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JARDIN Pascal (1934-1980).

M

anuscrit

autographe,

La Guerre à neuf ans

 ; 450 pages in-4, en

feuilles dans une boîte toilée bleue.

I

mportant

manuscrit

de

premier

jet

de

la

version

originale

de

son

livre

de

souvenirs

d

enfance

L

a

G

uerre

à

neuf

ans

, intitulé ici :

« 

La Guerre à neuf ans, 1939-1944. La Vie qui s’en suit

1939-

1969 », qui présente de

nombreuses

et

importantes

variantes

avec la version imprimée (Grasset, 1971) ; cette version a été

évoquée par Emmanuel Berl dans sa préface : « J’ai aimé son

livre, dès sa première version, parce qu’il lui ressemble »...

Ce manuscrit a été donné par Pascal Jardin à Régine Deforges,

peu après la parution du livre, et après une condamnation en

justice de l’éditrice pour

Lourdes, lentes

… : « Pascal m’a offert

le manuscrit de

La Guerre à neuf ans

. Il savait combien j’avais

aimé son livre : rien ne pouvait me faire plus plaisir » (

L’enfant

du 15 août

, p. 268).

Fils de Jean Jardin, appelé à Vichy pour exercer des fonctions

importantes au gouvernement (il fut notamment directeur de

cabinet de Pierre Laval en 1942-1943), ce « Saint-Simon en

culottes courtes » livre ici, à côté de souvenirs d’enfance, un

précieux témoignage sur « la tragi-comédie vichyssoise », où

bien des personnalités défilent, ministres et administrateurs

du gouvernement de Vichy, officiels allemands, écrivains

et comédiens, collaborateurs, Juifs et résistants en fuite…

C’est aussi une réflexion sur sa propre vie, professionnelle ou

sentimentale, lors de « retours en avant » qui ponctuent les

épisodes de l’enfance…

Paginé de 1 à 7, puis 1 à 413, puis 1-20, avec des bis (ter,

etc.), quelques béquets, et des numérotations corrigées (qui

témoignent d’un premier remaniement), le manuscrit est rédigé

principalement à l’encre noire, dans une orthographe très

approximative (« Ayant appris à lire à quinze ans, j’avais et j’ai

toujours eu une orthographe fortement personnelle ») ; quelques

pages sont au stylo bleu, ou en dactylographie corrigée ; ne

manquent que les deux séquences finales. Il présente de

très

nombreuses ratures

,

corrections et suppressions

, avecd’

importantes

variantes

avec la version définitive : des passages n’ont pas été

repris dans le livre et sont restés

inédits

, d’autres ont été modifiés

et remaniés (quelques noms ont été changés ou supprimés,

notamment sa gouvernante Simone Schutz, nommée Florence

dans le livre, et son amant Harald Baudot, officier-cinéaste

autrichien), quelques développements ont dû être ajoutés sur le

tapuscrit (dont un sur sa mère), et surtout le déroulement des

séquences a été bouleversé, certains événements datés de 1942

sur le manuscrit et redatés en 1943 dans le livre…

L’incipit du manuscrit a été supprimé : « Il existe plusieurs vies.

La première, c’est l’enfance. Heureuse ou malheureuse, on ne

s’en remet jamais. L’enfance c’est le point d’eau. On y revient

toujours. Seulement, pour remonter aux sources, c’est un peu

comme au poker, il faut payer pour voir. Risqué. Et on ne sait

jamais jusqu’où ça vous entraîne. 5 septembre 1969. J’ai 35

ans. Je suis auteur dramatique »….

Parmi les développements du manuscrit restés inédits, on

relève des pages sur Jean-Luc Godard, sur la mauvaise

orthographe de Jardin et Michel Audiard (p. 68 bis-70) ; sur

le sauvetage des bijoux et des billets de banque pendant

l’exode (p. 103-104) ; une répétition à la Michodière où le petit

Jardin monte sur les planches entre Pierre Fresnay et Yvonne

Printemps, et sa vocation de comédien (p. 115-119) ; sur Arletty

(p. 120-124) ; sur la quête amoureuse (p. 204-205) ; sur le rôle

du chant et des chanteurs dans sa vie son écriture (p. 250-

251) ; sur Pétain et De Gaulle (p. 392-395).

En tête, Jardin, sur 5 pages, a dressé un index alphabétique des

«

Personnages

» de son récit, : il s’agit des diverses personnalités

politiques, littéraires ou du spectacle que fréquentaient ses

parents, mais aussi de ses relations personnelles, de ses amis

et collaborateurs dans sa vie d’adulte, qu’il évoque également :

d’Arletty, Jean Anouilh et Marc Allégret à Claude Sautet, Michel

Audiard ou Vadim ; de Jean et Simone Jardin ses parents,

et autres membres de sa famille, au maréchal Pétain, Pierre

Laval et les ministres du gouvernement de Vichy ; de Pierre

Fresnay et Yvonne Printemps à Jane Fonda ou Jean Gabin ; de

Raymond Abellio, Emmanuel Berl, ou son parrain Daniel-Rops,

à Coco Chanel ou Drieu la Rochelle, à Jean Giraudoux et Paul

et Hélène Morand, etc.

1 500 / 2 000