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PIEYRE DE MANDIARGUES André (1909-1991).

15 lettres autographes signées, 1967-1975, à Régine

D

eforges

 ;

17 pages formats divers, dont 3 cartes postales, certaines sur

papier rose et au stylo rouge ou vert, 5 enveloppes.

B

el

ensemble

autour

de

L’A

nglais

décrit

dans

le

château

fermé

(la

première édition avait été éditée clandestinement par Jean-

Jacques Pauvert en 1953, Régine Deforges le republia en

1969 à L’Or du Temps).

6 avril 1967

. « L’or n’est pas si fréquent chez moi, chère Régine,

pour que je ne l’attende pas avec émotion quand il m’a annoncé

sa venue »... Plus un

acrostiche

sur le prénom de Régine.

1968. [Fin février]

. « Charmant et Précieux Or du Temps, [...] je

suis indigné que la sinistre poulaille ait saisi jusqu’aux plombs

de votre (notre) Irène »... Il essayera de faire retenir la trompette

du

Nouvel

Observateur

...

[6 mars

, à en-tête du

Congreso

cultural de La Habana]

. Il est heureux que la trompette du

Nouvel Observateur

lui ait plu ; lui-même est déprimé :

« “Il me faudrait un sarcophage en or du temps”, mais j’ai beau

user d’un pompeux alexandrin pour le dire, mon vœu, je le crains,

restera lettre morte »...

30 avril

. « Vendredi après-midi, à l’heure

que vous voudrez, cher Or du Temps, je serai très heureux de

vous revoir »...

12 novembre

. « Dear Gold, Voilà une lettre des

Presses du Petit Bois, auxquelles j’ai répondu que l’Anglais venait

de se vendre à l’Or. “Money”, comme disait le vieux Claudel…On

n’a jamais très bien su s’il s’agissait d’un froid ou chaud métal. Je

vous embrasse un peu pour chercher à m’instruire ».

21 janvier 1970

, remerciant de ses « aimablement troublants

vœux », et contant les suites d’une récente chute dans

l’escalier. Il voudrait la revoir pour parler de l’affaire des traites

italiennes : « Je pourrais aussi vous monter quelque chose, qui

pourrait (bis) vous intéresser »...

1973.

23 janvier

. « Chez moi non plus, cela ne va pas fort [...].

Mais je vous embrasse affectueusement »...

23 février

. Éloge

du roman

La Transparence

de Julien

S

aguet

 :

« Par la pureté

de son érotisme cruel, par une certaine sévérité qui l’imprègne

du commencement à la fin et par la qualité de son écriture, ce

livre appartient à la littérature française et il lui fait honneur. Il n’a

rien de commun avec les volumes de basse pornographie qui

encombrent les drugstores avec l’approbation [...] des autorités,

ni avec les périodiques qui ne servent qu’à la masturbation [...]

il reparaîtra inévitablement, plus tard, pour la satisfaction des

lettrés, qui devraient être seuls juges en pareilles matières »...

Dans la lettre d’envoi, il propose les noms d’autres critiques ou

éditeurs, pour soutenir

L’Anglais

 : Marcel Arland, Bernard Noël,

Yvonne Caroutch, Frédéric Tristan... « Dommage que Paulhan

ne soit plus là ! Il y aurait aussi Pascal Pia, mais je crains qu’il

n’ait une odeur de soufre au nez des magistrats »...

20 mars

.

Sa lettre l’émeut, il serait heureux qu’elle vînt le voir. « Bona part

ce soir pour Rome [...]. Je serai seul pendant près d’un mois.

[...] Ne montrez pas la petite carte d’invitation, qui risquerait de

nous valoir, à tous deux, des ennuis ! »... 30 mars. Il attendait

la visite de Régine Deforges, et c’est en vain qu’il a attendu. –

« Merci, aimable Or du Temps, pour cette première brique. Je

compte sur vous pour en avoir un grand tas bientôt, car il faut

que nous bâtissions des murs autour de notre tranquillité… […]

il me semble que vos éditions sont soigneusement établies.

Il n’y a donc qu’à reproduire le texte que je vous ai donné ».

Il souhaite également contrôler les textes publicitaires, « pour

lesquels j’ai quelque méfiance ».

22 septembre 1975

. La « chère et belle Régine » est « de tous

mes éditeurs, le seul qui m’ait charmé hier, qui me charme

aujourd’hui et qui me charmera toujours. Ainsi, j’aurais

beaucoup de bonheur à me remettre en chemin avec vous,

pour un long chemin s’il se pouvait. Mais, comme disent

parfois les truands, il faut être sérieux en affaires, et [...] faire un

peu nos comptes, au sujet desquels j’espère que vous aurez

remarqué que le charme dont je viens de parler a étouffé chez

moi toute velléité de récriminations »... – « Il paraît que vous

songez à devenir notre voisine dans le Marais, chez Or du

Temps ? J’en serais enchanté »... – « Merci, gracieux Or du

Temps, pour les livres. Votre chandail noir et votre noir minet

vous vont comme au rosier ses roses »...

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