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LA POIX DE FRÉMINVILLE (Edme de).
Dictionnaire ou Traité de la police
génerale des villes,
bourgs, paroisses et seigneuries de la campagne.
Paris, Gissey, 1758.
In-4, veau marbré, dos à nerfs
orné, pièce de titre de maroquin rouge, tranches rouges
(reliure de l’ époque).
Édition originale.
Traité classique du magistrat La Poix de Fréminville, à l’usage des autorités municipales. Il restera en
vigueur jusqu’à la promulgation des codes napoléoniens.
Bon exemplaire. Petites restaurations à la reliure. Ex-libris de l'avocat
Marcel Luccioni
, avec ex-dono du
bâtonnier Georges Delahaye. (Le Clère, n° 564 : “Intéressant pour la reproduction de nombreux arrêts”).
600 / 800
€
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LATUDE (Henri Masers de, 1725-1805) aventurier, emprisonné pour ses machinations contre Mme
de Pompadour, il passa 35 ans en prison malgré ses spectaculaires évasions.
Lettre autographe signée
“Danry”,
à la
Bastille 14 septembre 1762
, [à la marquise de Pompadour]. 1 page grand infol.
Extraordinaire lettre de Latude, en prison depuis quatorze ans malgré deux évasions, à
celle qui a ordonné son incarcération.
“Madame Si vous voulez ma vie prenez la tout à la fois, ou cesses pour l’amour de dieu, de me faire
soûffrir je n’en puis plus, je suis accablé de rhumatismes, j’ay un bras foible, j’ay aussi contracté une
descente qui m’oblige à porter toute ma vie un cercle de fer autour de mon corps, j’ay perdu plus des
trois quart de ma vûe (…) de grace ayez pitié de moy. Daignyez faire attention Madame que si j’ay eû
le malheur de vous offenser, que ça a été contre la volonté de mon cœur (…) Dans le temps que mon
affaire est arrivée je n’etois qu’un enfant cet une imprudence de jeunesse”…
Il vient se jeter à ses genoux et demander pardon : “j’ay plus de quarante ans (…) depuis cent soixante
et un mois que je souffre j’ay fait des bonnes refflexions, je vous en ai donné des preuves dans mes
deux evasions, je me suis conduit comme un honnête homme, apres ma premiere evasion de la tour de
Vincennes, je me livra généreusement moy même comme un agneau (…) Apres ma seconde evasion,
arrivé en Hollande où je croyois ma personne en sureté, je mis tout le passé au pied de la croix”… Il la
supplie au nom du “precieux sang” de mettre fin à ses souffrances et prie Dieu : “bon dieu daigne par
ta grande Misericorde inspirer de la compassion pour moy à Madame la Marquise de Pompadour”…
Il signe “Danry” (nom sous lequel il avait été écroué, et dont il signa ses
Mémoires à Mme de Pompadour
)
et ajoute : “à la bastille depuis quatorze années. Pour l’amour de dieu ma Reine daignez jetter vos yeux
de compassion sur nous Laissez moy aller consoler ma tendre mere, ma pauvre mere qui a besoin de
mon secours qui compte comme moy ses moments par des larmes”.
1 500 / 1 800
€
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[LATUDE (Henri Masers de)].
Memoire pour le sieur Massers de Latude,
successivement prisonnier
depuis 1749 à la Bastille, à Vincennes et au château de Bicêtre, par M. de Comeyras, avocat, [vers 1784]
Manuscrit ; cahier de 27 pages et quart in-fol. plus titre.
Vie de Latude depuis sa naissance illégitime, donnant force détails de la faute de jeunesse qui le conduisit
à la Bastille, sa détention, ses évasions au fil des ans... Une grande part est faite au récit du malheureux lui-
même, qui, lors des grâces prononcées à l’occasion de la naissance du Dauphin, fut retrouvé “à dix pieds
sous terre, couvert de lambeaux, une barbe d’un pied et demi de long, n’aiant que de la paille pour lit, du
pain et de l’eau pour alimens”… Aujourd’hui il demande qu’on lui rende sa liberté. “Mais ses ennemis
s’y opposent encore : ne pouvant plus calomnier ses actions, ils calomnient ses pensées. Ils le peignent
comme un fou, noir, dangereux, ulcéré d’une détention si longue et si cruelle, et dont la rage s’exhalera en
injures et en libelles, dès qu’il en pourra composer impunément. Hélas ! ils le connaissent bien mal !”…
On joint un imprimé :
Mémoire de M.
D
ELATUDE
, ingénieur. Ma Seconde Évasion de la Bastille, effectuée
la nuit du 25 au 26 Février 1756
(impr. de L. Jorry, in-8).
300 / 400
€
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