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BAUDELAIRE Charles (1821-1867) Poète français.
Dédicace autographe signée à Félix Nadar, tracée à la mine de plomb sur la page de titre de la
première édition de son ouvrage « 
Richard Wagner et Tannhäuser à Paris
 », 70 pages in-12. Reliure
en demi maroquin brun à coins soulignés de flets dorés. Dos à cinq nerfs avec titre et date dorés.
Typique initiale « 
N
 » de Nadar en queue de dos. Plats intérieurs recouverts de papier marbré.
Editions
E. Dentu
, 1861. Pièce jointe.
Précieux ouvrage dédicacé par Baudelaire à son grand ami Nadar, provenant de la
bibliothèque de celui-ci.
Edition originale de cet essai de Charles Baudelaire, qui fut d’abord publié dans
La Revue européenne
du 1
er
avril 1861. Enrichi d’un magnifque envoi autographe signé du poète au photographe Félix
Nadar (« 
A Mon Ami F. Nadar – C. B.
 »), ce petit livre, bien complet de sa section fnale – alors
inédite – intitulée «
Encore quelques mots
 », ajoutée à cette occasion à l’article primitif, est le dernier
grand texte critique du poète. Tenant à la fois du pamphlet et de l’essai critique, il est l’un des rares
témoignages portés en faveur du compositeur contre lequel s’étaient ligués les prétendus mélomanes
de Paris, obligeant le musicien à retirer
Tannhäuser
de l’affche après seulement trois représentations.
Ce scandale, qui fut repris dans toute la presse, assura la renommée internationale de Wagner.
Le journaliste, photographe et aéronaute Félix Tournachon, dit Nadar (1820-1910), n’a cessé,
malgré ses opinions républicaines, d’être l’ami de Baudelaire dont il a été le camarade de bohème
dès 1844 et avec qui il a collaboré cette année-là aux
Mystères galans des Théâtres de Paris.
Il fut aussi
une aide fnancière précieuse pour le poète qui lui en fut éternellement reconnaissant. Baudelaire
admirait la vitalité du photographe, et dans le
Figaro
du 10 septembre 1867, Nadar consacrait à son
ami disparu un des rares articles intelligents et sensibles. Peu après sa mort, parut par les soins de
J. Crépet, qui avait aidé Nadar à le terminer, un volume de souvenirs intitulé «
Charles Baudelaire
intime – Le Poète vierge
 ». Avec celles de Carjat, les photographies de Nadar sont parmi les plus belles
images de Baudelaire qui nous aient été léguées [voir La Pléiade,
Correspondance
, page 1023].
Notre exemplaire de
Richard Wagner et Tannhäuser
est l’un des trois ou quatre connus avec envoi
de Baudelaire, tous tracés à la mine de plomb. Il est à notre avis le plus beau de par son état et sa
provenance (bibliothèque Nadar). Conservé pendant plus de quatre-vingts ans dans la collection du
grand bibliophile suisse Hans Sulzer [voir ci-dessous], l’ouvrage est accompagné d’une lettre datée
du 8 février 1933 signée par Lucien Jaïs, propriétaire de la Librairie
La Tortue
à Paris (en-tête), dans
laquelle on peut lire entre autre que «
… l’exemplaire provient de la bibliothèque du célèbre photographe
de l’ époque Nadar (ami intime de Baudelaire) dont l’ initiale se trouve au dos. C’est donc un précieux
exemplaire que je suis heureux de voir entrer dans votre bibliothèque… 
».
Collectionneur, juriste, industriel de Winterthur, et ancien ambassadeur de Suisse à Washington,
Hans Sulzer (1876-1959), était un musicologue averti, et son épouse une cantatrice wagnérienne.
Il fut président du conseil d’administration de l’Opéra de Zürich ; après sa mort le manuscrit
autographe signé de Richard Wagner,
Sieg fried’s Tod
(La mort de Siegfried), resté pendant trois
générations dans sa famille, fut légué à la
Zentralbibliothek
de cette ville. Dans la lettre ci-dessus citée
du libraire parisien, il est également question d’une édition illustrée «
… du Wagner dont je vous avais
parlé. Mais depuis je n’ai pas eu l’occasion d’en rencontrer un nouveau…
 ».
20 000 / 25 000
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