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28
«
J
E
CROIS QU
IL
Y AURA UN ATTENTAT
TÔT OU
TARD
... »
44. GARY
(Romain). Manuscrit autographe signé. [1968]. 9 pp. dont 7 in-folio et 2 in-4 oblong. 5.000/6.000
R
ÉCIT D
UN
ENTRETIEN AVEC
R
OBERT
K
ENNEDY
PUBLIÉ
LE
LENDEMAIN DE
SON ASSASSINAT
,
dans le
Figaro
du 6 juin 1968, sous
le titre « Il \ a quelques jours, Bobb\ me disait : ´Je sais qu’il \ aura un attentat tôt ou tardµ ». Robert Kenned\ avait
accordé cet entretien à Romain Gar\ en mai 1968, à la suite de sa victoire à la primaire de Californie.
«
... I
L
S
AGISSAIT
POUR MOI
ESSENTIELLEMENT
DE
SAVOIR
S
IL
ÉTAIT
CONCEVABLE QU
UN
“I
SRAËL
NOIR
”,
composé de deux ou trois
États du Sud, p€t un jour apparavtre comme une solution plausible du problème aux États-Unis. Kennedy considérait cette
hypothèse comme “impensable”... Il m’avait déclaré, dès les premiers mots : “Une telle éventualité constituerait un échec
impensable de l’idéal démocratique américain.”
Kennedy venait de sortir de l’océan, glacial en cette saison, et se tenait assis sur la moquette, les jambes croisées, le torse nu,
vêtu d’un Bermuda short.
Ma première question... fut de demander au sénateur quelles précautions il prenait contre un attentat éventuel.
– Il n’y a aucun moyen de protéger un candidat pendant la campagne électorale. Il faut se donner à la foule et à partir de là... il
faut compter sur la chance, dit Kennedy.
Il rit, secouant la mèche juvénile qui lui retombait sans cesse sur le front.
– De toute façon, il faut avoir la chance avec soi pour être élu président des États-Unis. On l’a, ou on ne l’a pas.