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La chasse aux sorcières
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LANCRE (Pierre de Rostegny, sieur de).
Tableau de l’inconstance des mauvais anges et demons,
ou il est amplement traicté des sorciers, &
de la sorcellerie. Livre tres-utile et necessaire non seulement aux juges, mais à tous ceux qui vivent sous les loix chrestiennes. Avec un discours
contenant la procedure faite par les Inquisiteurs d’Espagne & de Navarre, à 53 magiciens, apostats, juifs & sorciers, en la ville de Logrogne en
castille, le 9 novembre 1610. En laquelle on voit combien l’exercice de la justice en France, est plus juridiquement traicté, & avec de plus belles
formes qu’en tous autres empires, royaumes, republiques & estats. Reveu, corrigé, & augmenté de plusieurs nouvelles observations, arrests, &
autres choses notables.
Paris, Jean Berjon, 1613.
In-4, veau blond, dos à nerfs orné, pièce de titre de maroquin rouge, triple filet doré encadrant les plats, armes dorées au centre, coupes filetées
or, tranches rouges
(reliure du XVIII
e
siècle).
Deuxième édition, en partie originale.
Elle est illustrée de la grande et rare planche repliée hors texte, gravée sur cuivre par Jan Ziarnko, peintre-graveur polonais :
Description et figure
du sabbat des sorciers.
(
Les Sorcières,
BN, 1973, n° 79 : “La planche est une des représentations du sabbat des plus complètes, et aussi des plus
sophistiquées.”)
Traité capital pour l’histoire de la sorcellerie, par un magistrat bordelais qui ravagea le Pays basque à la fin du règne du roi
Henri IV.
Conseiller au parlement de Bordeaux, érudit et poète, Pierre de Lancre (1553-1633) fut nommé par Henri IV commissaire extraordinaire pour
réprimer la sorcellerie dans le pays de Labourd (région de Bayonne et de Saint-Jean-de-Luz). Confronté à une explosion d’hystérie collective dans
un pays arriéré dont il ignorait la langue et les coutumes, le magistrat perdit pied et se lança dans une répression aussi atroce qu’irrationnelle. Il
repéra 60 à 80 “insignes sorcières”, quelque 500 témoins “marquez du charactere du diable”, sans omettre leurs enfants qui se rendaient également
chaque nuit au Sabbat.
Durant sa mission de quatre mois, il condamna au bûcher une soixantaine d’accusés (et non 600, selon la fable controuvée) ; en majorité des
femmes, provoquant un véritable exode vers l’Espagne. A quoi on ajoutera son hostilité aux Juifs bordelais, mais avec une distinction notable
entre “Portugais” et “Espagnols”. Lecteur des
Essais,
le démonologue était apparenté par sa femme à la famille du
sieur de Montagne
qu’il cite,
sans jamais mesurer la perspicacité de son aîné : “Après tout c’est mettre ses conjectures a bien haut prix, que d’en faire cuire un homme tout vif ”
(Livre III, chapitre 11 :
Des boyteux).
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