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Gaston Gallimard éditeur de faits divers, sous la plume de
Joseph Kessel, Georges Simenon, Pierre Mac Orlan, Paul Morand, etc.
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Détective.
Le grand hebdomadaire des faits-divers.
Première année, nº 1, 1
er
novembre 1928 –
Cinquième année, nº 192, 30 juin 1932
.
192 livraisons reliées en 7 volumes in-folio, chagrin havane, dos à nerfs, coupes et bordures intérieures
filetées or, non rognés, têtes dorées
(reliure de l’ époque).
Tête de collection complète du plus célèbre hebdomadaire illustré français de faits
divers, lancé par Gaston Gallimard.
Détective
fut la vraie fortune de presse de l’éditeur : tiré à 350 000 exemplaires – le plus fort tirage des
illustrés du Monde, annonce la couverture à partir du n° 61 – il assura l’indépendance financière des
éditions Gallimard.
Piloté par Georges Kessel, les colonnes du journal accueillirent des plumes de renom : son frère Joseph
Kessel y publia plusieurs nouvelles et reportages (
La Coupe fêlée, Cinq aventures autour du monde, Nuits
de Montmartre),
Francis Carco un important reportage consacré aux prisons de femmes ; Georges
Simenon assura régulièrement, sous le pseudonyme Georges Sim, un concours destiné aux lecteurs (
Les
13 Mystères, les 13 Enigmes, les 13 Coupables
). Y collaborèrent également Paul Morand (notamment
avec une nouvelle intitulée
Mort du roi de la chance
), Pierre Mac Orlan, André Salmon, Maurice
Garçon, Emmanuel Bove, Jean Cocteau, etc.
Dépassant le cadre de la presse à sensation, le contenu rédactionnel de
Détective
dénote un intérêt
marqué pour les sujets de société : d’importants reportages signés Henri Danjou sont consacrés à la
prostitution, aux bas-fonds de Marseille, aux condamnés à mort, aux détenus mineurs, aux prisons ;
le monde de la drogue, la peine de mort et des sujets d’intérêt ethnographique, sur les aborigènes,
les esquimaux, les suppliciés volontaires ou les châtiments en Chine y font régulièrement la une.
Des rubriques régulières sont consacrées aux affaires criminelles et procès autant contemporains
qu'historiques.
D
ÉTECTIVE
est également célèbre par sa mise en page et par l’usage de la photographie à
grande échelle ; les clichés sont remarquables – signés Germaine Krull ou Eli Lotar pour certains.
Des sujets en grand plan assurent des couvertures saisissantes. D’étonnants photomontages de Pierre
Lagarrigue viennent ajouter au caractère quasi avant-gardiste du journal.
Interrompu en 1940, le journal reparut dès 1946 sous le titre
Qui ? Détective
après revente au groupe
Beyler. Dos passés. Deux coiffes accidentées.
1 000 / 1 500
€