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[BAGNE DE GUYANE].
Sept mois au “Bagne”
,
Nevers janvier 1931.
Manuscrit autographe signé par H. Berryer ; 164 pages in-fol. plus plats cartonnés de couverture,
en feuilles, sous boîte-étui maroquin rouge doublé de moire rouge.
Beau manuscrit inédit sur le bagne de Guyane et les îles du Salut, illustré d’une trentaine
de dessins.
Le manuscrit est soigneusement écrit, avec des titres et sous-titres calligraphiés, et illustré de 23 grands
dessins à la plume et au lavis (un aquarellé), rapportés et collés, et d’une dizaine de dessins à la plume
en marge ou en cul de lampe du texte.
Fruit d’observations faites au cours de longs mois passés en Guyane, comme garde chiourme, ce
manuscrit témoigne des conditions de vie des condamnés et de leurs surveillants, pour conclure à la
futilité de tout espoir de “relèvement moral” dans ce milieu. Le bagne est un “lieu de perdition”, une
“géhenne” où se concentrent tous les vices de toutes les races, où “la pédérastie règne en maîtresse” et
où il n’est pas sûr que tous les condamnés se rappellent encore leurs crimes et où beaucoup protestent
de leur innocence…
Un avant-propos précise : “Est-il possible de voir le “Bagne” en sept mois ? Je répond franchement
non ! À plus forte raison ceux qui ont visités le “Bagne” en quinze jours et qui ont écris sur ce que
l’“Administration Pénitentiaire” a bien voulu leur faire voir. Pour visiter le “Bagne” et le voir de
tout près, comme à la loupe, il faut s’y introduire sous l’uniforme d’un simple garde “chiourme””…
Le livre se compose de six chapitres consacrés : 1° à la colonie de la Guyane (histoire, géographie,
infrastructure, administration, population), et à Saint-Laurent-du-Maroni ; 2° au Bagne (le camp
de Saint-Laurent et ses “succursales” ; les bâtiments, cours et cases ; les quartiers de transportés,
éclopés, “relégués” et “libérés”) ; 3° au “Transporté” (depuis le dépôt des forçats de l’île de Ré, avec
détails sur la traversée, le débarquement, les travaux forcés, la nourriture, les souffrances, les tentatives
d’évasion, les châtiments, les récompenses ; 4° aux îles du Salut et aux internés (dont les déportés
politiques de l’île du Diable, avec aperçu des corvées et emplois qui leur sont réservés, et d’intéressants
témoignages
verbatim
) ; 5° au surveillant (conditions d’embauche et d’emploi, hiérarchie, usage de
son arme, logement, accompagnement de sa famille) ; 6° à l’administration pénitentiaire (grades,
renouvellement, incompétence technique, “gâchis”).
Outre deux plans des locaux, de beaux dessins, très soignés, représentent les camps, cases, et routes ; les
bateaux à vapeur et les canots en usage dans la colonie ; les bâtiments d’administration ou de logement
des surveillants, et les hôpitaux du personnel et des internés, ainsi que les condamnés dans diverses
activités : abattant des arbres, transportant des troncs, piochant, assemblant des fagots, se baignant…
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