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“Peuple de France ! Pendant quinze siècles tu as vécu esclave, & par conséquent malheureux.
Depuis six années tu respires à peine, dans l’attente de l’indépendance, du bonheur & de l’égalité”
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[BABEUF (François-Noël)].
Réunion de pièces relatives à
la conjuration des Égaux.
Ensemble de 8 volumes in-8, demi-maroquin rouge, dos lisses ornés, têtes dorées
(C. Honnelaître).
Exceptionnel et rare ensemble de pièces relatives au procès de la conjuration des Égaux.
Il contient :
-
Débats du procès instruit par la Haute-Cour de justice, contre Drouet, Baboeuf, et autres ; recueillis par des sténographes
. Paris, de l’Imprimerie
nationale et Baudouin, sans date. 3 volumes.
-
Discours des accusateurs nationaux, défenses des accusés, et de leurs défenseurs
.-
Résumé du président de la Haute-Cour de justice, à la suite du
débat
. Paris, Baudouin, sans date. 2 ouvrages en un volume.
-
Haute Cour de justice. Copie
[et Suite de la Copie]
des pièces saisies dans le local que Baboeuf occupoit lors de son arrestation
. Paris, Imprimerie
nationale, nivôse an V [1796-1797]. 2 volumes.
-
Copie de l’ instruction personnelle au représentant du peuple Drouet
. Paris, Imprimerie nationale, frimaire an V [1796].
- réunion de 31 pièces annexes sur Drouet et l’affaire du camp de Grenelle, en un volume.
“François Noël Babeuf, plus connu sous le nom de Gracchus Babeuf, est né en 1760. Il est à l’origine d’une doctrine, le babouvisme, qui est
souvent considérée comme une forme de communisme primitif. Gracchus Babeuf exprimait déjà le souhait d’une société égalitaire en 1789 dans
son Cadastre perpétuel. Administrateur de district dans la Somme, Babeuf en arriva à des idées “communistes” à travers des projets de réforme
agraire. Il devait exposer ses opinions dans deux journaux :
Le Journal de la liberté
(1794) et
Le Tribun du peuple
(1794-1796). À la suite de l’échec
de la conjuration des Égaux, il est guillotiné à Vendôme le 27 mai 1797” (Bibliothèque nationale de France,
Gracchus Babeuf (1760-1797) : 250
e
anniversaire de sa naissance
, mars 2010.)
La Copie des pièces saisies contient le précieux Manifeste des égaux, de Sylvain Maréchal.
“Sylvain Maréchal, qui a rencontré Babeuf en 1793, a fait partie du “Comité insurrecteur” chargé de diriger la conspiration. C’est lui qui a
dirigé le
Manifeste des Égaux
, en grande partie sous l’inspiration de Babeuf… Le
Manifeste des Égaux
exprime le sens profond de la conjuration
babouviste : surmonter la contradiction entre le droit à l’existence et le maintien de la propriété privée et de la liberté économique. Revendiquant
l’égalité de fait et appelant à l’instauration d’une société fondée sur la communauté des biens et des travaux, les conjurés érigeaient le communisme
– jusqu’alors rêverie utopique – en système idéologique et l’inscrivaient dans l’histoire politique. Mais cette nouveauté n’a été appréciée qu’au
XIX
e
siècle. Les babouvistes n’ont certainement pas fait imprimer le texte rédigé par Maréchal ; ils en désapprouvaient deux phrases, l’une
envisageant l’anéantissement des arts, l’autre condamnant la “révoltante distinction des gouvernants et des gouvernés”… C’est l’édition du texte
par Buonarroti, ancien babouviste, dans sa
Conspiration pour l’Égalité, dite de Babeuf
(Bruxelles, 1828) qui a eu valeur de référence et fait entrer
le babouvisme dans le patrimoine du mouvement ouvrier. (Roland Desné,
En français dans le texte
, 197.)