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91. PROUST
(Marcel). Lettre autographe signée [à l’écrivain Jacques Normand]. Paris, «
samedi »
[probablement le 15 décembre 1906]. 2 pp. in-12.
3.000/4.000
Émouvante lettre.
«
Je n’avais pas besoin de la lettre m’annonçant le mariage
de madame votre Àlle
[Jacqueline Normand allait
épouser le comte Bérenger de Miramon]
, pour penser
à vous et à la douce marque de pitié que vous m’avez
donnée il y a hélas déjà près de deux ans ; mais elle m’est
une occasion de vous le dire, et que je suis désormais très
uni à ce qui vous touche par une Àdèle et reconnaissante
sympathie.
A
USSI
AI
-
JE
ÉTÉ HEUREUX D
APPRENDRE QUE
VOUS
VIVEZ
CES
JOURS
DE
JOIE
,
ET
SÛR
AUSSI
QU
HÉLAS
VOUS
N
EN
SENTEZ
QUE
PLUS
CRUELLEMENT
L
ABSENCE
DE
CELLE
QUI
L
AURAIT
SI
PROFONDÉMENT
ÉPROUVÉE
,
ET
AVEC
LAQUELLE
LE
PARTAGE
VOUS
EÛT
ÉTÉ
SI
DOUX
[la mère de Jacques Normand
était morte en décembre 1904]
... »
Lettre absente de la
Correspondance
de Marcel Proust.
L’
ÉCRIVAIN
J
ACQUES
N
ORMAND
(1848-1931), gendre du
poète académicien JosephAutran, écrivit des romans,
des comédies, et des recueils de poésie composés
dans un st\le alliant légèreté et clarté d’expression.
Il collabora avec Maupassant à l’adaptation pour la
scène d’une nouvelle de celui-ci qui remporta un
triomphe sous le titre de
Musotte
(1891).
92. SAINT-SAËNS
(Camille). Correspondance de 4 lettres autographes signées à Robert de Flers. 300/400
– Dieppe, 8 août 1919 : «
J’ai lu l’article où vous constatez que
LES
M
AGYARS
SONT NOS
ENNEMIS
. E
ST
-
CE QUE
VOUS NE
POUVEZ
PAS
,
AVEC
VOTRE
PUISSANT
F
IGARO
,
EMPÊCHER QUE
...
L
ON
CONTINUE
À
JOUER DANS
LA
D
AMNATION DE
F
AUST
LE
CHANT NATIONAL
HONGROIS
QUE
LE
PUBLIC
IMBÉCILE
ACCUEILLE
PAR
DES
ACCLAMATIONS
ET
DES
BIS
! C
E
MORCEAU
EST
FORT
BEAU
;
CE
N
EST
PAS
SUFFISANT
.
Il ne tient pas à la
Damnation
d’une façon essentielle, c’est un simple hors d’œuvre... »
– Sur les rapports de la France avec l’Allemagne au lendemain de la Première Guerre mondiale, sur l’acquittement
de la meurtrière de Gaston Calmette, etc.
93. SULLY-PRUDHOMME
(Armand Prudhomme, dit). Manuscrit autographe signé et 4 lettres autographes
signées, adressés à l’écrivain Jacques Normand. 1885-1903 et s.d.
200/300
– É
LOGE ACADÉMIQUE DU
RECUEIL
POÉTIQUE DE
J
ACQUES
N
ORMAND
V
ISIONS
SINCÈRES
(1903), aÀn de lui faire obtenir le prix
de poésie Archon-Despérouses : «
... Quel plaisir ce serait pour moi, me disais-je, quelle agréable surprise de rencontrer un
accent distinctif dans quelqu’un de ces volumes Or cette surprise m’a été donnée par un recueil de vers dont la nouveauté est
d’être simplement français. À vrai dire, il l’est excellemment : il représente le genre d’esprit qui distingue notre nation de toutes
les autres et la rend aussitôt reconnaissable. Cet esprit a reçu des peuples qui nous l’envient la qualiÀcation dédaigneuse de
léger ; ah s’il est léger, ce n’est pas, en réalité, qu’il manque de fond, car il est sagace observateur, mais c’est qu’il a des ailes pour
atteindre et propager rapidement son butin... L’imagination de Jacques Normand est un limpide miroir où le monde ambiant