171
“L’
APOGÉE
DE
L
’
UTOPIE
CELLULAIRE
”
(Petit)
209
BLOUET (Abel).
Projet de prison cellulaire pour 585 condamnés,
précédé d’observations sur le
système pénitentiaire.
Paris, Firmin Didot, 1843.
In-folio, cartonnage moderne, couverture conservée.
Édition originale. Elle est illustrée de 6 grandes planches lithographiées et repliées hors texte de vues,
plans et coupes.
Projet de prison basé sur le plan radical pennsylvanien : “Blouet semontre le propagateur le plus systématique
du modèle panoptique et pennsylvanien” (Petit,
Histoire des galères, bagnes et prisons,
p. 132).
“Cette publication marque en France l’apogée de l’utopie cellulaire. (…) La prison apparaît comme une
immense ville tentaculaire, une forteresse aux formes symétriques, l’espace de la punition scientifique,
dans lequel les techniques de construction, de ventilation et d’inspection ne seraient qu’au service de
ce fac-à-face obligatoire et supposé rédempteur du malfaiteur et de sa conscience” (Petit,
Ces peines
obscures,
p. 244, avec reproduction).
Bel exemplaire.
400 / 600
€
210
BONALD (Louis-Gabriel-Antoine, vicomte de).
Législation primitive,
considérée dans les derniers
temps par les seules lumières de la raison, suivie de plusieurs traités et discours politiques.
Paris, Le
Clère, an XI - 1802.
3 volumes in-8, basane marbrée, dos lisses ornés, pièces de titre et de tomaison de
maroquin rouge et bleu
(reliure de l’ époque).
Édition originale.
L’ouvrage le plus important de Louis de Bonald (1754-1840), théoricien de la contre-révolution et
oracle des ultras sous la Restauration. Sa doctrine constitue l’arsenal idéologique du conservatisme
social et politique. Sa pensée a été relayée par celle de Maurras. Bonald soutient que le Décalogue
est toujours à même de structurer un ordre social conforme à la nature des choses. Les fonctions
judiciaires et militaires doivent être assurées par des familles propriétaires de terres ; la vénalité des
offices de judicature étant une corruption de cet ordre naturel. (Chatelet et Duhamel,
Dictionnaire des
œuvres politiques,
1995, pp. 168-174.- Monglond, V, 1427).
Plaisant exemplaire en reliure de l’époque restaurée par endroits.
400 / 600
€
211
[BOGELOT (Isabelle, 1838-1923) féministe et philanthrope, elle dirigea l’Œuvre des Libérées de Saint-
Lazare.]
D
IPLÔME CALLIGRAPHIÉ
ET
ENLUMINÉ
par Julia Beck (qui l’a signé),
Paris 14 octobre 1893.
Parchemin, 47 x 30 cm, sous chemise papier fleuri et moire rose, et portefeuille maroquin bordeaux au
chiffre doré
IB
dans le coin sup., dentelle dorée int. et doublures de moire rose.
Diplôme délivré à Isabelle Bogelot, Directrice générale de l’Œuvre des Libérées de Saint-Lazare
(fondée en 1870 pour préserver la femme du danger de se perdre, et pour fournir aux prisonnières
libérées le moyen de se réhabiliter). Ce document lui fut remis le 21 octobre 1893, avec une médaille
d’or, à son retour du Congrès féminin international tenu à Chicago.
Sous les armes de la Ville de Paris, figure un texte exprimant la reconnaissance des membres (tous
nommés) du Conseil d’administration, présidé par Léon Bourgeois, en faveur de leur Directrice
générale. La marge gauche porte le nom de sept villes qui avaient accueilli les différents congrès
(féministes, abolitionnistes ou pénitentiaires) auxquels Mme Bogelot avait assisté…
On joint 2 autres parchemins calligraphiés et peints par Julia Beck, aux noms des Réunions
féminines-Conférences de Versailles, [1912 ?] et du Conseil national des Femmes françaises, 1922 ;
plus un numéro du
Journal des Femmes, organe du mouvement féminin
, novembre 1893, relatant la
cérémonie de remise du diplôme, avec les textes de discours.
400 / 500
€
209
210
211