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Le plus haï des préfets de Police
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GISQUET (Henri-Joseph).
Mémoires.
Paris, Marchant, 1840.
4 volumes in-8, demi-veau havane, dos à faux nerfs ornés or et à froid, tranches jaspées
(reliure de l’ époque).
Édition originale.
Gisquet fut préfet de police de la ville de Paris de 1831 à 1836. Il fut, sans nul doute, le plus haï et
vilipendé des préfets de la ville. Outre la répression de la rue Transnonain (qui fut dénoncée dans l’une
des plus terribles et fameuses lithographies de Daumier), on lui reprocha spéculations et complaisances.
Bel exemplaire en reliure décorée de l’époque. Rousseurs par endroits. Ex-libris
Hottinguer
.
(Le Clère, n° 417.- Bertier de Sauvigny et Fierro,
Bibliographie critique des mémoires sur la Restauration,
nº 470 : “Préfet de police de 1831 à 1836, Gisquet a consacré l’essentiel de ses mémoires à ces années.
Ils ont été revus et corrigés par Horace-Napoléon Raisson.”)
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GORON (Marie-François, 1847-1933) chef de la Sûreté parisienne, auteur d’intéressants Mémoires.
La Police des Mœurs. – Plus de Saint-Lazare – Des hôpitaux et non des prisons
.
Manuscrit avec corrections et additions autographes, 8 pages et demie in-fol.
Sur la répression de la prostitution.
Des erreurs ont été commises et continueront de l’être ; à son avis, le Service des Mœurs est parfaitement
inutile, et “la réglementation de la prostitution, telle qu’elle existe en France, est un reste de barbarie
moyenâgeuse, assimilant les filles soumises à de véritables esclaves”… Il blâme les pères la Vertu et
les “
feuille-de-vignards
” de faire sévir la police à outrance, et demande plutôt “que ceux qui en ont le
pouvoir tâchent de trouver quelque chose en rapport avec le respect de la liberté individuelle qui est la
base de notre société moderne, pour remplacer (…) ce fatras de règlements plus ou moins arbitraires et
dont le fond est à peu près demeuré intact depuis le règne de S
t
Louis”… La vie des “pauvres diablesses”
se résume à une “navette” inutile faite pour justifier l’existence d’un Service des Mœurs, alors que le
rôle de la Police n’est pas la moralisation de Paris. Il préconise la création d’un hôpital à la place de la
prison de Saint-Lazare, pour soigner les femmes malades comme on soigne les hommes de la Légion
étrangère ; il souhaite “moins d’hypocrisie, il faudrait cesser de considérer comme honteuses certaines
maladies ; c’est parce qu’on les cache (…) qu’elles se propagent !”…
On joint une lettre autographe signée, 1
er
octobre 1898, à propos d’une affiche pour laquelle il propose
soit une scène de l’affaire Gouffé, soit l’assassinat d’une fille publique par son souteneur (2 p. in8) ;
plus 2 photographies.
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