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L’invention de la police scientifique
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BERTILLON (Alphonse).
Identification anthropométrique. Instructions signalétiques.
Melun,
Typographie-lithographie administrative, 1885.
In-8, demi-cuir de Russie vert usagé de l’époque.
Rare édition originale. Elle est illustrée de 39 lithographies à pleine page.
Ouvrage spécialement imprimé pour le congrès pénitentiaire international de Rome. Il ne figure pas
au catalogue de la BnF.
Ouvrage fondateur de l’anthropométrie qui devait révolutionner les techniques
d’investigation.
Son auteur, le criminologue Alphonse Bertillon (1853-1914), mit au point au début des années 1880
son système d’identification fondé sur les mensurations du corps humain. Grâce à cette nouvelle
classification des dossiers des criminels (qui n’étaient plus rangés par noms – la plupart étant faux –
mais par mesures), il parvint à confondre de nombreux récidivistes. Son système, appelé
bertillonage,
fut adopté en 1883 par la police française ; il lui valut par la suite une renommée internationale.
A la description anthropométrique, il devait ajouter un système de photographie des suspects, de profil
et de face.
Adolphe Gronfier, qui fut commissaire de police à Paris de 1866 à 1893, a dressé un tableau vivant de
cette nouvelle méthode : “Chaque matin, entre six heures et midi, toute la fournée des arrêtés du Dépôt
est conduite par le collet jusqu’au service anthropométrique. On introduit les prévenus dans une grande
salle sur les murs de laquelle ces mots sont écrits en grosses lettres : le silence est obligatoire. De petites
stalles de bois scellées dans le mur font le tour de la pièce ; un portemanteau s’y trouve. Le prévenu
ôte sa veste et une de ses chaussettes. Il doit se présenter en bras de chemise devant les employés de
bureau. Tandis qu’on l’installe sous la toise, il indique son nom, sa profession, son lieu de naissance.
Tous ces détails sont inscrits sous sa dictée sur la fiche qui recevra ses mesures, son portrait et ses signes
particuliers. On se sert pour mesurer la tête d’un compas d’épaisseur, pour le pied et le médius d’un pied
à coulisse. C’est l’appareil des cordonniers un peu perfectionné. L’ensemble de ces opérations exige juste
une minute. Il n’en faut pas trois pour contrôler si le prévenu a déjà sa souche dans les dossiers du service
et pour classer la fiche nouvelle à sa place respectueuse” (
Dictionnaire de la racaille
, 2010, p. 47).
La reliure est usagée, mais l’intérieur est en parfait état.
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