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Son père s’est entretenu avec M. de Rougemont, Lieutenant de Roi du château de Vincennes, et c’est
de lui qu’il tient que seul son beau-père ou son épouse peuvent le libérer : “C’est donc uniquement
à votre merci et à la sienne que je suis, Monsieur ; et s’il faut que je périsse, ce sera vous qui m’y
condamnerez ; Je vous crois trop généreux pour le faire. Si Madame de Mirabeau contribue, comme
je l’espère encore, à vous déterminer favorablement, je lui vouerai comme à vous une reconnoissance
éternelle, dont il n’y a aucune preuve que je ne sois disposé à lui donner, autant qu’elle et vous le jugerez
convenable”. Il aurait aimé pouvoir réparer sa faute et mériter le pardon et la liberté en servant l’armée,
mais ses infirmités l’en empêchent. Il demande donc la permission de s’installer jusqu’à sa guérison
aux environs de Paris, “où je pusse être à portée des secours de l’art, et jouir un peu d’exercice, surtout
de celui du cheval qu’on regarde comme l’unique remède à mes maux s’il en est encore”… Il le prie de
croire que ces bontés le lieraient encore plus fortement à ses deux familles et l’obligeraient : “Je vous
demande la vie, et je vous jure de l’employer à votre gré…”
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MIRABEAU (Honoré-Gabriel Riquetti, comte de).
Observations d’un voyageur anglais, sur la
maison de force appellée Bicêtre
; suivies de Réflexions sur les effets de la sévérité des peines, & sur
la législation criminelle de la Grande-Bretagne. Imité de l’anglais. Avec une lettre de M. Benjamin
Franklin.
Sans lieu, 1788.
In-8, broché.
Édition originale.
Le cloaque infernal.
Le pamphlet de Mirabeau est fondé sur les observations de son ami Samuel Romilly qui contribua à
la réforme de la législation pénale de l’Angleterre : “Je savois, comme tout le monde, que Bicêtre étoit
à la fois un hôpital et une prison ; mais j’ignorois que l’hôpital eût été construit pour engendrer des
maladies, et la prison pour enfanter des crimes.”
À la fois hospice, asile de vieillards, hôpital pour les aliénés et prison pour les mendiants et filous, les
contemporains parlent de Bicêtre avec horreur comme d’un cloaque infernal.
Agréable exemplaire, broché.
(Petit,
Histoire des galères, bagnes et prisons,
p. 113 : “jalon important dans l’élaboration de la prison
pénale car il résume l’opinion moyenne des philanthropes”.- Tourneux,
Bibliographie de l’ histoire de
Paris
III, n° 15251).
200 / 400
Contre Beccaria, pour la peine de mort
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MONTANARI (Antonio).
La Necessita’ della pena di morte nella criminal legislazione,
dichiarata
nei casi da Usarsi con alcune osservazioni intorno a quella dei premi.
Vérone, Moroni, 1770.
In-4, cartonnage souple de l’époque.
Édition originale.
Elle est ornée d’un portrait de l’auteur, gravé par Antonio Baratti d’après Angelo Fiorio, d’une vignette
allégorique sur le titre et de 2 initiales ornées en taille-douce.
L’une des principales attaques contre Cesare Beccaria (1738-1794), qui fustigea la peine de mort dans
Dei delitti e delle pene
(1764).
Exemplaire portant un ex-dono manuscrit de l’auteur en pied du titre.
Cartonnage modeste, pâle mouillure marginale.
600 / 800
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