faisoit leur état primitif ; ils vendent leur service”…
Service de la Garde
. “Elle arrête les vagabonds
et autres, qu’elle trouve jouant aux cartes, ou à d’autres jeux dans les ruës et places publiques, et les conduit de même chez des commissaires qui les
envoyent en prison. Ces sortes des jeux attirent les enfans du peuple, les portent à la feneantise, les engagent à voler leur père et leur mere, ou leurs
maîtres : c’est une pepiniere d’escrots et de fripons, qui produit des voleurs et qu’il est interessant par cette raison de detruire”…
Patrouille de sûreté
.
“Pendant que le plus grand nombre des citoyens est enseveli dans le sommeil, la police veille sans cesse à leur santé, et à empecher tout ce qui pourroit
troubler leur repos et leur tranquillité. Les inspecteurs de police employés dans la sureté font des patrouilles pendant la nuit dans les rues de Paris. (…)
L’inspecteur est à pied. Ses gens qui n’ont rien qui les distingue par l’habillement marchent ecartés les uns des autres de manière, qu’ils ne peuvent
être remarqués par leur nombre. (…) Lorsque l’inspecteur, ou ses gens y trouvent à une heure indue quelqu’un mal vetû, ou qui leur paroît suspect, ils
l’arretent, lui font les questions necessaires pour scavoir qui il est, pourquoi il n’est pas retiré”…
Remarques générales relatives au service de la sûreté
. “La
plus part des malfaiteurs, qui echapent aux perquisitions de la Justice viennent à Paris comptants, que confondus dans la foule d’un peuple immense
ils n’y seront pas reconnus, mais ils se trompent (…). La Police les connoît d’avance, et Paris est à leur égard comme un grand filet, dans lequel ils
viennent se prendre d’eux-mêmes. Ainsi la Police de Paris seule par sa vigilence purge presque tout le Royaume de ce qu’il peut renfermer de plus
mauvais sujets”…
Des femmes prostituées
. …“une longue experience a fait connoître qu’il etoit impossible d’abolir totalement la vie de la prostitution
sans tomber dans d’autres desordres incomparablement plus dangereux à la religion, aux mœurs, à l’Etat ; et à l’exemple des plus sages republiques de
l’antiquité, qui l’avoient reconnues dans leur tems, on a été obligé de prendre le parti de la tolerance (…). L’un des principales considerations, qui ont
dû determiner cette tolerance, c’est la sureté même des femmes honnetes, qu’elle garantit des entreprises, et de la violence auxquelles autrement elles
seroient exposées de la part des libertins et des hommes debauchés, que leur depravation entraine chés les femmes prostituées, où ils trouvent toute la
facilité, qu’ils cherchent, de satisfaire leur brutalité ; ainsi cette même tolerance tend essentiellement au repos public, à l’honneur des familles, et à la
tranquilité des citoyens”…
Femmes entretenues
. “Cette classe de femmes est peut-être la plus dangereuse de toutes (…). Lorsqu’en vertu de l’ascendant
qu’elles prennent sur ceux, qui ont la foiblesse de se livrer à elles, et que pour parvenir plutôt à les ruiner, elles leur font faire à leur profit personnel des
engagements excessifs, que revenus de leur premier égarement ils reconnoissent, qu’ils ont été leur duppes et qu’ils reclament contre ces engagemens
auprès du Magistrat de Police, le Magistrat oblige ces filles à s’en desister, il les punit encore plus severement lorsqu’elles ont abusé du defaut de
conduite et d’experience de jeunes gens de qualité”…
Nettoyement de Paris
. “Un entrepreneur géneral est chargé de faire faire l’enlevement des boues
et immondices qui salissent les rues, et de toutes les ordures qui sortent des maisons, que les habitants sont dans l’usage de deposer à leurs portes. (…)
Toutes les immondices et ordures, dont l’enlevement est sur le compte des particuliers, se portent dans les voyeries publiques (…), il est defendû d’y
jetter des pierres, gravois, et autres choses, qui pourroient être préjudiciables à la culture, et detourner les gens de la campagne d’aller aux voyeries
chercher ces engrais. Il y a encore d’autres voyeries particulieres hors Paris pour les matieres fécales provenantes de la vidange des fosses d’aisance
construites dans toutes les maisons de la ville”…
Police des boulangers
. “Les boulangers de Paris sont en corps de communauté, et sont gouvernés par
les statuts qui reglent les obligations de leur état, et la police, qu’ils doivent observer entr’eux. Il n’y a qu’eux qui peuvent vendre du pain de toute
espece et de toutes les formes, et de tous les poids. Les boulangers des fauxbourgs (…) ne peuvent vendre que du gros pain ou pain commun”… Etc.
Ex-libris armorié de la
Biblioteca di Casate Vecchio
.
8 000 / 10 000