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mort étant la chose la plus s€re de la vie, je ne sais pas pourquoi on lui ferait l’honneur de la craindre. C’est bien assez de la
subir... Il y a dans le monde trois ou quatre choses supérieures qui valent la peine qu’on s’occupe d’elles, comme le travail, la
vérité, l’honneur, les honnêtes gens et les bonnes gens, mais du reste, paille à litière pour mes chevaux, et je vous assure que
j’assisterais tranquillement et le bras croisés à l’extermination d’un million d’hommes si j’étais convaincu que cela doit être
ainsi.
M
ON ROYAUME N
EST PAS DE
P
ARIS
. J
E
L
AI PLACÉ PLUS HAUT QUE ÇA
. J’
AI PRÉVU
. J’
AI
EMPORTÉ AVEC MOI CE À QUOI
JE
TENAIS
.
J
E
LES
LAISSE DÉTRUIRE
CE QU
ON
PEUT
TOUJOURS
REFAIRE
,
DES
TABLES
ET DES
CADRES
,
ET
JE
REGARDE
FONCTIONNER
CETTE
IMMENSE
PREUVE DE
LA
BÊTISE HUMAINE
.
Je sais, je savais avant que nous touchions à la période d’exécution inévitable qui doit toujours en
bonne justice et en bonne logique, précéder la période de rédemption ; je sais que toute métamorphose commence par la mort et
que pour ressusciter comme Lazare il faut commencer par pourrir et puer comme lui. Je sais d’où je viens, je sais par où je passe
et je sais où je vais... Les ombres chinoises que les nécessités momentanées font danser sur le papier huilé de la politique actuelle
me sont absolument indiͿérentes quand elles ne me font pas rire. C’est du séraphin épileptique, c’est de la dernière convulsion,
du Àctif dont la mort a été providentiellement décrétée pour la Àn de ce siècle. Je vis donc dans une sévérité et dans un équilibre
parfait d’esprit et de conscience au-dessus de cette danse des ombres.
C’
EST
LE
COUP
DE
L
ÉTRIER
DE
CE QUI
NE
REVIENDRA
PLUS
,
C
EST
LE
MARDI
-
GRAS
D
UN
CIMETIÈRE
PAÏEN
.
Ces gens-là piétinent et tassent la terre qui contient la grande semence dont les
premières feuilles vont poindre dès que le vent de la vérité va sou΁er d’en haut et dissiper comme des feuilles mortes ou coucher
comme du fumier toute cette fausse humanité... »
– D
UMAS
PÈRE
à Joseph Autran, Paris, 24 juin 1857 :
«
A
URIEZ
-
VOUS GARDÉ PAR HAZARD LA MOITIÉ D
UN PLAN DE
T
IBERIUS
G
RACCHUS QUE
J
AVAIS
FAIT AVEC VOUS
?
Si vous l’avez gardé,
il me serais utile et je vous prierais d’être assez bon pour me l’envoyer... »
– D
UMAS
PÈRE
à un «
cher ami »
, Paris, début septembre 1847 :
«
... Voici ma réponse cathégorique. Non seulement mon désir mais
MA VOLONTÉ EST QUE LA PIÈCE D
’A
UTRAN PASSE TOUT DE
SUITE
,
C
EST
-
À
-
DIRE
ENTRE
M
AISON
-R
OUGE
ET
M
ONTE
-C
RISTO
,
c’est-à-dire dans six semaines ou deux mois.
M
AIS
LA
PIÈCE
,
MALGRÉ
MA POSITION DANS
LE
THÉÂTRE
,
NE PASSERA PAS
SANS
LUTTE
.
Maquet est parfaitement de mon avis et pense qu’il est non seulement
loyal comme promesse, mais encore de bonne administration, que la pièce passe entre nos deux pièces – mais, je le répète, il y
aura lutte... Tu peux envoyer ma lettre à Autran. »
L
E
POÈTE MARSEILLAIS
J
OSEPH
A
UTRAN
(1813-1877), entré à l’Académie française en 1868, fut soutenu à ses débuts par
Hugo et Lamartine. Opérant une s\nthèse entre le st\le de ce dernier et certains traits de la manière gréco-latine
antique, il eut l’ambition de devenir le grand poète de la Provence et, avant Mistral, consacra à sa terre natale
plusieurs recueils comme
Laboureurs et soldats
(1854). Il ne limita cependant pas à cela les jeux de sa l\re : il s’acquit la
célébrité en 1848 grâce au succès de sa tragédie
La Fille d’Eschyle
, et laissa un célèbre recueil consacré à
La Mer
(1835),
qu’il récrivit entièrement et republia avec un égal succès en 1852 sous le titre
Les Poèmes de la mer.
33. EINSTEIN ET LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ.
– Ensemble de 23 lettres et pièces.
6.000/8.000
I
MPORTANT TÉMOIGNAGE SUR LA RÉCEPTION DE LA THÉORIE DE LA RELATIVITÉ D
’E
INSTEIN AUPRÈS DE LA COMMUNAUTÉ SCIENTIFIQUE
,
DONT
M
ICHELE
B
ESSO
,
Marcel Grossmann, Tullio Levi-Civita, Édouard Guillaume, Louis de Broglie, etc.
P
RINCIPALEMENT
TIRÉ
DES
PAPIERS
É
DOUARD
G
UILLAUME
ET
L
OUIS
DE
B
ROGLIE
. –
Éditeur d’Henri Poincaré, le ph\sicien
Édouard Guillaume (cousin du prix Nobel de ph\sique Charles-Édouard Guillaume), fut le collègue d’Einstein
à Berne au Bureau de la propriété intellectuelle. Ses conceptions sur un temps universel allaient à l’encontre de
la théorie de la relativité d’Einstein, et l’amenèrent à engager, au début des années 1910, une longue et virulente
polémique avec celui-ci et Marcel Grossmann. – Prix Nobel de ph\sique, Louis de Broglie mena de fructueuses
recherches sur la théorie des quantas, et fonda une nouvelle branche de la ph\sique, la mécanique ondulatoire.
Le scepticisme de Berthelot sur la théorie de la relativité
B
ERTHELOT
(Daniel). Manuscrit autographe intitulé «
La doctrine de la relativité et les théories d’Einstein »
. 1925. Environ
160 Ϳ. autographes et 6 Ϳ. dact\lographiés avec ajouts et corrections autographes.
C
ONFÉRENCE
TENUE
DEVANT
LA
S
OCIÉTÉ
DES
I
NGÉNIEURS
CIVILS
DE
F
RANCE
le 27 février 1925. Joint, un courrier reçu par
Berthelot de cette Société. Le ph\sicien Daniel Berthelot était membre des Académies de Médecine et des Sciences.
Les polémiques entre Einstein et Guillaume
G
UILLAUME
(Édouard). Lettre signée. Sèvres, 24 mars 1922. 2 pp. 1/2 in-folio.
R
ELATIVE AU SÉJOUR D
’E
INSTEIN À
P
ARIS
,
À
M
ICHELE
B
ESSO
(qui fut le collaborateur d’Einstein et le collègue de Guillaume
à Berne), aux discussions prévues au Collège de France sur les théories d’Einstein, à un repas entre Einstein et
Édouard Guillaume...
G
UYE
(Charles-Eugène). 4 lettres (2 autographes signées, 2 signées) et une pièce autographe, adressées à Édouard
Guillaume. Genève, 15 novembre-18 décembre 1920. Environ 7 pp. de formats divers.