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Le tirand n’est plus il a trop vécu pour le malheur du peuple français il etoit tems que lon mit un frein à ses forfaits autrement il seroit venu à
bout de nous faire tous entregorger sans en connoistre les causes. Quel execrable homme combien il a été fourbe parjure, et traitre, combien il a
fait couler inpunement le sang (…) faisons en sorte de ne jamais vivre sous le regime de la royauté. Comme membre de la Commission des 24 jay
apris plus que personne à connoistre les manœuvres oribles de la cour. Nous avons été 8 jours occupé du jugement du dernier Roy enfin il a été
decreté qu il perdroit la vie. Le decret lui a été notifié hier matin. Il a demandé 1° un delay de trois jours pour se preparer a la mort, 2° qu’on luy
laisse voir sa famille 3° quon soccupa de son sort ainsy que de celuy de ses anciens serviteurs, 4° quon luy donna un confesseur. Ces trois dernieres
demandes luy ont étées accordées, il a eté executé ce matin à 10 heures 34 minuttes. Il a voulu arranguer le peuple il a dit quil mouroit innocent
(le traitre innocent quelle imposture) quil pardonnoit a ses ennemis quil espéroit que son peuple fut heureux (un boureau un assasin peut il parler
ainsy) il vouloit continuer mais le Commandant General a donné le signal et sur le champt sa teste a tombé sur léchafault. Que les parisiens se
sont montrés majestueux et grands dans cette occasion ils nont manifesté ny joyë ny douleur, le calme le plus profond reignoit. Les boutiques et les
spectacles ont toujours etés ouverts (…) il n’y a pas eu une larme de repandue, pas un soupir de lancé pas un crie de fait, sy ce n’est celuy de Vive
la république. Mais il y a à Paris des Chevaliers du poignard des selerats, jentend parler de vils adulateurs de lancienne Cour Royale des émigrés
quy aussy laches que leur maitre ont formés le projet dassasiner les députés quy ont votés pour la mort du Monstre. Le Pelletier de St Fargeau
a été victime de leur execrable partye hier entre cinq à six heures du soir il a été percé dun cout de sabre par un nommé Paris encien garde du corps
et il est mort à une heure du matin. Jeudy il sera porté au Pantheon français la Convention entière assistera à cette ceremonie lugubre. Plusieurs
députés ont manqué éprouver le même sort. Vous jugés que nous sommes entre la vie et la mort. Les grands evenements ne conviennent quaux
vrayës patriotes republicains. (…) le desir de servir efficasement ma patrie ma fait mettre audessus de tous les dangers despuis longtems jay fait le
sacrifice de ma vie et je pardonneray de bon cœur au dernier ennemy quy me larachera sy le salut de la patrie en depend”…
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